Deux turbines d’une capacité totale de 750 MW fonctionnent déjà, sur les 13 prévues, censées produire à terme plus de 5.000 MW.
L’Ethiopie s’apprête à lancer la 4e phase du remplissage du réservoir de son mégabarrage sur le Nil bleu, a annoncé jeudi son vice-Premier ministre, malgré l’opposition constante de l’Egypte inquiète pour son approvisionnement en eau en aval.
« Le 4e remplissage du Gerd (Grand barrage de la renaissance éthiopienne) approche. Les trois premiers remplissages n’ont pas nui aux pays riverains (du fleuve) en aval. Les autres remplissages ne seront pas différents », a expliqué Demeke Mekonnen en ouvrant à Addis Abeba la 2e Conférence régionale sur l’utilisation équitable et raisonnable du Nil. Lancée l’an dernier comme « plateforme d’échanges entre professionnels et experts », la Conférence est enrichie cette année d’une « table ronde ministérielle de haut niveau ».
Le général Abdel Fattah al-Burhane, à la tête du Soudan depuis son putsch, a assuré jeudi être « d’accord sur tous les points »
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Outre M. Demeke, également ministre des Affaires étrangères, participent les ministres des Affaires étrangères d’Ouganda, République démocratique du Congo, Soudan du Sud et Tanzanie, tous pays riverains du Nil blanc qui rejoint le Nil bleu au Soudan pour former le Nil.
Mais ni le Soudan ni l’Egypte, les deux pays situés en aval du barrage éthiopien sur le Nil bleu, ne sont représentés. Khartoum et Le Caire ont plusieurs fois demandé à l’Ethiopie de cesser le remplissage du réservoir du Gerd, en attendant un accord tripartite sur les modalités de fonctionnement du barrage, présenté comme le plus grand d’Afrique.
Si l’Egypte, qui dépend du Nil pour environ 97% de ses besoins en eau, continue d’invoquer un droit historique sur le fleuve et d’affirmer que le Gerd représente une menace « existentielle », la position de Khartoum a varié ces dernières années.
« D’accord sur tous les points »
Après plusieurs mois de front commun avec l’Egypte en 2022, à l’approche de la troisième phase du remplissage du Gerd, le dirigeant soudanais, le général Abdel Fattah al-Burhane, s’était dit en janvier dernier « d’accord sur tous les points » avec le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed à propos du Gerd. Mais le Soudan est ravagé depuis mi-avril par un conflit meurtrier.
Situé à une trentaine de kilomètres de la frontière soudanaise, long de 1,8 kilomètre et haut de 145 mètres, le Gerd « est sur le point d’être terminé, faisant fi de la rhétorique de certains acteurs qui souhaitent monopoliser l’utilisation du fleuve africain commun », a poursuivi M. Mekonnen. « Nous sommes certains que le Gerd a d’immenses bénéfices pour les pays riverains en aval. Néanmoins notre porte reste ouverte pour répondre aux inquiétudes que les pays riverains pourraient avoir », a-t-il assuré.
A l’issue de la troisième phase de remplissage, achevée en août dernier, le réservoir contenait 22 milliards de m3 d’eau sur les 74 milliards de sa pleine capacité. Deux turbines d’une capacité totale de 750 MW fonctionnent déjà, sur les 13 prévues, censées produire à terme plus de 5.000 MW, devant permettre de doubler la production électrique actuelle de l’Ethiopie.
Source VOA
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