Ça reste un choix très étonnant, malgré tout le potentiel en énergie solaire du continent les pays africains ont tous pratiquement choisis le modèle occidental de s’alimenter en énergies fossiles. Certains endroits obscurs de l’hémisphère nord sont 6 mois ou plus presque sans soleil, l’eau est gelée, aucun moyen de faire fonctionner des barrages hydroélectriques. Les pays africains par contre n’ont pour la plupart pas ces problèmes.
A Bamako «le programme à peine respecté»
Délestage : À Gao, les populations dénoncent le manque d’électricité depuis près de deux semaines dans la ville. Une situation qui intervient au moment où le plan de coupure n’arrive pas à être appliqué par l’Énergie du Mali (EDM) à Bamako.
À Gao, la situation est compliquée. Elle est davantage insupportable pour les habitants de la région en cette période de ramadan. C’est du moins l’avis de Mme Maïga Lalla Maïga. La Présidente de la Cafo de Gao, précise que « ces coupures d’électricité durent presque deux semaines dans la ville ». Pour elle « ce délestage impacte l’activité des femmes, notamment la vente de glaces, le lait, les gingembres et surtout sur la santé des vieilles personnes ». La Présidente de la Cafo de la région estime que « Ça favorise aussi l’insécurité ».
Le non-respect du plan de délestage frustre
À Bamako, la situation est presque identique par endroits. Le programme de gestion du mois de ramadan n’a pas amélioré la déserte de l’électricité dans certains quartiers de la capitale.
« C’est même pire qu’avant. Notre moyen de subsistance est même menacé », estime un Bamakois. « Nous sommes à Badalabougou. Nous n’avons pas vu d’amélioration pour le moment », indique un autre. « Je ne branche plus mon frigo. Il n’y a même pas de courant », regrette cette ménagère. « Chez nous, il y a eu une petite amélioration », laisse entendre un intervenant. « Hier, on a eu de l’électricité jusqu’à ce matin », ajoute-il. « Depuis hier, nous n’avons pas de l’électricité jusqu’à ce matin », déplore par contre une jeune dame. « Aucune amélioration. On est fatigué », conclut-elle.
Courant Ramadan, les populations invitent les autorités à plus d’efforts pour leur permettre de passer le mois béni dans des meilleures conditions.
Source: Studiotamani
La Version de RFI – Mali: la ville de Gao totalement privée d’électricité depuis une semaine
Au Mali, les coupures d’électricité atteignent un niveau qui n’a d’égal que l’exaspération des habitants, dans tout le pays. À Bamako, un « programme de rationnement » a même été instauré, prévoyant 12 heures de coupures quotidiennes, en alternance selon les quartiers, pendant toute la période du ramadan.
À Gao, la plus grande ville du nord du Mali, la population est quant à elle totalement privée d’électricité depuis tout juste une semaine. Et ce, en plein mois de jeûne des musulmans.
« Heureusement, il fait jour au moment de la rupture du jeûne, se console un habitant, mais il fait aussi encore très chaud. » « Ceux qui ont les moyens se débrouillent avec des petits générateurs ou des panneaux solaires, mais ça coûte cher ! », explique un autre.
Chère, également, la glace, devenue aussi rare que précieuse : « Le petit bloc qu’on trouvait à 50 francs est vendu à plus de 500 francs », témoigne encore un habitant de Gao. La glace est fabriquée par des personnes disposant d’un générateur pour faire fonctionner leur congélateur : commerçants, simples particuliers ou femmes de soldats, car dans les camps militaires, les générateurs tournent.
Comme tous les Maliens, les habitants de Gao ont l’habitude des délestages. Ces derniers mois ont d’ailleurs été particulièrement rudes. Mais cette fois, les habitants ne se plaignent pas de n’avoir que trois ou quatre heures de courant par jour : ils n’en ont plus du tout depuis huit jours.
Sollicités par RFI, ni la mairie, ni le gouvernorat de Gao n’ont apporté de précisions. La compagnie nationale d’électricité EDM (Énergie du Mali) a déploré dans un communiqué un « incident majeur » survenu vendredi 8 mars et assure être mobilisée « avec l’appui inestimable des plus hautes autorités et les forces armées du Mali », « pour résoudre le problème ».
La direction de la compagnie EDM à Gao a d’ailleurs indiqué à des journalistes locaux que le problème était lié à une panne sur le générateur principal et que des pièces de remplacement devaient être acheminées de Bamako. Mais elles seraient extrêmement lourdes – leur poids se compte en tonnes – et la question de leur transport n’est à ce jour pas résolue. « Avant, ce genre de pièces étaient acheminées par les avions-cargo de la Minusma », se souvient une source locale.
D’autant que les jihadistes du Jnim et de l’État islamique imposent depuis plusieurs mois un blocus à la ville, rendant la route reliant Gao à la capitale particulièrement dangereuse. La situation est d’ailleurs identique pour les axes reliant Gao au Niger ou à l’Algérie, ce qui suscite des difficultés d’approvisionnement et une hausse des prix.
« Le problème va durer »
« On sait que le problème va durer », s’agace un habitant. « Ils ont préparé les esprits », abonde un autre. « On garde l’espoir que ça s’améliore », ose le plus optimiste. En décembre dernier, cinq groupes électrogènes avaient été acquis pour renforcer la production d’électricité de l’EDM à Gao. Selon plusieurs sources locales, ils n’ont jamais été fonctionnels.
Ces groupes avaient été commandés après une période de forts délestages, au mois de novembre, au cours de laquelle le directeur général de la compagnie d’électricité avait été brièvement enlevé par des militaires mécontents, et menacé de mort sur un champ de tir.
En mai dernier, la société civile de Gao avait menacé de boycotter le référendum constitutionnel voulu par les autorités si la fourniture d’électricité, mais aussi d’eau, ne s’améliorait pas. Plusieurs ministres en campagne avaient alors été accueillis par des pancartes « Gao meurt à petit feu dans le noir ». Dix mois plus tard, la nouvelle Constitution a été adoptée, au terme d’un scrutin très contesté, mais les habitants de Gao ont encore moins de courant qu’auparavant.
Avec RFI
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