Révélé par un article du site Africa Intelligence: Guillaume Soro a passé un coup de fil récemment au président Alassane Ouattara.
Cet échange téléphonique, entre l’exilé et le chef de l’État, entre le paria et son mentor, entre le fils et le père, signe, à minima, la fin de cinq longues années de brouilles, de traques, et d’invectives, en attendant le retour de Soro à Abidjan.
Pour beaucoup d’entre nous, ce premier contact est tout, sauf une surprise, mais il faut désormais le prendre en compte, dès lors que la décrispation est désormais en marche.
On nous parle, certes, pour l’instant, d’une volonté d’apaisement, de part et d’autres: elle devrait, sauf retournement de situation, déboucher sur une réconciliation, voire une… collaboration, là où elle s’était arrêtée, en 2019.
Alassane Ouattara est un joueur d’échec, et quand il pousse un premier pion, c’est qu’il pense, déjà, au coup d’après, en l’occurrence ici à l’élection présidentielle de 2025: non pas, chacun de son côté, mais… ensemble.
Soro constitue en effet un recours politique. Il est populaire au RHDP, où, quoiqu’on dise, la menace Tidjane Thiam est prise au sérieux. Qui pour contrer le leader du PDCI, en dehors de Ouattara lui-même, qui souhaite passer la main ?? Et si c’était Soro ??
L’ancien Premier ministre est, en outre, en bons termes, avec l’Alliance des États du Sahel. C’est un atout pour pacifier les relations avec l’AES, mais aussi pour drainer les votes des électeurs ivoiriens, d’origine burkinabé, malienne, et nigérienne.
Une fois de plus, Alassane Ouattara, l’économiste dont ses adversaires disaient, il y a 30 ans, qu’il n’avait aucun talent politique, vient de reprendre la main. Qui sait ce qu’il sortira au final de cet appel ?? C’est à ce genre de suspense, qu’on mesure la portée du « coup ».
Serge Bilé, journaliste
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