Le peuple et l’opposition gabonais n’étaient pas en capacité de chasser Ali Bongo sans effusion de sang. Pour conserver le pouvoir, ce dernier n’aurait pas hésité à faire tirer sur le peuple si celui-ci songeait à descendre dans rue. Il faut donc féliciter et remercier les militaires d’avoir réalisé l’exploit de mettre pacifiquement fin à 56 ans de pouvoir dynastique.
Après la célébration de cet événement historique, après les légitimes réjouissances, il reviendra au peuple de faire pression sur les militaires pour une transition qui soit la plus courte possible et qui marque une rupture avec la France comme on le voit au Mali, au Burkina et au Niger.
Certains pensent que la France est le premier bénéficiaire de ce coup d’État et que les tombeurs d’Ali Bongo ont des accointances avec Paris. Pour d’autres, il ne s’agit que d’une révolution de palais. Le temps nous dira si nous avons affaire ou non à un vrai changement. Pour ma part, je vois mal le peuple gabonais soutenir des militaires qui n’auraient pas d’autre ambition que de défendre les intérêts de la France.
Les Africains réclament de plus en plus la fermeture des bases militaires françaises illégalement installées sur le continent, la disparition du franc cfa et la non-ingérence de la France dans les affaires intérieures des États africains. Ils attendent que les ressources naturelles leur profitent aussi, que leurs présidents ne soient plus des marionnettes et que les cadres et hauts cadres arrêtent de voler les deniers publics pour acheter des appartements et ouvrir des comptes bancaires en France. Les putschistes de Libreville pourront-ils ne pas tenir compte de ces attentes?
Jean-Claude DJEREKE
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