Le secrétaire exécutif en chef du Pdci-Rda Maurice Kacou Guikahué a fait acte de candidature vendredi 17 novembre 2023 au siège du Pdci. Il y est arrivé dans une ambiance faite de sobriété en raison, dit-il, du deuil qui frappe le parti depuis la disparition de son patron. Il a déposé une gerbe de fleur en signe de recueillement, à la place Henri Konan Bédié avant de se diriger vers le secrétariat du comité électoral dirigé par l’ambassadeur Jean Marie Gervais Kacou pour y déposer les pièces constitutives de son dossier.
Il avait avec lui, ses hommes sûrs, son commando qui depuis un moment agite le verbe dans ce combat fraternel mais où il n’y a pas de cadeau à l’adversaire. Avant un bref discours dans la salle de conférence Houphouët-Boigny de la maison du parti, Guikahué en personne les a présentés au public. Le public qui n’a pas boudé le plaisir d’accompagner celui qu’on appelle le capitaine courage. Il a fait salle pleine malgré son option de sobriété à la différence d’un Jean Marc Yacé dont les partisans flottaient dans la même salle, à son tour de passage.
Kacou Guikahué peut compter sur une flopée de fidèles pour la plupart, membres du secrétariat exécutif. Son frère de l’ouest du pays, le député Séri Bi N’guessan, un compagnon de tous les temps, ou encore le député-maire Adi Isaac de Prikro qu’il a choisi comme son directeur de campagne, le député d’Attégouakro Konan Marius, son porte-parole qui manie à souhait le verbe pour rallier les congressistes. Lynda Diplo membre du secrétariat exécutif, une femme de poigne qui compte et qui s’impose dans son fief de Grand-Bassam. L’ancien monsieur Élection du Pdci, Roland Adiko a lui aussi choisi Kacou Guikahué. Avec Adiko, on peut citer d’autres têtes qui sont des figures de proue dans l’appareil sortant du Pdci. On peut citer le secrétaire exécutif en charge des jeunes, Kamagaté Brahima, le fondateur du journal le Nouveau Réveil et secrétaire exécutif Denis Kah Zion, l’ancien sénateur de la région du Goh, André Logbo, un fidèle compagnon et bédiéiste convaincu. Président du mouvement Forum du Pdci, le jeune Koné Daouda, force de mobilisation joue également serré aux côtés de Guikahué. Ces guikahuéistes auront pour mission de convaincre les 6000 congressistes afin de porter leur candidat à la tête d’un parti qui reste résilient malgré les épreuves.
L’élection se joue véritablement entre le député de Gagnoa et Tidjane Thiam dont la candidature est portée par les jeunes et les « révolutionnaires » du vieux parti. Guikahué garde donc ses chances. Homme de poigne qui connaît le parti comme la prunelle de ses yeux pour sa longue expérience qui remonte à l’ère d’Houphouët-Boigny dont il fut ministre de la santé de son dernier gouvernement. En choisissant Adi Isaac et le député Konan Marius comme ses hommes qui vont battre le fer, Kacou Guikahué se donne des chances de trouver de la ferveur auprès de l’électorat du centre et du V Baoulé qui reste stratégique dans la conquête du Pdci. On ne dira pas du député de Gagnoa qu’il est un homme sectaire qui veut détourner l’héritage houphouetien de ses terres d’origine. Un soupçon a charge qui agite des fora de discussion au moment où pointe à l’horizon le congrès électif.
Sa connaissance du parti, son sens du relationnel et surtout son courage face aux situations même les plus inextricables qui font de lui un défenseur sans réserve du Pdci sont des atouts de victoire pour Guikahué. N’empêche qu’on reproche à ce vétéran, professionnel de la politique de n’avoir rien fait contre la grande saignée du parti depuis son »désapparentement » d’avec le Rhdp. Le parti présidentiel qui a siphonné le parti houphouetiste pour lui prendre bien des têtes pensantes avec pour conséquences la perte de bastions électoraux traditionnels.
Guikahué a promis un grand déballage mardi prochain. Pour sûr, il donnera ses réponses à ses détracteurs.
SD à Abidjan
Sdebailly@yahoo.fr
Envoyé depuis mon appareil Galaxy
Je ne comprends pas la logique d’élire un président de parti pour ensuite élire séparément un candidat pour les présidentielles. Je vois bien l’argument de certains et je vois aussi les textes du PDCI en la matière MAIS, grand MAIS, c’est à mon sens applicable seulement en situation ordinaire ou en situation normale. L’esprit de ces textes c’est pour les temps ordinaires. Les temps présents ne sont pas des temps ordinaires pour le PDCI. La situation n’est pas ordinaire. Vous avez le RHDP qui a potentiellement un candidat-président avec un bilan exceptionnel et des moyens virtuellement illimités. Tout cela chapeauté avec un parti qui a une organisation sur le terrain incomparable comme on l’a vu aux locales et régionales. Tout candidat du PDCI n’aura pas du tout le temps d’organiser une machine capable de faire face à l’assaut du RHDP sur le terrain. Pourquoi alors perdre le temps dans les tralala contre-productifs de deux processus ? Je m’interroge. Bonne chance ! Vivra qui verra ! Juste un observateur de passage….