Après la tour F, le futur pont à haubans au-dessus du canal de Vridi va certainement susciter la polémique de par ses dimensions gigantesques. Ce pont complétera la boucle de l’autoroute de contournement d’Abidjan. Il va désenclaver la partie du littoral se situant au-delà du canal de Vridi. Cette vaste zone restée longtemps inaccessible sera désormais ouverte à l’urbanisation industrielle, en devenant notamment l’extension de la zone industrielle de Vridi. II est prévu entre autres la construction d’une seconde raffinerie de pétrole. Avec son tablier (la partie sur laquelle circulent les véhicules) à 70 mètres au-dessus du canal, soit la hauteur d’un immeuble de 23 étages, le pont sera assurément le plus haut d’Afrique. Il va surclasser le pont à Haubans de Maputo au Mozambique, actuellement le plus haut du continent. En tenant compte du nouveau pont de Cocody, la Côte d’Ivoire deviendra la première nation d’Afrique sub-saharienne à disposer de deux ponts à haubans.
Côté caractéristiques techniques, ce sera un pont à haubans de 740 mètres de long, porté par deux pylônes de 190 m ( hauteur d’un immeuble de 64 étages), se situant de part et d’autre du canal. A titre de comparaison, le pylône du pont de Cocody est de 100 mètres (la hauteur d’un immeuble d’environ 33 étages). En sa partie centrale, c’est-à-dire celle au-dessus du canal, la hauteur du pont sera de 70 m (la hauteur d’un immeuble de 24 étages, soit deux fois les tours des 220 logements, pour se donner une idée des dimensions). Cette hauteur du tablier est nécessaire afin de permettre aux navires de passer en dessous du pont et ainsi accéder au port d’Abidjan. Le tablier aura 02 X 03 voies, avec comme pour le pont de Cocody, de part et d’autre, un passage pour les cyclistes et un second pour les piétons. Dans chaque sens une voie sera réservée aux bus, avec la possibilité de la dédier ultérieurement aux tramways. Sur la terre ferme, de part et d’autre du canal, le pont va s’étendre sur 400 mètres (rampe d’accès et viaduc), ce qui fera une longueur totale de 1,5 km pour le pont. Mais l’ouvrage dans son ensemble va s’étendre sur une longueur de 3 km, en prenant en compte les voies expresses précédant et prolongeant le pont. Financé par un partenariat public privé, le pont sera à péage.
Le futur pont de vridi sera assurément en concurrence avec la tour F pour le titre de l’ouvrage le plus emblématique d’Abidjan. De même qu’on ne peut pas se rendre à Dubaï sans visiter le Burj-Khalifa, la plus haute tour du monde, visible en tout point de la ville, de même la futur tour F et le futur pont de Vridi seront des attractions touristiques majeures, visibles depuis l’aéroport d’Abidjan, également visibles depuis le large pour les navires qui seront en approche du port d’Abidjan. Pour les usagers en provenance de Bassam et sa zone, ainsi que de Port-Bouët et la vaste zone de Vridi, le pont offrira un raccourci vers Jacqueville et Dabou, évitant ainsi la traversée de la ville d’Abidjan dans le sens Sud-Nord.
Le lancement des travaux est prévu pour cette année 2023. Le pont de Vridi est un autre ‘’grand coup’’ de l’architecte Ivoirien d’origine libanaise Pierre Fakhoury, l’homme derrière la basilique, la tour F, le tout nouveau parc des expositions d’Abidjan avec sa forme de ‘’soucoupe volante’’ des films de science-fiction, l’extension du palais présidentiel, ce bâtiment imposant à l’architecture futuriste, l’échangeur de la Mairie d’Abobo, et le tout nouveau pont à haubans de Cocody. L’homme était un familier du Président Houphouët. Depuis il a conservé ses entrées au palais présidentiel quel que soit l’individu en place (Bédié, Gbagbo, aujourd’hui le président Ouattara). Il traite directement avec le locataire du palais, raison pour laquelle les coûts des ouvrages dont il a la charge ne sont jamais divulgués dans la presse. Sous le président Gbagbo il avait réalisé le ‘’monument des martyrs’’, des têtes de statues disposées sur une stèle installée au pied du grand pont de l’échangeur des 220 logements. Ces statues ont été enlevées, et la place n’est plus entretenue, pour des raisons politiques diront certains, objectives diront d’autres.
On avait la possibilité de réaliser un pont amovible, c’est-à-dire qu’on élève ou abaisse selon la circulation des navires, un passage souterrain en dessous du canal ou un pont à haubans. Cette dernière option a été jugée moins onéreuse. Pour le métro, la même problématique s’était aussi posée pour le franchissement de la lagune entre le Plateau et Treichville. Fallait-il un pont ou un passage souterrain. Là également l’option du pont a été jugée moins onéreuse. Le métro circulera sur un pont qui sera construit en parallèle au pont Félix Houphouët Boigny. Avec le pont de Vridi, la Côte d’Ivoire va encore surprendre l’Afrique. La politique volontariste et agressive des autorités en matière d’infrastructures surprend les Ivoiriens eux-mêmes. La liste des infrastructures en chantier ou déjà réalisées est impressionnante. Evidemment tout cela se traduit par une dette toute aussi impressionnante dont le règlement risque de poser problème. Mais cela est un autre débat. En tout état de cause, avec le pont de Vridi la Côte d’Ivoire va encore se détacher un peu plus de la mêlée, et consolider son statut de nation phare en Afrique.
Douglas Mountain
Le Cercle des Réflexions Libérales
Un gigantesque pont au dessus du canal de Vridi
Après la tour F, le futur pont à haubans au-dessus du canal de Vridi va certainement susciter la polémique de par ses dimensions gigantesques. Ce pont complétera la boucle de l’autoroute de contournement d’Abidjan. Il va désenclaver la partie du littoral se situant au-delà du canal de Vridi. Cette vaste zone restée longtemps inaccessible sera désormais ouverte à l’urbanisation industrielle, en devenant notamment l’extension de la zone industrielle de Vridi. II est prévu entre autres la construction d’une seconde raffinerie de pétrole. Avec son tablier (la partie sur laquelle circulent les véhicules) à 70 mètres au-dessus du canal, soit la hauteur d’un immeuble de 23 étages, le pont sera assurément le plus haut d’Afrique. Il va surclasser le pont à Haubans de Maputo au Mozambique, actuellement le plus haut du continent. En tenant compte du nouveau pont de Cocody, la Côte d’Ivoire deviendra la première nation d’Afrique sub-saharienne à disposer de deux ponts à haubans.
Côté caractéristiques techniques, ce sera un pont à haubans de 740 mètres de long, porté par deux pylônes de 190 m ( hauteur d’un immeuble de 64 étages), se situant de part et d’autre du canal. A titre de comparaison, le pylône du pont de Cocody est de 100 mètres (la hauteur d’un immeuble d’environ 33 étages). En sa partie centrale, c’est-à-dire celle au-dessus du canal, la hauteur du pont sera de 70 m (la hauteur d’un immeuble de 24 étages, soit deux fois les tours des 220 logements, pour se donner une idée des dimensions). Cette hauteur du tablier est nécessaire afin de permettre aux navires de passer en dessous du pont et ainsi accéder au port d’Abidjan. Le tablier aura 02 X 03 voies, avec comme pour le pont de Cocody, de part et d’autre, un passage pour les cyclistes et un second pour les piétons. Dans chaque sens une voie sera réservée aux bus, avec la possibilité de la dédier ultérieurement aux tramways. Sur la terre ferme, de part et d’autre du canal, le pont va s’étendre sur 400 mètres (rampe d’accès et viaduc), ce qui fera une longueur totale de 1,5 km pour le pont. Mais l’ouvrage dans son ensemble va s’étendre sur une longueur de 3 km, en prenant en compte les voies expresses précédant et prolongeant le pont. Financé par un partenariat public privé, le pont sera à péage.
Le futur pont de vridi sera assurément en concurrence avec la tour F pour le titre de l’ouvrage le plus emblématique d’Abidjan. De même qu’on ne peut pas se rendre à Dubaï sans visiter le Burj-Khalifa, la plus haute tour du monde, visible en tout point de la ville, de même la futur tour F et le futur pont de Vridi seront des attractions touristiques majeures, visibles depuis l’aéroport d’Abidjan, également visibles depuis le large pour les navires qui seront en approche du port d’Abidjan. Pour les usagers en provenance de Bassam et sa zone, ainsi que de Port-Bouët et la vaste zone de Vridi, le pont offrira un raccourci vers Jacqueville et Dabou, évitant ainsi la traversée de la ville d’Abidjan dans le sens Sud-Nord.
Le lancement des travaux est prévu pour cette année 2023. Le pont de Vridi est un autre ‘’grand coup’’ de l’architecte Ivoirien d’origine libanaise Pierre Fakhoury, l’homme derrière la basilique, la tour F, le tout nouveau parc des expositions d’Abidjan avec sa forme de ‘’soucoupe volante’’ des films de science-fiction, l’extension du palais présidentiel, ce bâtiment imposant à l’architecture futuriste, l’échangeur de la Mairie d’Abobo, et le tout nouveau pont à haubans de Cocody. L’homme était un familier du Président Houphouët. Depuis il a conservé ses entrées au palais présidentiel quel que soit l’individu en place (Bédié, Gbagbo, aujourd’hui le président Ouattara). Il traite directement avec le locataire du palais, raison pour laquelle les coûts des ouvrages dont il a la charge ne sont jamais divulgués dans la presse. Sous le président Gbagbo il avait réalisé le ‘’monument des martyrs’’, des têtes de statues disposées sur une stèle installée au pied du grand pont de l’échangeur des 220 logements. Ces statues ont été enlevées, et la place n’est plus entretenue, pour des raisons politiques diront certains, objectives diront d’autres.
On avait la possibilité de réaliser un pont amovible, c’est-à-dire qu’on élève ou abaisse selon la circulation des navires, un passage souterrain en dessous du canal ou un pont à haubans. Cette dernière option a été jugée moins onéreuse. Pour le métro, la même problématique s’était aussi posée pour le franchissement de la lagune entre le Plateau et Treichville. Fallait-il un pont ou un passage souterrain. Là également l’option du pont a été jugée moins onéreuse. Le métro circulera sur un pont qui sera construit en parallèle au pont Félix Houphouët Boigny. Avec le pont de Vridi, la Côte d’Ivoire va encore surprendre l’Afrique. La politique volontariste et agressive des autorités en matière d’infrastructures surprend les Ivoiriens eux-mêmes. La liste des infrastructures en chantier ou déjà réalisées est impressionnante. Evidemment tout cela se traduit par une dette toute aussi impressionnante dont le règlement risque de poser problème. Mais cela est un autre débat. En tout état de cause, avec le pont de Vridi la Côte d’Ivoire va encore se détacher un peu plus de la mêlée, et consolider son statut de nation phare en Afrique.
Douglas Mountain
oceanpremier4@gmail.com
Le Cercle des Réflexions Libérales
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