Décidément, derrière le rideau de fer et le semblant de bien-être envié de tous, la maison du fisc ivoirien n’est pas l’eldorado où coulent le lait et le miel. D’énormes difficultés de gestion minent cette régie, mamelle nourricière des finances ivoiriennes. C’est avec l’Alliance nouvelle des agents de la direction générale des Impôts (Anadgi) que nous l’apprenons à chacune de ses sorties. L’organisation syndicale dirigée par Michael Dougrou, la seule qui donne encore de la voix dans ce contexte de trêve sociale a décidé de lutter pour une autonomie financière de la Dgi. Cette autonomie, dit-il, va permettre à la régie financière de répondre au mieux aux objectifs de mobilisation de ressources qui lui sont assignés.
« C’est vraiment un plaidoyer pour demander qu’au niveau de la direction générale des Impôts la gestion des ressources soit autonome. C’est ce que nous appelons un plan Marshall. C’est-à-dire, injecter des ressources à la Dgi, ouvrir une ligne budgétaire afin qu’elle atteigne les objectifs de recettes qui lui sont assignés. Cela va raccourcir la chaîne de dépenses et va nous permettre d’être plus efficients et plus efficaces », déclare M. Dougrou. Il n’est pas resté rigide sur cette doléance. Au cas où elle n’est pas faisable pour l’exercice budgétaire en cours, le syndicaliste propose au ministre des Finances Adama Coulibaly de signer pour le compte de la Dgi, des lettres d’avance. Celles-ci devraient permettre à l’administration de dégager des lignes de crédit pour que les administrations fonctionnent correctement. L’avantage, souligne-t-il, est que cette ligne budgétaire serait pour les agents des impôts une source de motivation en ce qu’elle facilitera le travail et amènera les agents à se surpasser. « Avoir une ligne budgétaire pour gérer l’ensemble de nos activités, c’est comme si on nous assignait des objectifs et qu’on nous donnait l’ensemble des moyens y afférents pour pouvoir les atteindre. Par cette requête-là, la direction générale des Impôts, au lieu de 4000 milliards de Fcfa pourra capter 7000 milliards au moins. Elle pourra mieux organiser l’administration parce que le système de gestion sera raccourci « , a-t-il explicité.
Mais qu’est-ce que réellement la lettre d’avance et en quoi est-elle une solution dans la gestion actuelle de la Dgi ? A cette question, M. Dougrou répond : « La Lettre d’avance est un document par lequel le ministre peut demander une rallonge budgétaire et gérer des charges urgentes … par exemple les précomptes de la mutuelle ne sont pas reversés et créent un soucis important. Le ministre pour combler ce déficit fait une lettre d’avance qui impose au Trésor de payer et ainsi combler le manque à gagner ». Auparavant, il a expliqué comment le système actuellement en vigueur n’est pas si efficace qu’on le croit.
« Le sytème actuel rallonge les process de gestion. En clair, si je dois exécuter une dépense immédiate je dois m’en référer à la tutelle pour agir sur des charges urgentes mais à valeurs financières importantes. Par exemple nous avons besoin d’un bâtiment pour abriter un nouveau Centre des impôts nous sommes obligés de faire la demande, d’attendre que notre requête passe en priorité pour que le problème soit réglé. Ainsi nous avons des centres délabrés, des résultats décevants car les conditions ne sont pas réunies pour être efficients. Par contre avec une ligne budgétaire, d’où une autonomie financière, la DGI exprime l’ensemble de ces besoins en début d’année et la ligne est donnée et les objectifs assignés suivent. Elle ne fait pas de longues procédures pour gérer ses charges, elle est plus efficiente », éclaire le secrétaire général de l’Anadgi.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
Je sourie hein… Voyons ! Entre nous, avec tous les avantages que vous avez DÉJÀ vous revendiquez encore ? Nos vaillants fonctionnaires diront quoi dans ça là pour parler en français de bananeraie ? Faites doucement quand même mwen, et laissez l’état s’occuper un peu plus de nos vaillants fonctionnaires. Hein ?!?
Juste un observateur de passage… m-)