L’évangile lu dans toutes les églises catholiques, ce dimanche 7 janvier 2024, nous apprend que les mages venus d’Orient, après avoir rencontré l’enfant Jésus à Bethléhem, repartirent chez eux par un autre chemin.
En agissant de la sorte, ils empêchèrent l’élimination de l’enfant Jésus dont la venue au monde était perçue comme une menace par Hérode. En effet, les mages avaient annoncé à ce dernier que Jésus serait roi. Or lui, Hérode, voulait être le seul roi, n’avait pas l’intention de partager son pouvoir avec une autre personne.
En 1960, nous croyions avoir pris le chemin de l’indépendance et de la prospérité pour tous. 64 ans plus tard, force est de constater que ce chemin nous a conduits dans une vraie impasse car la plupart de nos pays continuent d’être occupés, dominés, exploités et appauvris par la France à travers les pantins qu’elle a installés à la tête de ces pays.
Il en est ainsi parce que l’ancienne puissance coloniale a toujours vu comme un danger une Afrique unie, industrialisée, capable de transformer sur place ses matières premières et de soigner ses populations à faible coût, parce qu’elle a toujours rêvé d’être notre seul partenaire en affaires, le seul pays qui devait nous vendre livres, véhicules et armes, parce qu’elle a toujours aimé parler en notre nom à l’ONU.
Les rares dirigeants africains qui voulaient défendre les intérêts de l’Afrique furent ou bien renversés (Modibo Keïta, Laurent Gbagbo) ou bien assassinés (Sylvanus Olympio, Thomas Sankara).
Hérode se serait débarrassé de Jésus si les mages étaient revenus le voir, s’ils n’étaient pas retournés chez eux par un autre chemin.
Si l’Afrique francophone veut en finir avec la pauvreté, l’instabilité, le terrorisme, le viol des constitutions, les présidents à vie, la jeunesse qui meurt dans la Méditerranée, elle n’a pas d’autre choix que d’emprunter un autre chemin.
La République centrafricaine, le Mali, le Burkina Faso et le Niger semblent l’avoir compris. Les dirigeants de ces pays ont vite réalisé que retourner chez Hérode, c’est remettre leurs populations sur la route de l’esclavage et de la mort.
On n’a pas besoin d’être un mage pour savoir que prendre un autre chemin lorsque le premier s’est révélé désastreux relève tout simplement du bon sens.
Jean-Claude Djéréké
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