Les consommateurs se posent la question. Car depuis quelques jours, ceux-ci se trouvent confronter à des difficultés pour se ravitailler en gaz pour leurs ménages.
C’est le cas de Mariam Sidibé, citoyenne vivant dans la commune de Bingerville, interpellée autour de 10h30, le dimanche 20 août 2023 par sa domestique l’informant que la cuisinière ne marche plus. La raison qu’elle avance est que sa bouteille B12 ne contenait plus de gaz.
Elle accourt dans les encablures du domicile familial vers un tenancier espérant s’en procurer rapidement pour faire sa cuisine. Que nenni ! Le marchand, la trentaine révolue, pressé de fermer son magasin, affirme qu’elle devrait attendre à la prochaine livraison. Vu qu’en ce moment, il avoue faire face à une rupture sans précédent. Il souligne que cette difficulté dure depuis une semaine.
Toute triste, Mariam Sidibé doit retourner à son domicile sans être satisfaite. Alors qu’elle a une urgence. Celle de pouvoir retrouver vaille que vaille ce sésame à l’effet de poursuivre la cuisine. Sans se décourager, elle décide d’aller voir ailleurs. Après une trentaine de minutes de marche, elle aperçoit un autre magasin. Cette fois, il s’agit d’un endroit plus grand. La joie se lit sur son visage. Car elle espère être servie pour faire le déjeuner. Il était déjà 11 heures.
Une augmentation de 500 FCfa pour la B12 et 300 FCfa pour la B6
Dans ce grand magasin, M.S., a pu être ravitaillée. C’est donc une femme en joie qui regagne la maison pour continuer ses travaux domestiques. Elle souligne toute de même qu’elle a pu être servie moyennant une somme de 6000 FCfa pour la bouteille B12. C’est-à-dire, avec une majoration de 500 FCfa.
La commune de Bingerville n’est pas la seule où ces cas se présentent ces jours-ci. Plus loin, à Yopougon, certains habitants affirment faire face à une telle situation. Yopougon Base Cie, sous-quartier de cette commune considérée comme la plus grande du District d’Abidjan, le gaz se fait aussi rare. Selon des habitants, pour s’en procurer, il faut parcourir une longue distance. Ce qui n’était pas le cas, jadis.
S.K.S en a été confronté le vendredi 18 août 2023. Ce jour, il était également dans une urgence d’obtenir du gaz pour son domicile. « J’habite la cité Cie non loin du carrefour Obama. Je devais recharger ma bouteille de 6 Kilos (B6). Dans ce quartier, j’ai l’habitude d’en avoir rapidement. Mais le vendredi 18 août, c’était un véritable casse-tête. J’ai pu avoir le gaz après avoir fait au moins trois kilomètres à pied, la bouteille vide à l’épaule. Je n’ai été servi qu’à la station-service « Petro Ivoire », à 50 m de la Base Cie située au quartier Niangon », explique notre interlocuteur.
Il n’oublie pas de souligner que lorsque le gaz manque, ce sont les consommateurs qui en paient les frais. La bouteille de 6 Kilos qu’il avait l’habitude de recharger à 2200 FCfa, au finish, ce n’est qu’à 2500 FCfa que le marchand la lui a cédée, soit une hausse de 300 FCfa par rapport au prix initial.
A partir de la base Cie, nous prenons attache avec une autre dame dans la même commune. Cette dernière avec sa petite famille à Gesco a fait une vérification dans ledit quartier. Notre contact aux initiales M.A se réjouit de notre appel. Pour elle, c’est une belle occasion de s’exprimer.
« Je suis arrivé dimanche d’un voyage. Ce lundi matin, je m’empresse dans la cuisine faire à manger. C’est en ce moment que je découvre que je n’ai plus de gaz. Il faut en chercher rapidement », nous explique M. A. Mais avant de se déplacer, elle explique qu’elle a pris le soin de s’informer auprès des voisins. Lesquels lui donnent la nouvelle. « Le gaz manque dans le quartier. On ne sait vraiment pas si cette pénurie est nationale. Les bouteilles jaunes sont les seules disponibles dans notre entourage », se veut un peu plus clair, Ouattara Ibrahim, l’un des voisins de M.A.
Après maintes réflexions, M.A. s’est rendue compte qu’elle avait une autre B6 à moitié pleine, dans l’une des pièces de la maison. En attendant que son quartier soit convenablement desservi, elle dit vouloir se débrouiller avec le peu d’énergie dont elle dispose.
Elle avoue qu’elle n’était pas étonnée par cette situation. A Korhogo d’où elle est revenue le dimanche, sa tutrice a fait l’amer constat. Dans l’impossibilité d’obtenir la B28 qu’elle utilise habituellement, cette restauratrice chevronnée s’est vue dans l’obligation de recharger sa bouteille de 12 Kilos.
A Bonoua, les chauffeurs n’en ont cure !
Dans ce combat pour certains ménages de la ville d’Abidjan pour se procurer du gaz, à Bonoua, une autre situation se présente. D’un côté, les populations rencontrent des difficultés pour avoir le gaz butane pour leurs ménages. Si une possibilité s’offre à elles pour en avoir, les prix de rechargement laissent aussi à désirer.
De l’autre côté, les transporteurs. Ils utilisent le gaz butane à la place du carburant bien que l’utilisation du gaz dans le transport soit pour l’heure défendue. Et le gaz s’avère dangereux pour l’utilisateur. « La plupart des taxis “wôrô-wôrô“ roulent au gaz butane. Si cette ressource manque, c’est un réel calvaire pour tous. Car c’est au plus offrant que le distributeur ou le détaillant vend », a fait remarquer un habitant de la ville, sous le sceau de l’anonymat.
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