Emerse Faé n’en finit plus de conter l’incroyable triomphe « Vestiaire en deuil » et « scénario irréel »

Emerse Faé incarne la CAN fantasmagorique de la Côte d’Ivoire, passée d’un revers humiliant à un sacre à domicile devenu cousu de fil blanc, en l’espace d’une compétition durant laquelle il a été promu d’adjoint à entraîneur. Dans un entretien publié par So Foot mardi, l’ancien Nantais raconte comment il a succédé à Jean-Louis Gasset et les coulisses d’un revirement de trajectoire mythique.

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Inénarrable. C’est sans doute le terme qui résume le mieux la victoire de la Côte d’Ivoire dans « sa » CAN. Si trouver des mots pour la décrire est un sacré défi, que dire de celui qu’Emerse Faé a relevé ? Adjoint de Jean-Louis Gasset, il a pris la tête de la sélection en cours d’épreuve, après une défaite humiliante face à la Guinée équatoriale (4-0). Sauvé des eaux par un succès du Maroc contre la Zambie (1-0), le navire ivoirien a redressé la barre sous sa direction.

« Le contexte était délicat, je prenais aussi un risque pour ma jeune carrière d’entraîneur, mais je ne pouvais pas abandonner le combat », raconte Faé, dans un entretien accordé à So Foot, publié ce mardi. Il explique que succéder à Gasset a été compliqué, émotionnellement : « Jean-Louis est comme un père pour moi. Son départ était un moment difficile et émouvant. On a beaucoup pleuré, c’est comme si on le désignait comme seul responsable. »

On criait, on sautait partout, les joueurs se jetaient dans la piscine

« Il m’avait demandé si je me sentais prêt à prendre le relais », ajoute-t-il, concernant cette passation de pouvoir qui impliquait de remobiliser un groupe au bord de la déprime. « C’était un vestiaire en deuil, dixit Faé. Il fallait se mettre dans une bulle. » Puis la victoire marocaine a ravivé la flamme de l’espoir d’un titre à la maison : « On est des humains (…) On a explosé de joie au coup de sifflet final. On criait, on sautait partout, les joueurs se jetaient dans la piscine. »

La suite, c’est une succession de qualifications hitchcockiennes, jusqu’au triomphe face au Nigeria en finale (2-1). « Le scénario était irréel. Si, avant la compétition, on m’avait prédit tout cela, je ne l’aurais jamais cru », se pince encore l’ancien joueur du FC Nantes. Le technicien de 40 ans avoue que le sentiment d’invulnérabilité a point, après le quart face au Mali. « En partageant ce sentiment, on serait retombé dans nos travers (…) Il a très vite disparu », assure-t-il.
Le parcours homérique de la Côte d’Ivoire, lui, est à jamais gravé dans le marbre. Entraîneur avec qui tout a fonctionné, Faé est l’un des visages de ce retournement de situation historique, si ce n’est son incarnation. Ce doit être grisant. « Je ne me sens pas comme un héros, réfute-t-il. J’ai juste fait mon travail, et ma plus grande réussite est d’avoir permis aux Ivoiriens d’être fiers d’être ivoiriens. »

Simon Farvacque
Eurosport

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