En libéralisant le transport lagunaire pour ouvrir la lagune Ebrié à des concurrents de la Sotra, l’Etat ivoirien croyait à une solution à même de favoriser la mobilité à Abidjan et générer des emplois. Très vite, dès 2017, deux compagnies privées, STL et Citrans ont pris la pleine mesure de cette opportunité pour investir des milliards (au moins 32, selon une source) dans l’achat d’équipements et la construction de gares lagunaires modernes. Au lancement des activités, c’était la grande attraction avec des bateaux neufs de grande capacité avec confort et un tarif concurrentiel de 200 FCFA la traversée. Ils faisaient la fierté d’Abidjan.
A présent, alors que la concurrente Sotra (Société de transport abidjanais) vient de lancer un recrutement de personnel de navigation, l’heure est au désenchantement chez Stl et Citrans qui accumulent les pertes. Les deux perles du transport lagunaire semblent battre de l’aile, le compte n’y est plus. Selon plusieurs sources, on assiste à des retards de paiement de salaires, et les bateaux prennent un coup de vieillesse. Les longues attentes qui sont désormais monnaie courante découragent une clientèle qui retrouve les vieilles habitudes avec les bateaux de la Sotra, les pinasses ou carrément les bus express de la Sotra pour rallier différentes destinations desservies par ces mêmes sociétés.
Au niveau de la direction des deux entreprises appartenant à des proches du régime Ouattara, les députés Adama Bictogo et Zoumana Bakayoko en l’occurrence, les appels au soutien de l’Etat se multiplient. Les deux sociétés ont besoin d’une ligne de subvention pour ne pas disparaître avec les déficits qui se creusent au fil des mois. Des déficits que n’ont pas pu combler l’ajustement du tarif qui est passé entre temps de 200 F à 300 FCFA. Selon des sources, si la projection dès le départ était de transporter au moins 25000 personnes par jour, il en faut un peu plus aujourd’hui pour équilibrer les comptes et espérer un futur meilleur. Une ambition qui ne peut se réaliser actuellement au regard de l’amenuisement du volume de passagers essentiellement dû au non-respect des horaires, contrairement à ce qui faisait au démarrage.
Une seule voie s’offre : la subvention de l’Etat. Sinon c’est la disparition après tant d’argent investi.
SD à Abidjan
C’est à peine croyable…32 milliards investis!
Le transport est un métier; on n’y entre pas par effraction. La concurrence pour la concurrence est contre productive,à moins que. Demander l’aide de l’état à travers une subvention ne saurait prospérer ici. Qui trop embrasse, mal étreint.
Business is Business; it Takes what you get to get what you want.
Just passing by !