La démarche d’apaisement de Faure après le vote des députés
Le lundi 25 mars 2024, l’Assemblée nationale togolaise a voté une nouvelle constitution devant faire passer le pays d’un régime semi présidentiel à un régime parlementaire. Transmis au président de la République Faure Gnassingbé, ce dernier a, lors d’une audience accordée au bureau de l’Assemblée le 03 avril, demandé que le texte soit examiné à nouveau en vue d’une nouvelle délibération par les députés.
« Le Président de la République, attentif à l’intérêt manifesté par les populations à l’endroit de cette importante réforme, et dans un esprit d’ouverture et de dialogue constructif, a encouragé les députés à rester à l’écoute de tous les acteurs concernés, en vue de tenir compte de toutes les contributions tendant à enrichir notre Constitution », a indiqué le communiqué de la présidence togolaise.
En réponse, « le Bureau de l’Assemblée nationale a souhaité disposer de quelques jours pour engager de larges consultations avec toutes les parties prenantes de la vie nationale », a-t-il ajouté.
Dans la foulée, les députés avaient entamé, du 08 au 11 avril, une tournée nationale de consultation des forces vives relative à la modification de la constitution avec comme principales cibles, les chefs traditionnels et les groupes organisés. Cette consultation de la base, demandée par Faure Gnassingbé, a reçu un accueil favorable de la part des populations et des différents acteurs. De surcroit, elle a été qualifiée de louable.
« Je pense que l’initiative de ce jour [08 avril 2024, ndlr] est une démarche solidaire. Les explications reçues, aujourd’hui, par rapport à ce régime, son avantage, en termes de coût des élections, de réduction de conflits post électoraux, ont fini de nous convaincre », a précisé le conseiller municipal de la commune Agoè 6, M. Jules Yawo Assima.
Les gardiens des us et coutumes ont été également consultés sur ce changement de régime. Le président des chefs traditionnels du Grand Lomé, chef du canton d’Aflao Gakli, Togbui Djidjolė Détu X, a salué cette démarche de consultation de l’Assemblée nationale sur la révision constitutionnelle. « Cette rencontre a permis de demander des informations, des détails pour nous permettre de mieux appréhender les tenants et les aboutissants de cette révision constitutionnelle. Et il faut quand même dire que c’est une très belle démarche, parce que pour une première fois, les représentants du peuple que sont les députés sont venus à la base pour expliquer pourquoi une telle révision constitutionnelle. C’est vraiment une démarche formidable. Suivant les explications que la délégation nous a fournies sur les avantages du régime parlementaire, nous constatons que c’est une très bonne chose que nous pouvons expérimenter », a-t-il indiqué.
Notons qu’en dehors de certains médias étrangers et quelques activistes de l’opposition qui semblent ne pas être en phase avec ce processus, la majorité des acteurs et populations consultés par les députés ont marqué leur accord et pleine adhésion pour le nouveau régime au Togo, dirigé par Faure Gnassingbé.
Pour rappel, le texte précédemment voté par le parlement togolais prévoit la suppression du suffrage direct pour l’élection du président de la République et la création un poste de Président du Conseil des ministres qui assurera l’effectivité du pouvoir exécutif tandis que le Président de la République se contentera d’une fonction honorifique.
ADA, correspondance particulière
Attendez, attendez… Aidez-moi à comprendre. On fait les larges consultations maintenant après la pillule ? Il faut voir et entendre pour y croire sur mon continent.
Oui, le nouvel examen a été forcé par la société civile. Sinon, Eyadema et son parti avaient déjà voté le texte en Mars.
Pour une telle entreprise d’envergure qui engage profondément la vie et le futur de chaque Togolais, il eût fallu faire comme la Côte d’Ivoire qui a fait un référendum pour permettre directement aux populations de s’exprimer. À mon sens, cela est une anomalie sérieuse côté togolais même si à mon corps défendant, il faut bien reconnaître que la procédure en elle-même de changement par le parlement (seul) reste légale car constitutionnelle chez nos frères togolais.
Chez nous, la nouvelle constitution a eu l’assentiment de plus de 90 pourcent de la population. Aujourd’hui,
les opposants boycotteurs n’ont que leurs beaux yeux pour pleurnicher. Une nouvelle constitution, en effet, remettant le compteur à zéro et faisant sauter la limite d’âge et permettant ainsi à tous nos dinosaures disposant bien sûr de leurs droits civiques (hmmm, j’ai pas dit nom de quelqu’un dêh, riresssss) de faire partie du starting block. Ça aussi c’est la démocratie. Souvent ça nous arrange. Souvent ça nous dérange.
Bon, main’nan (pour parler comme on le fait au quartier dans la rue) celui qui n’est pas d’accord peut aller ester en justice. C’est ça aussi la democratzia. Ou bien ?
Dans tous les cas, on avance… Juste un observateur de passage…