Mesdames et messieurs les journalistes ;
Merci pour votre prompte réponse à notre invitation de dernière minute. Cette invitation est justifiée par l’urgence du sujet qui a trait à la suite de la réclamation formulée d’abord par un groupe de jeunes citoyens ivoiriens (350), puis par SE le Président Laurent GBAGBO contestant sa non-inscription sur la liste électorale.
Au cours de nos précédentes conférences et autres points de presse notre parti a relevé que le parti se donnerait les moyens pour suivre l’évolution de cette question qui crispe la vie politique depuis le 20 mai dernier. Effectivement, le parti suit avec la plus grande attention cette affaire et c’est pour vous en donner l’état d’évolution que nous vous avons appelés d’urgence.
Des informations venant de sources totalement crédibles et dignes de foi font état de ce que, monsieur Sourou KONE, 1er Vice-Président de la CEI, et Superviseur de la circonscription électorale du Cocody dont relève le Président Laurent GBAGBO, a pris sur lui en dehors de tout débat au sein de la Commission Centrale, de rejeter la réclamation formulée par les personnes ci-dessus visées en vue de la réinscription de SE le Président Laurent GBAGBO sur la liste électorale en application de l’article 12 du Code électoral.
Pour le PPA-CI, cette décision unilatérale de monsieur Sourou KONE un problème d’ordre moral, d’ordre politique et d’ordre juridique.
1- Le problème d’ordre moral
Le Sieur Sourou KONE, ancien membre de la direction du RDR puis du RHDP représente le Président de la République au sein de la commission centrale de la CEI. Or, pour l’écrasante majorité de l’opinion nationale et internationale, le Président Laurent GBAGBO est perçu comme le plus grand adversaire politique du Président de la République. Ne serait-ce que pour sauver les apparences, monsieur Sourou KONE ne peut prendre de façon unilatérale une telle décision qui apporte un grand vent au moulin de ceux qui pensent que c’est le Chef de l’Etat, ayant peur d’affronter son plus grand adversaire, qui se cache derrière la CEI pour l’éliminer avant même le début de la compétition. Au demeurant, la décision de monsieur Sourou KONE accentue la présomption de la caporalisation de la CEI par le Chef de l’Etat et son régime ; toute chose qui enlève le mince verni de neutralité que cette Commission peine à se couvrir, pour donner un minimum de sens à l’épithète « Indépendance » de ladite commission. Une telle attitude pose un problème d’ordre politique.
2- Un problème d’ordre politique
L’exclusion du Président Laurent GBAGBO de la liste électorale est le sujet qui rend délétère l’atmosphère politique du pays. Une telle question, qui a un impact direct sur la paix sociale ne peut être tranchée de façon péremptoire par monsieur Sourou KONE, fût-il le Représentant de monsieur Ouattara, Président de la République à la CEI. La prudence veut que cette question soit débattue par la Commission Centrale dans l’entièreté de sa formation (composition) afin que tous les commissaires puissent émettre leurs avis de sorte à assumer de façon collégiale le verdict qui sortirait des débats. C’est d’ailleurs ce qui a été prévu, selon nos sources au sein de la CEI. L’on se souvient que dans l’une de ses nombreuses interventions médiatiques sur le sujet, le Président de la CEI a affirmé que la décision de rejeter l’inscription du Président Laurent GBAGBO sur la liste électorale a été prise à la suite d’un débat au sein de la Commission Centrale. Le parallélisme des formes exige que la réclamation née de cette décision collégiale de la Commission soit tranchée dans les formes identiques. Monsieur Sourou craint-il que sa position soit mise en minorité dans un débat contradictoire au sin de la Commission ? En effet, la question dépasse les cas habituels de correction d’erreurs matérielles sur l’identité d’un électeur qu’un superviseur de la CEI peut corriger de son Chef. Il s’agit d’une question de fond qui revêt une importance capitale. L’espèce, qui attire sur elle toutes les attentions d’ici et d’ailleurs, dépasse manifestement les compétences du seul superviseur, surtout que le PPA-CI doute sur sa compétence pour trancher la question de droit qu’elle porte.
3- Le problème de droit
Dans l’exposé des motifs de sa décision unilatérale, le Sieur Sourou prétend que la CEI n’aurait pas été été saisie par le ministère de la justice de la décision de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples qui fait injonction à l’Etat de Côte d’Ivoire d’inscrire le Président Laurent GBAGBO sur la liste électorale. Cet argument de monsieur Sourou KONE pèche à deux niveaux.
Primo, il ne dit pas quelles sont les dispositions du code électoral ou de la loi relative à l’organisation et au fonctionnement de la CEI qui oblige celle-ci à obéir à une information préalable du ministre la justice ivoirienne avant d’exécuter la décision de la CADHP. Nous avons suffisamment démontré le caractère spécieux de cet argument à multiples occasions.
Secundo, l’article 12 du Code électoral demande au réclamant d’apportant les éléments justificatifs de sa réclamation. C’est ce que le Président Laurent GBAGBO ainsi que les 350 autres réclamants sur ce sujet ont fait en apportant à la CEI une copie de l’arrêt de la CADHP. Nous mettons au défi monsieur Sourou de nous apporter la preuve contraire de cette réalité.
En somme, le PPA-CI voudrait rappeler à monsieur Sourou KONE que les nombreuses irrégularités flagrantes relevées sur la liste électorale, le tango juridique que l’on observe entre quel texte appliqué pour les délimitations des circonscriptions électorales prouvent que la CEI reste un appendice du pouvoir RHDP. Le PPA-CI qui entend défendre avec ténacité ses intérêts reste vigilant sur le dossier du Président Laurent et reste mobiliser pour se battre contre toute les formes d’injustice qui concernerait son Président. Le PPA-CI en appelle à la responsabilité du Président de la CEI relative à la décision à haut risque que veut prendre unilatéralement monsieur Sourou Koné.
SerCom PPA-CI
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