Fragmentée entre plusieurs tendances pour des questions essentiellement d’égos individuels, l’ancien principal parti d’opposition à Félix Houphouët-Boigny, a connu sa plus grosse défaite électorale depuis la réintroduction du multipartisme en Côte-d’Ivoire.
Fait unique dans l’histoire moderne de la Côte-d’Ivoire, toutes tendances confondues, l’ancien front populaire ivoirien n’a récolté que deux communes [sur 201], aucune région.
À Ouragahio, la ville de naissance et fief historique de l’ancien président, Pierre Dacoury-Tabley a remporté la mairie avec 51,46 % des suffrages. Antoine Kanga Kacou a également tiré son épingle du jeu à M’Batto pour le PPA-CI, dans le Moronou au centre-est du pays.
Le PPA-CI a certes pu aussi sauver un peu la face grâce à quelques alliances avec le PDCI-RDA aux régionales, même si la défaite à Yopougon, la plus grande commune du pays, s’explique par le refus du candidat PDCI d’aller à l’alliance avec Michel Gbagbo. Selon certaines indiscrétions, Dia Houphouët, le candidat du PDCI, aurait reçu plusieurs dizaines de millions de francs cfa du parti au pouvoir pour affaiblir le fils de Laurent Gbagbo.
À l’analyse, le parti de Gbagbo paie aussi ses longues années de boycott des élections qui ne lui ont pas permis de suffisamment renouveler son électorat sur les listes électorales.
Presque sans élus locaux depuis plus de 10 ans, sans argent après les nombreux gels de comptes bancaires par le Rhdp, sans postes ministériels pour soulager un peu les caisses du parti, les pro Gbagbo font encore les frais de la guerre perdue en 2011.
Quand on y ajoute les fraudes “intelligemment” orchestrées par le parti au pouvoir le Rhdp, ou encore les intimidations, le décès de Bédié le grand allié, la mission était quasi-impossible.
Sylvie Kouamé
Parler de débâcle c’est de l’euphémisme caractérisé. C’est plutôt une catastrophe armageddonienne. En tant observateur, nous avons à maintes reprises souligner que ce groupement ou groupuscule du PPA-CI s’était délibérément engagé dans des pratiques d’auto-destruction avec leurs rhétoriques toujours prisonnières des années 90 ou de 2011. Aucun programme. Aucun projet à part parler de manger du porc à Yopougon. Même Koudou père en chair et en os n’a pu sauver Koudou fils. Voici l’exemple même de népotisme de la part de ces donneurs de leçons plus que médiocres qu’on a vus aux affaires pendant 10 ans. En tant observateur, nous avons par ailleurs réitéré que les mentalités des Ivoiriens et Ivoiriennes ont changé. Voici ça… Si cette catastrophe ne réveille pas les guignols et autres clowns ppacistes alors il faudra les considérer comme « brain dead » comme le diraient nos amis Anglo-saxons. Viva la democracia ! On avance…