Une équipe volontaire, jeune, combative, disciplinée et conquérante du Sénégal a infligée une lourde défaite à une équipe fébrile au jeu rugueux du Cameroun, 3 – 1 dans le match qui se présentait comme la finale avant la lettre. Dans ce duel du groupe C, les lions indomptables ont été domptés par d’autres lions, ceux de la Teranga.
le Sénégal amené par ses stars, de vraies stars, a démontré tout le bien qu’on disait de lui. L’équipe d’Aliou Cissé est bien reine d’Afrique et a confirmé sa suprématie, prenant à défaut une équipe du Cameroun devenue quelconque et qui joue maintenant sur son passé glorieux. Elle n’a pas su résister à l’appétit vorace de Sadio Mané et ses coéquipiers qui ont mené d’abord 2-0 avant que le Cameroun ne réagisse à dix minutes du temps réglementaire en réduisant le score par son attaquant. On croyait la révolte sonnée. Que non. Au moment où les poulains du président de la Fecafoot Samuel Eto’o savouraient la joie de ce but et recherchaient les ressources morales pour mettre les pendules à l’heure, ils seront froidement cueillis par un but assassin de Sadio Mané qui ruine ainsi les espoirs de tout un pays qui croyait en la magie de ses joueurs. Ni André Onana revenu dans les buts après une crise de nerfs avec les dirigeants, ni Tchato, ni les N’gamaleu, Tchamadeu n’ont pu changer le cours du match, dominés qu’ils étaient dans tous les compartiments dans les arrêts de jeu.
Les sénégalais n’ont pas donné dans les calculs de probabilité. Ils étaient donnés favoris, ils ont assuré en faisant les meilleurs choix tactiques et en étant une équipe très appliquée avec une attaque qui crache du feu, 6 buts en deux sorties. Une vraie leçon de football à ceux qui n’ont pas encore compris qu’on vient en équipe nationale pour montrer sa détermination à défendre ses couleurs. Dans ce haut niveau, il n’y a pas de place pour les approximations et les bricolages qui installent dans l’incertitude. La leçon est faite aux éléphants de Côte d’Ivoire qui doivent avoir la rage de la gagne et ne plus se contenter de »on a donné le meilleur de nous-mêmes mais on n’a pas eu la chance ». La chance au football, elle se mérite, elle se construit par la tactique et le respect des consignes, l’intuition de l’entraîneur et sa bonne lecture du jeu aussi.
Avec sa victoire de ce soir, le Sénégal se qualifie pour les 8e et met la pression sur ses futurs adversaires. Comme pour dire mettez-vous à la hauteur avant de jouer face à une équipe comme celle du Sénégal.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
====== LE TEMPS DE LA RECOLTE D’EL TACTICO ======
Qui est El Tactico ?
El Tactico c’est le surnom attribué dans un joie débordante et contagieuse à Aliou Cissé le coach Sénégalais par le Président Macky SALL après le sacre continental des Lions de la Teranga.
« …Ce trophée, nous le tenons aussi grâce à coach Aliou Cissé. Merci, El Tactico, d’avoir mené à bon port tes troupes pour nous ramener le premier trophée continental de football de notre histoire. Capitaine de la belle génération de 2002, nous connaissions déjà ta force de caractère et de leader sur le terrain si bien qu’on t’avait collé le sobriquet d’aboyeur, parce que sur le terrain, tu savais te donner à fond, mais aussi donner de la voix à tes coéquipiers pour que personne ne cède un coin du terrain à l’équipe adverse.. ».
Il lui a fallu beaucoup de temps à EL TACTICO pour s’imposer comme entraîneur RECONNU car n’ayant pas eu un club majeur ou mineur sous sa responsabilité. Hormis un poste d’adjoint en catégorie inférieure avec comme patron feu KARIM SEGA DIOUF de l’équipe Olympique en 2012. Un bref passage ensuite aux côtés de l’entraîneur titulaire Alain GIRESSE avant d’avoir le commandement en 2015. Débuts laborieux…beaucoup de critiques…mais une confiance totale et soutenue pat l’instance Fédérale du Football et son inamovible Président Augustin Senghor qui passera à la CAF en gardant son fauteuil de la FSF sous le coude.
« Il faut donner du temps au temps » selon le mot cher à Miguel de Cervantès, romancier espagnol et qui sera popularisé par le Président Mitterrand.
C’est cette nécessaire patience qui forge l’endurance des pèlerins qui a permis qu’après la finale perdue de 2019 au Caire Aliou soit resté en place. Comme cela avait été décidé deux ans plus tôt en 2019. En 2021 ce sera la consécration de EL TACTICO après un parcours de combattant.
Toutes choses dont n’a pas bénéficié notre frère ZAHUI en 2012. Mais comparaison n’est pas raison, me répondra-t-on au pays des Éléphants.
Sans présumer du parcours du Sénégal à cette CAN, il y a matière à réflexion dans l’usage des ressources humaines. Un africain à la tête d’une équipe nationale n’aura jamais les coudées franches de l’expatrié. Lequel démarre très souvent avec un staff prêt et intouchable qui débarque dans sa valise.
Aura t on cette lucidité temporelle quand Faé Emerse l’adjoint de GASSET sera aux affaires ? C’est tout le mal que je lui souhaite d’avance.
Nous avons fait de très grands investissements en infrastructures sportives et au-delà d’un résultat d’une CAN il faut s’inscrire dans la durée.
Certes « dans ce haut niveau, il n’y a pas de place pour les approximations et les bricolages qui installent dans l’incertitude » mais pour arriver à cette haute maîtrise du jeu comme le déroule aujourd’hui le Sénégal il a fallu donner d temps au temps et permettre à EL TACTICO de faire ses approximations et ses bricolages…
Wara depuis .. Dakar !
Croire que les Camerounais ont démérité serait une effroyable erreur même si elle est compréhensible de la part de leurs supporters. La vérité en regardant ce match est que c’est plutôt le Sénégal qui est devenu MONSTRUEUX : monstrueux de maîtrise tactique et technique, tête froide sans paniquer, sûr de son fait, capable de faire la différence à n’importe quel moment. Le Cameroun s’en tire à bon compte face à une équipe qui n’a même pas eu à forcer son talent. Certainement que les Sénégalais réservent leurs munitions pour les seuls vrais dangers que sont les équipe du Maghreb et dans une moindre mesure, le Mali.
Quoi qu’on en pense, Yéo Martial était dépassé et limité, devant son titre davantage à l’abnégation de ses garçons et une bonne dose de chance qu’à ses talents de tacticien. Mais les jeunes entraîneurs nationaux aujourd’hui ont une ouverture d’esprit qui leur fait épouser les réalités mondiales. J’aurai une grande foi en un Kolo Touré (ou d’autres que je ne connais pas) pour prendre la suite. Quelqu’un annonçait que l’ancienne gloire de l’Asec, Sié Donald Olivier, serait entraîneur de D2 en Allemagne. Après cette CAN, renvoyons le jardinier qui chauffe notre banc de touche chez lui en misons sur la construction à long terme d’un nouvel esprit, pour animer une équipe nationale qui tiendra son rang. Car, on doit le mériter, de s’appeler ÉLÉPHANTS !