La suppression de la commune du Plateau n’est pas encore une annonce officielle. Mais le Pdci qui subodore un coup fumant du Rhdp, connaissant ses méthodes d’action, ne veut guère se laisser surprendre.
Le jeudi 11 avril 2024, son porte-parole Brédoumy Soumaïla, se fondant sur une tribune parue dans Fraternité Matin, s’est longuement dressé contre un tel projet s’il venait à voir le jour.
Ci-après le propos de Brédoumy sur le sujet.
Nous abordons à présent le deuxième point de notre intervention qui concerne le débat sur la suppression de la commune.
De quoi s’agit-il ?
Le vendredi 5 avril 2024, il a été publié dans plusieurs journaux dont le quotidien gouvernemental Fraternité Matin un argumentaire en faveur de la suppression de la commune du plateau par un certain libre penseur qui signe au nom de [Dobley Jean Cyriac, faux nom d’emprunt personne existante].
Après la présentation de ses arguments, il a conclu en ces termes « Il est proposé l’intégration de la commune du Plateau au District autonome d’Abidjan avec une révision de la répartition des taxes entre l’Etat, le District autonome d’Abidjan et la commune d’Adjamé ».
Le PDCI-RDA se sent interpelé d’abord parce que cette commune est dirigée depuis des années par des équipes successives dont les têtes de liste ont toujours été des militants du PDCI-RDA. Le maire actuel est un haut et compétent cadre de notre parti, membre du Secrétariat Exécutif. Ensuite les arguments avancés sont très discutables et pour certains diffamatoires.
Nous prenons ici quelques points soulevés par le libre penseur.
La commune du Plateau est habitée par 7000 personnes et pourtant comporte 82 000 inscrits sur la liste électorale.
Pour rappel, les conditions d’inscription sur les listes électorales sont régies par les textes règlementaires et non édictées par le maire du Plateau.
Par ailleurs, à la suite de l’accord de Marcoussis une opération spéciale d’établissement des CNI, couplée avec l’inscription sur la liste électorale a été organisée en Côte d’Ivoire.
Les personnes exerçant dans la commune ou ayant quelqu’inétrêt dans cette commune pendant les jours ouvrables, ont jugé plus pratique de procéder à leur enrôlement au Plateau.
Cela a facilité leurs opérations d’établissement et de retrait de leurs pièces d’identité. Il faut ajouter à ces personnes une catégorie de jeunes majeures qui fréquentent les établissements supérieurs qui sont légion dans cette commune.
Au finish, un nombre important de citoyens s’est retrouvé de gré sur la liste du Plateau.
Le maire de la commune n’est nullement responsable de présence sur la liste électorale de 82000 inscrits.
Il faut noter qu’aux dernières élections de novembre 2023, la commune du Plateau a enregistré un taux de participation de 38% contre 17 % à Yopougon. Ce taux de 38% indique clairement que c’est plus de 7000 personnes qui ont pris part au scrutin.
<
Le libre penseur propose la suppression de la commune du Plateau et son rattachement au district d’Abidjan.
Je voudrais que notre libre penseur se réfère à la loi 2012-1128 du 13 décembre 2012, stipule en son article 4 que la suppression ou toute modification de son ressort territorial se fait par décret pris en Conseil des Ministres. Cela veut dire en claire que c’est sur un rapport motivé du Ministre en charge des collectivités territoriales. Ce même article indique qu’en cas de suppression d’une collectivité, son ressort territorial est rattaché à une ou plusieurs supprimée et rattachée à une ou plusieurs entités décentralisées. Le district d’Abidjan n’étant pas une entité décentralisée, aucune commune ne peut lui être dévolue, conformément à la loi.
En ce qui concerne le nombre d’habitants dans la commune, le Plateau n’est pas en la matière la plus petite commune, sauf qu’elle au moins dispose des ressources pour assurer sa viabilité.
Du budget jugé de prime à la corruption.
Le budget est l’aboutissement d’un processus par lequel les prévisions de recette et de dépenses sont identifiées dans un programme triennal, puis annuel. Le programme triennal et le budget annuel passent par une adoption par le Conseil Municipal et validé par la tutelle, avec la participation de tous les Ministères techniques.
Je rappelle que le programme triennal et tous les budgets annuels ont été adoptés à l’unanimité des conseillers.
Le Conseil municipal du Plateau comprend 22 conseillers PDCI, 5 conseillers RHDP et 1 conseiller PPACI.
Le budget in fine est l’acte par lequel sont prévues et autorisées les recettes et les dépenses.
Taxer l’adoption de ce budget de prime à la corruption cela interpelle la tutelle et tous les départements Ministériels impliqués dans sa validation.
Ces institutions doivent, selon notre libre penseur, s’expliquer devant la Nation et surtout aux contribuables ivoiriens face à cette accusation.
Par ailleurs, les journaux qui ont autorisé la publication de telles allégations contre les autorités de notre pays, sont ici interpellés, surtout qu’au nombre des journaux qui ont publié l’article figure le journal gouvernemental.
Notre libre penseur et les journaux qui ont publié une telle déclaration ne savent-ils pas qu’ils portent ainsi atteinte à l’honorabilité de nos Autorités ?
Pour le PDCI-RDA, Il faut dans tous les cas trouver d’autres raisons que la taille, le nombre d’inscrits et la population. Le PDCI-RDA s’exclut de l’idée de corruption et condamne une telle déclaration.
Pour le PDCI-RDA, la volonté en filigrane de suppression de la commune du Plateau est un recul démocratique. Pire, il résulte d’une manigance politique plus large contre les maires et les élus municipaux du PDCI-RDA. N’ayant pas pu battre nos listes par les urnes, il faut user d’autres moyens pour, soit réduire significativement leurs ressources ou les supprimer au profit des communes de leur obédience.
>En effet, après l’échec de mise sous tutelle de Cocody, un autre plan est en cours pour rattacher une bonne partie de la commune de Cocody à Abobo et Bingerville, le Plateau à Adjamé et une partie de Marcory à Koumassi. Quant à la commune de Port Bouêt, elle sera privée des ressources provenant de l’aéroport et du port. Voilà en réalité ce qui se trame
En ce qui concerne les charges de la mairie du Plateau, il faut indiquer que la commune du Plateau abrite 14 quartiers.
Elle a l’entière charge de leur gestion de l’assainissement et de la pré collecte des ordures. La mairie est en charge de tous les établissements préscolaires et primaires.
Au niveau de la santé elle prend en charge l’hôpital Edmond Basque. Au Plateau c’est en moyenne 2, 5 millions de personnes qui y passent par pour leurs activités, sur les 6 millions d’habitants que compte la ville d’Abidjan.
Au niveau sécurité, la mairie du plateau ne compte que 60 agents de l’ordre au niveau des services publics, alors que la police municipale enregistre 175 hommes et femmes super équipés, la mieux équipées des polices municipales de notre pays, pour assurer la sécurité dans la commune.
Elles impactent le quartier et constituent un défi sécuritaire auquel fait face quotidiennement les autorités municipales.
Comme toutes les communes, celle du Plateau assure la gestion de proximité. Elle investit au moins 3 milliards de FCFA par an. L’Etat civil au Plateau compte plus d’un million de dossiers.
Il faut s’interroger. Pourquoi cette fébrilité de la part du PDCI qui depuis quelques mois voit des malheurs, des problèmes et l’apocalypse partout et en tout ? Est-ce la nouvelle méthode Thiam ? Je ne vois pas en quoi cette mentalité de paranoïa les fait avancer. Ce n’est pas avec ce genres de réactions vous battrez le PR Ouattara et le RHDP en 2025 s’il se représentait.
Ça c’était un FAKE NEWS qui circulait sur les réseaux.
Ceci dit, en tant qu’observateur j’en rigole tout de même un peu face à un tel vuvuzela du premier parti d’opposition dans notre pays. Suivez mon regard. Bon, le PDCI soutient l’établissement d’une nouvelle cartographie administrative et électorale. Ok, pas de problèmes là dans le fond ! Mais il s’oppose apparemment à ce qu’on touche la petite commune du Plateau qui a à peine juste quelques centaines de résidents officiels mais reste trop bien lotie quant aux représentations législative et municipale et reception de l’argent du contribuable. Pour me tenir à équidistance des chapelles on ne peut pas vouloir une chose quand ça nous arrange et crier au loup quand ça ne nous sied pas. Si on veut revoir la cartographie alors il faut remettre tout sur la table y compris les petites communes. Mais bon ? N’est-ce pas là l’essence même de la politique ?