Le mécanisme de vente du cacao de Côte-d’Ivoire par spéculation est « inégal » obsolète et archaïque/Le PDCI demande 3000 fcfa le kg

Le Groupe Parlementaire PDCI-RDA à l’Assemblée nationale a accueilli avec un sentiment de grande déception, l’annonce faite par le Gouvernement, de porter le prix du CACAO à 1 500F par kilo, pour la récolte intermédiaire qui commence ce mardi 2 Avril et finit le lundi 30 Septembre 2024.

A ceux qui voudraient annoncer à grands renforts de publicité, que ce prix est le plus élevé JAMAIS VERSÉ aux producteurs de CACAO en Côte d’Ivoire, le Groupe Parlementaire PDCI-RDA souhaite rappeler que, de même, les prix du cacao sur les marchés internationaux de Londres et de New York, sont, en cette période, les plus élevés JAMAIS ENREGISTRÉS. Et que si l’on s’en tient à la promesse du Gouvernement, dans sa réforme de 2012, de toujours reverser 60% du prix international aux producteurs, il aurait donc fallu payer au moins 3 000F, et non 1 500F/kg.

Le Groupe Parlementaire PDCI-RDA à l’Assemblée nationale laisse le Gouvernement Ivoirien seul juge de ses chiffres sur le résultat des ventes par anticipation de la récolte pour la période d’avril à septembre 2024, qui donneraient un prix CAF moyen de 2 326 FCFA le kilogramme, sur la base duquel il fixe le prix bord-champ à 1 500F /kg pour la campagne intermédiaire.

En tout état de cause, à ce prix de 1 500F/kg, le PDCI-RDA estime que les producteurs de CACAO continuent de SOUFFRIR de la MAUVAISE GESTION des revenus de cette spéculation dans le pays. Nos valeureux producteurs, une fois de plus, consentent d’énormes sacrifices financiers pour aider le pays.

Même si le nouveau prix bord-champ représente une légère augmentation par rapport au prix initial, ce pourquoi le Groupe parlementaire PDCI-RDA à l’Assemblée nationale se félicite du rôle important qu’il a joué, notamment à travers son dernier communiqué, il reste toujours largement insuffisant à ses yeux.

Au-delà de la modeste hausse du prix accordée par le Gouvernement, c’est la problématique du système de commercialisation des matières premières agricoles et de la quote-part reversée aux producteurs, qui est posée avec acuité. La question de la clé de répartition des revenus du CACAO et des autres produits agricoles entre les acteurs des filières respectives (café, cacao, hévéa, palmier à huile, coton anacarde, etc.), doit être également analysée en profondeur.

Il est clairement établi que le Gouvernement ne produit pas le CACAO. C’est bien nos braves paysans qui prennent tous les risques des producteurs. En effet, ce sont ces derniers qui travaillent sous le soleil et la pluie, qui subissent les effets du climat et des maladies des plantes, pour produire le cacao.

Pourtant, le Gouvernement se charge, d’autorité, de vendre le CACAO sur le marché international et redistribue les revenus à sa guise. Seul le reliquat après redistribution, est reversé aux producteurs. Cette pratique doit changer. C’est une question de justice sociale et d’équité. Le paysan doit avoir son revenu garanti à hauteur de 60 à 70% du prix CAF.

Il est également impératif d’en finir avec le mythe tendant à faire croire aux Ivoiriens, chaque fois qu’il y a la moindre hausse des prix aux producteurs, tout comme la moindre non-augmentation des prix des denrées de première nécessité, que le Gouvernement consent un sacrifice au bénéfice des producteurs ou des consommateurs.

Le Groupe Parlementaire PDCI-RDA à l’Assemblée nationale réitère donc son appel au Gouvernement, à engager une profonde réflexion, d’abord sur les mécanismes de commercialisation de nos produits agricoles (ventes à terme contre ventes spot ou autres mécanismes, isolés ou en combinaison, mise en place de marchés régionaux, création et/ou renforcement des organisations professionnelles agricoles, ventes groupées, création de bourses des produits agricoles, etc.

Groupe Parlementaire PDCI-RDA à l’Assemblée nationale

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