CAN2023: Un dernier carré des plus intenses

Entre le Nigeria de Victor Osimhen, l’Afrique du Sud avec ses joueurs locaux, la puissance physique de la RDC, et la Côte d’Ivoire qui revient constamment d’entre les morts, il est dur de savoir qui soulèvera le trophée. Tour d’horizon des quatre dernières nations en lice.

Nigeria : Osimhen en guide

Les « Super Eagles » ont le profil type d’une équipe portée par un joueur d’exception habité par un destin inéluctable, comme Diego Maradona au Mondial 86 ou Ronaldo en 2002.

« J’ai gagné avec le Napoli, j’ai écrit l’histoire, mais peu importe ce que j’accomplis, peu importe le nombre de buts que j’ai marqués, si je gagne la CAN j’aurais fait un long chemin dans ma vie, et quand j’aurai fait ça, j’aurai tout réussi », expliquait d’ailleurs Osimhen en début de tournoi.

L’homme au masque de plastique se donne corps et âme pour son équipe, fait marquer les autres, à l’image d’Ademola Lookman (3 buts), assure sans relâche le premier rideau défensif et galvanise ses coéquipiers.

Avec lui et une défense très stable qui n’a encaissé qu’un seul but dans la compétition, les Nigérians, en demi-finale pour la 16e fois en 20 participations, sont favoris pour remporter une quatrième étoile après 1980, 1994 et 2013.

Afrique du Sud : l’unité des Bafana Bafana

Avec huit titulaires jouant dans le même club du Mamelodi Sundowns, une des meilleures formations d’Afrique, les Bafana Bafana s’appuient sur des habitudes collectives acquises en club rares et précieuses en sélection.

Le quintet défensif est entièrement celui des « Brésiliens » (la tunique de l’équipe du township de Pretoria copie celle de la « Seleçao »: jaune, verte et bleue): Khuliso Mudau, Grant Gomolemo Kekana, Mothobi Mvala, Aubrey Modiba devant leur gardien.

Ronwen Williams a montré contre le Cap-Vert en quarts de finale (0-0, 2 t.a.b. à 1) qu’il pouvait être considéré comme un rempart de choix, et l’un des meilleurs portiers du continent, avec quatre tirs au but arrêtés, et des parades décisives dans plusieurs rencontres.

Cependant le onze du sélectionneur belge Hugo Broos n’a pas beaucoup bougé depuis le début du tournoi. Est ce que la fatigue pourrait rattraper l’Afrique du Sud dans sa quête d’une deuxième étoile après celle de 1996 ?

République démocratique du Congo : la puissance des Léopards

L’atout numéro un des « Léopards » reste la force physique, notamment de sa défense, des qualités personnifiées par Chancel Mbemba, qui est aussi le leader mental de cette équipe.

Le match de poules contre le Maroc (1-1) en a été un parfait indicateur : dans la fournaise de l’après-midi (le coup d’envoi était à 14h00), la RDC avait encore plein d’énergie dans la dernière demi-heure de jeu alors que les « Lions de l’Atlas » tiraient la langue.

Les mots de leur sélectionneur Sébastien Desabre expriment bien aussi cette philosophie. « La CAN des surprises? Je dirais plutôt la CAN du travail », disait-il, évoquant également « la détermination de nos vaillants soldats (…) difficiles à jouer ».

Après quatre matchs nuls, son équipe a enfin gagné dans le temps réglementaire, après son retournement de situation contre la Guinée (3-1) en quarts et nourrit dans un coin de la tête l’envie de redorer le blason d’un pays qui n’a plus soulevé le trophée depuis 50 ans, en 1968 (sous le nom de Congo-Kinshasa) et 1974 (Zaïre).

Côte d’Ivoire : des Éléphants aux allures de revenants

C’est loin d’être une histoire jamais entendue dans la légende du foot, une équipe qui frôle la catastrophe au premier tour, puis finit par remporter le tournoi. On repense à l’Italie à la Coupe du monde 1982 ou le Portugal à l’Euro 2016…

Mais les Éléphants se voient bien ajouter leur histoire à ces dernières. Derniers repêchés après une mémorable correction reçue contre la Guinée Équatoriale (4-0), les Ivoiriens sont depuis porté par la foi des « ressuscités », un mot que répète leur tout frais sélectionneur Emerse Faé.

Depuis que l’ex-adjoint a relayé Jean-Louis Gasset en pleine compétition, son équipe a passé deux tours où elle était pourtant très mal engagée.

Après avoir éliminé les sénégalais aux tirs au but (1-1, 5 t.a.b. à 4), en égalisant dans les dernières minutes, puis renversé en quarts et en infériorité numérique le Mali (2-1 a.p.) qui dominait, avec à chaque fois des buts au finish, la 90e minute puis la dernière de la prolongation.

Cette capacité à se sortir des pires guêpiers amène tout un pays à rêver à une troisième étoile, après 1992 et 2015, alors que les injures, et noms d’oiseaux étaient légion après le 4-0 subie face aux Équatoguinéens.

(Avec AFP)

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