L’ancien chef militaire évadé de Guinée a été repris et de nouveau en prison, selon un avocat.
On ne sait pas si Camara s’est échappé de son plein gré, mais l’armée a qualifié l’opération de tentative de sabotage.
L’ancien chef du gouvernement militaire guinéen, Moussa Dadis Camara, a été repris et remis en prison, a déclaré son avocat, niant que l’ex-dirigeant ait volontairement participé à une évasion quelques heures plus tôt et affirmant qu’il avait été kidnappé par des hommes armés.
Dans un message publié sur Facebook, l’avocat Pépé Antoine Lamah a déclaré que Camara était de retour à la prison de la Maison Centrale, dans la capitale Conakry.
Plus tôt samedi, Camara avait été extrait de prison par un commando lourdement armé lors d’une opération qui a déclenché des tirs nourris à Conakry, ont indiqué un ministre et des avocats.
Au moins deux autres anciens responsables actuellement jugés aux côtés de Camara pour une attaque contre des civils en 2009 pendant sa présidence ont également été sortis de la prison centrale, ont-ils indiqué.
Des hommes lourdement armés ont attaqué la prison. Les assaillants parvenaient à maîtriser les gardiens et à libérer Camara, ont indiqué des sources judiciaires à l’agence de presse dpa.
La prison a finalement été sécurisée par des véhicules militaires et le gouvernement a souligné que la situation était sous contrôle.
Le ministre guinéen de la Justice, Alphonse Charles Wright, a déclaré aux médias locaux que l’un des alliés en fuite de Camara avait été capturé et que les frontières avaient été fermées.
Il n’était pas clair si Camara s’était échappé de son plein gré.
Cependant, l’armée a qualifié l’opération de tentative de « saboter » les réformes gouvernementales et a juré son « engagement sans faille » envers les autorités actuelles.
Une source judiciaire, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a indiqué que les militaires masqués et armés arrivés à la prison ont déclaré qu’ils « étaient venus libérer le capitaine Dadis Camara ».
En Guinée, Moussa Dadis Camara s’évade de prison
L’ancien chef de la junte guinéenne et au moins deux de ses co-accusés dans le procès du massacre du 28 septembre 2009 ont réussi, ce samedi 4 novembre à l’aube, à s’échapper de la plus grande prison de Conakry.
Les habitants de la presqu’île de Kaloum se sont réveillés tôt ce samedi matin au son des armes automatiques, quand un commando a pris d’assaut la Maison centrale de Conakry, la plus grande prison de Guinée.
Les détenus les plus surveillés du pays
Selon nos informations, des individus lourdement armés ont fait évader plusieurs des accusés dans le procès du massacre du 28 septembre 2009, à commencer par l’ancien homme fort du pays, le capitaine Moussa Dadis Camara, mais aussi Claude Pivi et Blaise Goumou.
Moussa Tiégboro Camara, autrefois chargé des services spéciaux, de la lutte anti-drogue et du grand banditisme, serait quant à lui de nouveau entre les mains des forces de l’ordre. S’est-il rendu de son plein gré ou a-t-il déjà été rattrapé ? Les versions divergent pour l’instant.
Composé de quatre véhicules de type pick-up, le commando était dirigé par le fils de Claude Pivi, un ancien membre des Forces spéciales. Pivi lui-même était ministre chargé de la Sécurité présidentielle lorsque Moussa Dadis Camara était au pouvoir, de décembre 2008 à décembre 2009.
Le procès du capitaine putschiste et d’une dizaine d’anciens responsables de la junte qui avait pris le pouvoir à la mort de Lansana Conte s’était ouvert le 28 septembre 2022, soit treize ans tout juste après le massacre commis au stade de Conakry, dans lequel plus de 150 personnes avaient été tuées.
Opérations de ratissage
Des années durant, sous la présidence d’Alpha Condé (2010-2021), les autorités guinéennes avaient paru réticentes à faire juger des personnalités qui avaient conservé influence et soutiens dans les rangs de l’armée, et notamment en Guinée forestière. C’est un an après le coup d’État perpétré par Mamadi Doumbouya, en septembre 2021, que le procès s’était finalement ouvert à Conakry.
Les détenus qui sont parvenus à fuir comptaient parmi les plus surveillés du pays. Ils se sont évadés alors que le régisseur de la Maison centrale de Conakry, Thierno Sadou Diallo, venait de rentrer en Guinée, après avoir suivi une formation de plusieurs mois en Suisse. Il n’avait pas encore repris ses fonctions.
Des opérations de ratissage ont été lancées dans la capitale mais, aux alentours de 10h (heure locale), les tirs n’étaient plus que sporadiques.
Sacré Dadi ! Sûrement que d’ici peu on accusera la France et la Côte d’Ivoire de Ouattara, ou que sais-je encore, pourquoi pas le colonialisme ? On observe…