Côte d’Ivoire/FMI: Un prêt de 1,3 milliard de dollars au titre de la lutte contre le changement climatique et les pandémies (RSF)

Le conseil d’administration du FMI approuve un accord au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) en faveur de la Côte d’Ivoire pour un montant de 1,3 milliard de dollar

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Le conseil d’administration du FMI a approuvé un accord de 30 mois au titre de la FRD en faveur de la Côte d’Ivoire pour un montant de 975,6 millions de DTS (environ 1,3 milliard de dollars).

La Côte d’Ivoire est vulnérable face au changement climatique. La hausse des températures, la perturbation des régimes de précipitations, les inondations, l’élévation du niveau de la mer et l’érosion du littoral constituent autant de problèmes majeurs qui mettent fréquemment en péril la réalisation d’une croissance économique résiliente, durable et inclusive.

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La FRD accompagnera les réformes mises en œuvre par les autorités ivoiriennes pour améliorer l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de ses effets, en particulier dans les domaines de l’agriculture, du transport, des infrastructures et de la gestion des finances publiques.

Les revues de cet accord de 30 mois au titre de la FRD prévoyant un accès total de 975,6 millions de DTS (environ 1,3 milliard de dollars, soit 150 % de la quote-part de la Côte d’Ivoire) seront menées parallèlement à celles des accords au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) et du mécanisme élargi de crédit (MEDC) approuvés en mai 2023 (pour un montant d’environ 2 601,6 millions de DTS, soit 400 % de la quote-part). Les accords appuient le programme économique des pouvoirs publics pour la période 2023–26, qui vise à faire entrer la Côte d’Ivoire dans la tranche supérieure des pays à revenu intermédiaire en préservant la stabilité macroéconomique et en menant une transformation structurelle de l’économie.

La Côte d’Ivoire est fortement exposée au changement climatique, qui se manifeste par une hausse des températures, une élévation du niveau de la mer et des changements des régimes de précipitations. Les facteurs de vulnérabilité de l’économie face au changement climatique s’expliquent en grande partie par la forte dépendance du pays à l’agriculture, ainsi que par la concentration des activités industrielles et de services dans les zones côtières. L’agriculture, qui emploie environ la moitié de la population active, contribue à environ 17 % du PIB et 10 % des recettes fiscales. Parallèlement, le pays enregistre une augmentation des émissions de gaz à effet de serre et de la pollution dans les zones urbaines, qui présentaient toutefois un faible niveau initial.

Les autorités ont pris des engagements forts s’agissant de la réduction des effets néfastes du changement climatique et elles ont mis au point plusieurs initiatives avec la participation de partenaires au développement. L’accord au titre de la FRD soutiendra l’ambitieux train de réformes élaboré par les autorités, qui prévoit un dosage équilibré entre les efforts d’adaptation et d’atténuation, et repose sur six piliers : l’intégration de considérations climatiques dans la gestion des finances publiques ; l’amélioration de la gouvernance des politiques climatiques ; la consolidation des mesures de sauvegarde pour le secteur agricole ; la création d’un cadre régissant le financement vert et durable ; le renforcement de la résistance aux aléas climatiques ; et la maîtrise et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cette stratégie repose sur des diagnostics solides, parmi lesquels le rapport national sur le climat et le développement de la Banque mondiale et l’assistance technique consacrée à l’évaluation de la gestion des investissements publics pour le climat (EGIP-C) et à la gestion verte des finances publiques. Elle est complétée par plusieurs plans et stratégies à l’échelle nationale. Les synergies importantes avec les accords au titre de la FEC et du MEDC, notamment sur le plan de l’accroissement des recettes intérieures, de la gestion des finances publiques et de l’expansion des circuits financiers, devraient élargir la portée des résultats attendus. L’assistance technique dispensée par le FMI et les partenaires au développement, notamment le Groupe de la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, le PNUD et des partenaires bilatéraux, devrait conserver un rôle important pour aider le pays à relever les défis liés au changement climatique.

À l’issue des débats du conseil d’administration, M. Kenji Okamura, président par intérim et directeur général adjoint, a prononcé la déclaration ci-après :

« Côte d’Ivoire est un pays très exposé au changement climatique, principalement en raison de l’augmentation des températures et du niveau de la mer, ainsi que les perturbations du régime des pluies. Les vulnérabilités économiques au changement climatique sont exacerbées par la forte dépendance du pays à l’égard de l’agriculture et par la concentration des activités industrielles et de services dans les zones côtières, tandis que les émissions de gaz à effet de serre augmentent, bien qu’à partir de niveaux faibles.

« La lutte contre l’impact du changement climatique est une priorité essentielle pour le pays, comme en témoignent son Plan national de développement et ses multiples stratégies et plans nationaux, y compris le rôle prédominant de la Côte d’Ivoire dans l’organisation de la 15e conférence des parties à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification en 2022. Le pays a identifié des politiques prioritaires d’atténuation et d’adaptation pour accroître la résilience climatique dans ses contributions déterminées au niveau national (CDN).

« Fondées sur des diagnostics solides, les réformes menées dans le cadre de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) s’articulent autour de six piliers visant à relever les principaux défis liés au changement climatique. Il s’agit notamment d’intégrer les considérations climatiques dans les principaux aspects de la gestion des finances publiques, de renforcer la gouvernance des politiques climatiques, de consolider les mesures de sauvegarde pour le secteur agricole, de créer un cadre pour le financement vert et durable, de renforcer la résilience aux risques climatiques et de contrôler et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Sur ce dernier point, les autorités se sont engagées à élaborer une stratégie de taxation carbone qui, avec d’autres engagements, devraient également créer des synergies avec des politiques clés dans le cadre des accords du MEDC/FEC, telle que l’amélioration de la mobilisation des recettes intérieures.

« La mise en œuvre des réformes dans le cadre de la FRD devrait améliorer la résilience de la Côte d’Ivoire au changement climatique à moyen terme, remplacer des financements plus coûteux, constituer des marges contre les chocs climatiques et les besoins prospectifs de la balance des paiements qui en découlent. La collaboration étroite avec les partenaires au développement devrait assurer la complémentarité des programmes de tous les acteurs pour soutenir le programme de réforme du pays. Elle devrait également encourager l’effet catalyseur de la FRD pour financer les besoins de financement importants identifiés dans les CDN des autorités. »

le 15 mars 2024

Département de la communication du FMI
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