La nouvelle route du cacao: d’Abidjan à Port-Vendres (Pyrénées-Orientales)

Après quatre mois d’expérimentation, une nouvelle route maritime du cacao est validée entre la Côte d’Ivoire et Port-Vendres par le groupe Cémoi, géant européen du chocolat, pour ravitailler l’usine historique de Perpignan.

Par Christian Goutorbe

Depuis juillet dernier, cacao et bananes font bon voyage en cale des navires de Transit Fruit, une filiale de la Compagnie Fruitière, opérateur historique pour ravitailler la France et même une partie de l’Europe en fruits tropicaux, notamment en bananes. Cette nouvelle ligne maritime est établie entre Abidjan en Côte d’Ivoire et le port de commerce de Port-Vendres (Pyrénées-Orientales), géré par la CCI de Perpignan. Le petit port catalan est à moins de 30 km des entrepôts de l’usine de transformation des fèves de Cacao du groupe Cémoi, géant chocolatier, ce qui réduit le dernier sillon de transport routier.

« On échappe ainsi à la pénurie des conteneurs »
Bernard Lasry, directeur supply chains et de la logistique de Cémoi à Perpignan
« Le transport maritime lui-même est plus coûteux que la liaison historique par conteneurs entre Abidjan et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). Mais il y a d’autres avantages qui permettent d’équilibrer le budget. On échappe ainsi à la pénurie des conteneurs », explique Bernard Lasry, le directeur supply chains et de la logistique de Cémoi à Perpignan. L’équation environnementale du transport de cacao n’est pas neutre. La nouvelle route permet d’éviter 80 trajets de camions entre Fos-sur-Mer, le port d’arrivée habituel, et Perpignan, soit 270 km à parcourir ce qui fait 34 tonnes d’émissions de CO2 économisées.

34 tonnes d’émissions de CO2 économisées
« Le cacao ne voyage plus en conteneur mais dans des palettes qu’il faut charger en cale. C’est une manipulation très différente, plus longue. Nous avons dû vérifier que le cacao n’aurait pas à souffrir de ce changement de conditions de transport, qu’hygrométrie et température seraient respectées et que les fortes capacités d’imprégnation du cacao n’allaient pas altérer la matière première », poursuit Bernard Lasry.

Pour la suite de l’aventure du chocolat, Cémoi promet des vecteurs maritimes partiellement ou complètement décarbonés, toujours en liaison étroite avec des opérateurs de fruits, en jouant sur la souplesse des quantités d’embarquement disponibles. Cémoi guette l’avènement des navires à voiles de belle capacité pour amplifier la démarche environnementale lancée depuis plusieurs années pour accompagner sur place, en Afrique, les producteurs de cacao.

Avec Le Parisien

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