Le poisson importé comme une alternative pour approvisionner le marché en attendant la réouverture de la pêche marine.
Le marché ivoirien n’est plus approvisionné en poissons issus de la pêche artisanale et industrielle, suspendues pour un mois. Une mesure nationale prise pour permettre la reconstitution des ressources. Néanmoins , bien que le poisson importé foisonne et empêche toute pénurie, les prix du poisson sont en hausse sur le marché.
Ce 17 juillet 2023, nous sommes au Port de pêche de Treichville. L’endroit grouille de monde. Des employés de magasins de vente de poissons, des grossistes de poissons, des revendeurs et des clients discutent, négocient les prix des différents types de poisson. De nombreux camions frigorifiques, pleins de poissons congelés, vont et viennent. Pendant que certains sont en train d’être déchargés de leurs contenus à entreposer dans les nombreux magasins, d’autres sont chargés de poissons à livrer ailleurs en ville, dans d’autres magasins. L’activité commerciale de poisson semble bien se porter.
La veille, c’est-à-dire le dimanche 16 juillet 2023, nous étions dans les marchés de la commune d’Adjamé. Là aussi, nous avons trouvé des étalages de poissons frais et fumés, issus de l’importation. « Oui, il y a du poisson sur le marché », ont confirmé les venduses que nous avons pu interroger. Elles ont également confirmé être informées de la mesure de la suspension de la pêche marine. « La période n’est pas longue. Donc ça ne va pas trop nous affecter. D’une part, c’est bon parce que, pendant ce temps, les poissons auront le temps de se multiplier et de grossir », fait savoir Mélaine.
Suspension effective
Pendant ce moment de suspension, c’est le poisson importé qui est très commercialisé. C’est le constat que nous avons fait au Port de pêche et sur les marchés d’Adjamé.
« La suspension est effective. La preuve est qu’il n’y a plus de véhicules de poissons issus de la pêche locale, qui sort du port », confie un grossiste au Port de pêche. Nous ne sommes pas concernés par la mesure. Nous vendons le poisson importé », confie-t-il.
Fanta est revendeuse de poissons à Adjamé. « C’est avec les camions frigorifiques que je me ravitaille en poissons », indique- t-elle. « Tous ces cartons que vous apercevez dans les camions frigorifiques, contiennent du poisson importé. Même le thon, il est importé. Il n’y a pas de poisson d’ici à cause de la fermeture. Ainsi, tout le monde se rabat sur les poissons importés », explique Aziz, un vendeur grossiste de poissons. Selon lui, la forte demande en poissons pendant cette période de suspension joue sur son business. Puisqu’il n’arrive pas à satisfaire tous ses clients. Car, même le poisson importé ne suffit pas à satisfaire le marché.
Hausse des prix
« Il y a du poisson, mais c’est cher », déclare cette vendeuse de poissons fumés que nous avons trouvée devant son étalage au marché d’Adjamé. Sa voisine ne dit pas le contraire. Elle confie que les prix ont augmenté de plus de 5000 F CFA. « Les cartons de poissons qu’on pouvait avoir à 40 000 F CFA, sont maintenant à 45 000 F CFA, voire 50 000 F CFA», précise-t-elle. Même son de cloche chez Aziz.
Une autre revendeuse affirme que le prix du poisson change en fonction des situations. Par moment il augmente. Il peut arriver aussi que ça baisse. A cela elle ne trouve pas d’inconvénients.
Comme on le constate la mesure de suspension de la pêche pendant les mois de juillet et août 2023, bien que bien utile et respectée, pèse sur certains acteurs du secteur. Espérons que la mesure permette à moyens terme d’atteindre les objectifs fixés, notamment la reconstitution des ressources, afin de permettre aux pêcheurs de mieux vivre de leur métier et aux populations d’avoir du poisson à moindre coût.
Diomandé Karamoko
lebs
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