En Côte d’Ivoire, dans le domaine scientifique, les femmes ont très tôt brisé le plafond de verre. Ouvrant de grandes perspectives aux nouvelles générations. Sur les traces de ces pionnières, les femmes scientifiques, par la qualité de leurs travaux de recherches, veulent apporter leur contribution au progrès de la société ivoirienne.
On les trouve dans les différentes universités, les instituts de recherches ou les institutions internationales. Dans les sciences, elles sont de plus en plus nombreuses. « Nous sommes en train de réfléchir sur un projet de cartographie des femmes chercheures », indique, la présidente de l’Association des femmes chercheures de Côte d’Ivoire (AFEMC-CI), Dr Céline Nobah Kacou-Wodjé. Selon elle, cette association compte plusieurs centaines de membres. Ces femmes contribuent aux avancées technologiques, scientifiques ou sociales. Elles publient régulièrement dans les revues scientifiques.
Les femmes et les sciences ? En Côte d’Ivoire, il y a eu de grands noms tels que Gladys Rose Anoma, Hubertine Rose Eholié…
Gladys Rose Anoma était titulaire de plusieurs certificats d’études supérieures et d’un doctorat de 3e cycle de botanique tropicale. Elle est considérée comme la première femme scientifique de Côte d’Ivoire.
Prof Hubertine Rose Eholié était professeur titulaire de chimie minérale. Elle a reçu de nombreuses distinctions. Elle était chevalier dans l’Ordre des Palmes académiques (France). Cette femme dont la rigueur scientifique était saluée par tous, était membre de l’Académie des Sciences, des Arts des Cultures d’Afrique et des Diasporas Africaines (ASCAD).
Aujourd’hui, le pays peut encore compter sur des femmes de la trempe de Prof Mireille Dosso, directrice générale de l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire qui figure parmi les sommités de la microbiologie. Sa riche carrière est jalonnée de prix. Entre autres distinctions, elle a reçu le Prix recherche science de la santé Unesco-Institut Pasteur en 2005 en Hongrie, un Prix exceptionnel décerné par l’Académie des sciences d’Outre-mer en France en 2010. En 2011, elle a été lauréate du Prix régional Kwame Nkrumah de l’Union Africaine pour les femmes scientifiques. « Ces récompenses montrent qu’il est possible de compter sur les femmes pour relever les défis du développement scientifique en Afrique », estime-t-elle.
Très discrète, le Prof Ramata Ly-Bakakoyo est aussi une référence dans le domaine scientifique. Elle a reçu de nombreuses distinctions. Elle a été la première femme présidente d’université et également la première femme ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique. Le premier prix de communication orale pour le Programme thématique de recherche du CAMES (PTRC) en Santé porte le nom de cette universitaire respectée. Elle souhaite que son parcours soit une source d’inspiration et de motivation pour la jeunesse ivoirienne.
Comment parler de femme et de sciences sans citer celle dont le nom rime avec Mathématique en Côte d’Ivoire ? Prof Guidy Wandja est la première africaine à être titulaire de l’agrégation de mathématiques et d’un doctorat en mathématiques.
Elles sont nombreuses les femmes qui marchent dans les pas de ces illustres devancières.
Adjata Kamara est chercheure en agriculture durable, biodiversité et changement climatique au Pôle scientifique et d’innovation de l’Université Félix Houphouët-Boigny (UFHB), situé à Bingerville.
En novembre 2022, elle a fait partie vingt des lauréates du prix Jeunes Talents d’Afrique subsaharienne pour les femmes et la science remis par la Fondation L’Oréal et l’Unesco pour son travail sur la pourriture de l’igname.
Fatim Cissé est aussi une fierté nationale dans le domaine de l’Intelligence artificielle.
Le gouvernement ivoirien et différentes structures ont lancé des initiatives pour encourager les Ivoiriennes à s’engager sur le chemin exaltant des disciplines scientifiques et à accompagner les femmes qui y sont déjà.
Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à travers le Fonds pour la Science, la Technologie et l’Innovation (FONSTI) veut accompagner ces femmes.
Le 15 octobre 2022, le FONSTI a lancé de l’appel à projets « Spécial Femmes ». 171 candidates ont répondu à l’appel. Six ont été retenues. Ces femmes chercheures ont bénéficié d’un montant cumulé de 103,1 millions FCFA. Les projets financés se classent dans les domaines suivants : agriculture et sécurité alimentaire, environnement, biodiversité et développement durable et Sciences de la santé.
Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a remis le 5 mars 2024 des bourses de plus de 40 millions de FCFA à 194 étudiantes des filières Mathématiques et informatique et physique chimie de l’Université Félix Houphouët-Boigny. Une action qui vise à encourager les filles à s’engager dans les sciences.
Les femmes, elles sont volontaires et déterminées à contribuer au développement du pays sur tous les plans politique, économique, social, culturel et scientifique.
CICG
Commentaires Facebook