Depuis la mi-juillet 2023, le royaume de Moossou (Grand Bassam, au Sud d’Abidjan) traverse des turbulences. Une fronde menée par la génération Blessoué réclame son le départ de Nanan Kanga Assoumou du trône. Le 15 juillet 2023, alors qu’il participait à un office religieux au sein de la paroisse du village, des frondeurs ont fait irruption en ce lieu saint pour lui arracher un pied de chaussure, symbole de destitution. Après ces émeutes, le cabinet du roi avait produit un communiqué pour condamner les faits et démentir les rumeurs de destitution du roi. Mais les choses ne s’étaient pas apaisées.
Le 26 juillet 2023, le mouvement de contestation a repris et gagné en intensité. Des jeunes ont voulu mener l’assaut final sur le palais en allant reprendre au roi la clé du palais pour ainsi parachever sa destitution. Le chef de la génération Fernand Boisso les avait invités à se calmer, le temps d’une négociation avec les chefs venus d’Ebrah, royaume voisin. Finalement c’est un sit-in qui a été improvisé et il a fallu l’intervention des forces de l’ordre pour rétablir le calme à coups de bombes lacrymogènes. Depuis lors des gendarmes et policiers sont déployés autour du palais royal qui avait essuyé des jets de pierres. Les forces de sécurité sont également autour de la résidence de la reine-mère, la génitrice du roi Kanga Assoumou.
Dans cette atmosphère tendue, le président du Conseil régional et président du conseil économique, social environnemental et culturel (Cesec) a entrepris ce dimanche 30 juillet une mission de bons offices pour tenter de rapprocher les parties au conflit. Le meneur en chef, le leader de la génération Blessoué a pris part à cette concertation que certains qualifient de réunion de la dernière chance.
Sur les raisons de la fronde, les versions divergent. Les mauvaises langues accusent le roi de mauvaise gestion. Les ressources foncières, la gestion des fonds générés par la vente des terrains, tout cela serait la pomme de discorde entre le roi et une partie de ses sujets. Pour les supporters de Kanga Assoumou, ce ne sont là que de vains arguments pour justifier une action en violation des lois coutumières.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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