Remous au Ppa-Ci Gbagbo: «Nous sommes un parti où il y a des gens qui ont exercé le Pouvoir d’État. Il faut agir en conséquence»

Laurent Gbagbo a reçu les vœux des structures de son parti le 17 janvier 2024 en son cabinet privé d’Attoban, ex-Qg de campagne. Une cérémonie sobre et brève au cours de laquelle l’ancien chef d’état a fait une adresse orale après avoir reçu les vœux de santé, de longévité et de bonheur de ses lieutenants.

Depuis un temps, juste après la crise consécutive à l’élection de la secrétaire nationale de la ligue des femmes tenue le 16 décembre 2023, Laurent Gbagbo n’avait plus fait d’apparition publique. Toute chose qui avait alimenté des rumeurs sur son état de santé. Son message de fin d’année publié par les services du parti n’avait pas mis fin à des spéculations funestes véhiculées par les réseaux sociaux. Laurent Gbagbo a donc saisi cet instant pour rassurer : ‘’J’étais malade mais je suis guéri, ça va’’. Il n’a pas fait mystère du mal dont il souffrait : ‘’Vous savez, je suis resté un peu caché ces derniers temps parce que j’étais  malade, j’avais la goutte. Le pharmacien Dano Djédjé m’a expliqué d’où ça vient, ce que c’est, les médecins aussi mais ils m’ont soigné. Je suis guéri !’’.

Le leader du Parti des peuples africains Côte d’Ivoire a passé en revue l’actualité internationale alimentée par la guerre en Ukraine et le conflit entre le Hamas et Israël. Il a invité l’opinion à faire preuve de discernement dans ces conflits en se posant les bonnes questions pour avoir les bonnes réponses. La guerre russo-ukrainienne est selon lui la répétition de la crise de Cuba en 1962 avec une Russie qui refuse d’avoir les armes de l’Otan à son nez. Ainsi que l’avait refusé le président américain en 1962 quand l’Urss avait installé des missiles balistiques à Cuba.

Sur la guerre entre le Hamas et Israël, il a salué le courage de l’Afrique du Sud et du président Ramaphosa qui a porté plainte devant la cour pénale internationale contre Israël. Il a souhaité que toutes ces initiatives ainsi que la solution à deux Etats qui semble revenir sur la table des négociations puissent prospérer.

S’il y a un sujet sur lequel il s’est étendu et a exprimé de la colère, c’est celui lié aux récents remous dans le parti qu’il dirige. C’est qu’après l’élection à la ligue des femmes, un groupe de personnes membres du comité de contrôle amené par l’ancien greffier Roger Dakouri a décidé de démettre la présidente du comité de contrôle pour forfaiture. Laurent Gbagbo n’a pas apprécié la tournure des événements et il l’a fait savoir à tous ceux qui ont nourri cette controverse mêlée d’une séquestration de Marthe Amon Ago à son domicile.

« Un Parti politique, on y vient librement. Personne n’est obligé de venir dans un parti. Tant qu’on vient librement, on part librement. Si tu n’es pas majoritaire, ceux qui sont majoritaires l’emportent et vous passez à autre chose. Mais on ne peut pas jouer comme ça aux petits bandits. Vous vous levez, vous êtes 15 sur 61 membres et vous dites « Oui, on la démet ». Mais vous êtes qui pour  démettre quelqu’un qui a été élu par le Congrès ? (…) Il y a des comportements qu’il ne faut pas avoir. Nous sommes un Parti où il y a des gens qui ont exercé le Pouvoir d’État. Il faut agir en conséquence. Et ça, cet acte n’a rien à voir avec l’attitude du Comité de Contrôle. J’ai demandé au Président Exécutif de déposer plainte auprès du conseil de discipline. Je n’ai pas encore eu la suite. Mais, l’affaire suit son cours parce que je veux qu’on soit découragé, dans notre parti de poser des actes de délinquance et qu’on pose des actes de maturité. Ago Marthe, tu peux ne pas l’aimer, c’est ton droit, mais il y a des droits que tu n’as pas : fermer la porte sur elle. Tu es qui ? Pourquoi ? Il y a des choses qui ne se font pas ! Il ne s’agit donc pas d’un dysfonctionnement du comité de contrôle. Ça, un Congrès tranchera. Mais il s’agit d’un acte de banditisme. Et je ne peux pas accepter cela ! »

Cette réaction de Laurent Gbagbo n’a pas laissé indifférents les participants à cette cérémonie triés sur le volet. Ils ont accueilli ce discours par des applaudissements, preuve que sa position rencontre l’assentiment de ses hommes. La crise née de ce congrès semble désormais conclue. La nouvelle secrétaire nationale Séri Louma Hortense, celle qui était contestée, était la porte-parole des structures spécialisées et d’activité du parti. Elle a indiqué que 2024 est une année charnière en ce qu’elle ouvre la voie sur la présidentielle de 2025 pour laquelle les femmes du parti et les structures doivent se mettre en ordre de bataille pour remporter dans un premier temps, l’inscription du nom de Laurent Gbagbo sur la liste électorale en vue de sa participation à l’élection.

SD à Abidjan

sdebailly@yahoo.fr

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1 réflexion au sujet de « Remous au Ppa-Ci Gbagbo: «Nous sommes un parti où il y a des gens qui ont exercé le Pouvoir d’État. Il faut agir en conséquence» »

  1. Sacré Koudou ! En effet, le fils adoptif de Koudou ne cessera jamais de nous surprendre. Lui, qui a tant voulu effacer les traces de Nanan Boigny accusé de tous les maux par lui-même qu’il a fini par laisser tomber ou baisser sa propre culotte idéologique (et ailleurs aussi pour la culotte, Riressss… J’ai rien dit dêh !)

    Sans surprise, les dindons suiveurs de cet arnaqueur et vendeur d’illusions ont applaudi à tout rompre. Oui, Koudou pour une fois je suis d’accord avec toi. Vous devez être plus responsables quand vous tripatouillez les élections internes pour la désignation de la présidente des femmes du parti avec juste une à deux centaines de petits délégués. Pire, le Comité de contrôle du ppaci (Cour suprême ou Conseil d’état interne à ce parti ou culte) est tout aussi malhonnête et corrompu jusqu’à la moelle osseuse. Hmmm… Yako aux donneurs de leçons ! Je crois que la prochaine fois, il faut simplement et humblement appeler la CEI en renfort; elle qui organise des élections avec des millions de votants sur 322.462 km carré de territoire…. Y’a pas de honte dans ça hein ! Riressss…. Juste un observateur de passage…. On avance…

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