Permettre aÌ chaque Ivoirien et chaque Ivoirienne d’accéder à des conditions de vie décente, quel que soit l’endroit ouÌ il se trouve sur le territoire national, est une exigence dans une Côte d’Ivoire solidaire. La restructuration des quartiers précaires s’inscrit dans cette vision. Ce projet de haute portée sociale va changer la vie de milliers de familles.
C’est un programme social très attendu. Fort de l’engagement du Président de la République, Alassane Ouattara, d’offrir à chaque Ivoirien un cadre de vie décent, le ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme a lancé le Projet d’aménagement des quartiers restructurés d’Abidjan (PAQRA). Ce projet vise à améliorer la qualité de vie des populations les plus vulnérables. Yopougon (Gesco « Restructuration »), Abobo (Agoueto PK18) et Koumassi (Grand Campement, Akromiabla et Divo 1 et 2) sont les quartiers retenus pour démarrer ce projet. Créés en dehors de toute règle d’urbanisme, ces quartiers, au fil des ans, se développent avec une population de plus en plus importante.
Selon les urbanistes, la plupart des quartiers précaires ont poussé durant la forte croissance économique des années 1960 à 1980 qui a vu la création de zones industrielles. La main-d’œuvre employée par les usines s’est installée autour de ces zones d’activité. Ces quartiers, telles des excroissances de la ville planifiée, ne disposent pas d’infrastructures.
C’est donc par le relèvement du niveau des services urbains de base (voirie, assainissement, électricité, adduction en eau potable, services socio-éducatifs…) que le gouvernement entend améliorer qualitativement et durablement les conditions de vie des populations les plus vulnérables. « C’est à peu près 300.000 habitants dont les conditions de vie vont connaître une amélioration », a indiqué le ministre de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, Bruno Koné.
Le PAQRA est financé par l’Agence française de développement (AFD). Ce financement entre dans le cadre du Contrat de désendettement et de développement (C2D). Pour ces quartiers, c’est un programme de plus de 32 milliards de FCFA qui a été mis en place.
Les études de faisabilité ont été réalisées pour définir un cadre d’intervention cohérent, concerté et efficace. Et les travaux sont en cours dans les différentes communes. Il s’agit pour le gouvernement de parvenir à « un habitat plus moderne et en cohérence avec l’évolution du temps et des exigences d’urbanisme », a relevé le ministre.
Gesco par exemple bénéficiera de 9 km de voies bitumées. Il est prévu la réhabilitation de 18 salles de classe et la construction d’une école de six classes. Entre autres infrastructures, ce quartier aura deux terrains de sport, des ouvrages de drainage et un centre de transfert des ordures ménagères.
En améliorant l’environnement et en offrant un accès aux services urbains de base, le projet va contribuer à changer le quotidien de ces populations.
132 quartiers précaires ont été répertoriés dans le District d’Abidjan. En mars 2019, le ministre de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme estimait que 1,2 million de personnes vivaient dans ces quartiers précaires.
A en croire le ministre, dans certains de ces quartiers, l’on pourrait procéder « en accord avec le gouvernement » à des actes pour favoriser l’accès à la propriété foncière, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Toutefois, il a insisté sur le fait que les quartiers construits sur des sites dangereux et inondables ne sont pas pris en compte par ce projet. Ils seront déguerpis pour protéger la vie des habitants.
En Côte d’Ivoire, la crise du logement est de plus en plus aiguë. Le pays est confronté à un déficit important de logements, estimé entre 500.000 à 600.000 unités, avec un accroissement de 10% chaque année. A Abidjan, la capitale économique qui compte plus de 6 millions d’habitants, la crise du logement est de plus en plus aiguë. Selon les chiffres donnés par le ministère, 80% des Abidjanais sont des locataires contre seulement 20% qui sont propriétaires.
Avec CICG
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