Les chocolatiers comme Hershey HSY.N et Mondelez MDLZ.O seront confrontés à des conditions commerciales plus difficiles au cours de l’année prochaine alors qu’ils tentent de répercuter la flambée des prix du cacao sur des consommateurs, à court d’argent et qui réduisent leurs dépenses.
L’industrie a réalisé des bénéfices exceptionnels au cours des deux dernières années alors que la demande de chocolat se maintenait malgré les hausses de prix.
Mais les données consultées par Reuters montrent que cette tendance pourrait se briser au moment même où les prix du cacao LCCc2 atteignent des sommets depuis 46 ans et les prix du sucre SBc1 sont près de leur plus haut niveau depuis plus d’une décennie.
Les consommateurs d’Europe et d’Amérique du Nord ont déjà constaté des augmentations de prix d’environ 20 % au cours des deux dernières années.
Ils commencent à réduire la quantité de chocolat qu’ils achètent, selon les analyses faites pour Reuters par les chercheurs du cabinet Nielsen.
Les consommateurs «comparent les prix, dans l’espoir de trouver des offres moins chères», a déclaré le mois dernier le PDG de Mondelez, Dirk Van de Put.
Le fabricant de Cadbury Mondelez s’attend à ce que l’inflation du cacao et du sucre se poursuive. En réponse, la société a indiqué qu’elle s’assurait d’être considérablement couverte tout en continuant à stimuler la productivité.
« L’augmentation des prix du sucre et du cacao en particulier sont importantes », a déclaré le directeur financier de Mondelez, Luca Zaramella, en juillet. « Nous parlons très probablement d’une (augmentation) de plus de 30% si vous regardez les 12 derniers mois, voire plus, en particulier pour le cacao. »
Mais après plus de deux ans de hausse des prix, les détaillants repoussent, selon les analystes, ce qui entraîne une bataille qui met en péril les marges et la rentabilité des chocolatiers.
L’une de ces batailles a conduit Mondelez à retirer les barres Cadbury et Milka des rayons de la chaîne de supermarchés belge Colruyt après avoir échoué à s’entendre sur les prix.
« Je ne sais pas si ce sera aussi clair que de pouvoir prendre les prix où ils veulent », a déclaré Patrick Folan, analyste chez Barclays.
COMMENCER À RÉDUIRE
Les chocolatiers misent sur la résistance traditionnelle de leur produit aux hausses de prix. Mondelez a relevé ses prévisions de croissance annuelle des revenus le mois dernier tandis que Hershey a relevé ses prévisions de bénéfices.
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Les données ont montré que les volumes de ventes de Hershey ont diminué de plus en plus au cours de la période alors que la société augmentait les prix.
« Nous voyons les consommateurs commencer à réagir plus qu’auparavant, je serais très prudent avec les augmentations de prix », a déclaré Dan Sadler, expert en confiserie chez IRI, une société d’études de marché basée aux États-Unis.
Barry Callebaut BARN.S, le plus grand chocolatier au monde fournissant la plupart des grandes marques, dont Nestlé NESN.S, ne s’attend à aucune croissance des volumes de ventes cette année. Il a annoncé le mois dernier que les volumes avaient chuté de 2,7 % au cours des neuf mois clos le 31 mai.
Pendant ce temps, le chocolat de marque maison à bas prix continue de gagner des parts de marché.
Aux États-Unis, les volumes des ventes de marques maison ont augmenté de près de 9 % au cours de l’année jusqu’à la mi-juin malgré des hausses de prix à près de deux chiffres, selon les données de l’IRI.
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Rabobank affirme que ces pressions sur les coûts pourraient se poursuivre l’année prochaine en raison de l’événement climatique El Nino en Afrique de l’Ouest et du manque de producteurs alternatifs capables d’augmenter rapidement la production.
Les principaux producteurs de cacao, la Côte d’Ivoire et le Ghana, ont été confrontés à la sécheresse, aux pluies excessives et aux maladies au cours des deux dernières années. Ils produisent les deux tiers du cacao mondial et les autorités ont du mal à aider les agriculteurs à faire face aux conditions climatiques. Un programme de «revenu vital» de 2019 a été largement inefficace.
L’augmentation des prix du cacaco sur le marché international fait aussi l’affaire des deux pays.
Avec Reuters traduit de l’Anglais
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