Plus de 12 ans après le renversement de Kadhafi, la Libye fait les frais de l’acharnement des pays de l’OTAN à durablement affaiblir le pays pour mieux exploiter « piller » son pétrole et son gaz. Le même plan a partiellement échoué en Syrie grâce à l’intervention de la Russie.
Les projets d’une monnaie unique africaine et d’une Afrique plus souveraine, chers au défunt Colonel ont aussi péri sous les bombes de l’OTAN et des coups de canons de leurs rebelles armées au sol.
La chute de Kadhafi n’a pas seulement durablement déstabilisé le pays le plus prospère d’Afrique il y a juste dix ans de cela, elle a aussi laissé les pays de la bande sahélienne à la merci des mouvements djihadistes qui se sont abondamment réarmés grâce à cette guerre contre Kadhafi.
L’agence humanitaire des Nations Unies OCHA estime qu’aujourd’hui, environ 884 000 Libyens ont été touchés par la catastrophe des inondations de la semaine dernière, et qu’un quart de million de personnes ont besoin d’une aide urgente.
Sur la base d’images satellite, OCHA rapporte qu’un tiers de Derna pourrait avoir été détruit et plus de 2 200 bâtiments touchés.
« Les routes sont littéralement sous l’eau »
Les informations sur la catastrophe humanitaire sont fragmentées ; Les deux gouvernements rivaux dans le pays maintiennent des bilans de morts différents.
Il est également difficile d’obtenir de l’aide au bon endroit. « De nombreuses routes sont inondées, même si les autorités locales ont rouvert certains carrefours », précise Scheffers.
L’aide internationale a commencé ces derniers jours ; Des travailleurs humanitaires et du matériel de secours sont arrivés de divers pays.
Un travailleur humanitaire à Derna confirme que de nombreuses victimes ont été emportées par la mer et qu’il est difficile de récupérer les corps.
Gouvernements rivaux
Entre-temps, la question demeure de savoir si la catastrophe aurait pu être en partie évitée.
L’organisation météorologique des Nations Unies, l’OMM, affirme par exemple que les inondations n’auraient pas causé autant de victimes si le pays n’avait pas été plongé dans un tel chaos politique et administratif et si Derna avait disposé d’un système d’alerte fonctionnel.
« Les gens auraient alors pu être évacués à temps », a déclaré Petteri Taalas, secrétaire général de l’OMM.
Les autorités ont également été critiquées pour le mauvais entretien des deux barrages brisés.
« Ils n’ont même pas pensé que les barrages pourraient se rompre », selon Scheffers.
Depuis le renversement du Colonel Kadhafi en 2011 par la coalition OTAN-rebelles libyens, une lutte de pouvoir fait rage en Libye.
Le gouvernement du Premier ministre Dbeibah se trouve dans la capitale Tripoli.
A l’est se trouve le gouvernement non reconnu internationalement du Premier ministre Hamad, dans la zone contrôlée par le général Khalifa Belqasim Haftar, un des alliés de Paris dans la région.
Adiko Serge
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