Le Coordonnateur de la Grande cellule de communication et porte-parole du Pdci-Rda, Brédoumy Soumaïla était lundi face à la presse. Dans son analyse de la situation sociopolitique devenue un exercice périodique, le député à la voix perçante n’est pas allé de main morte pour dépeindre la situation actuelle du pays. Des questions d’actualité et de gouvernance ont été passées au crible, entre critiques et propositions.
Brédoumy Soumaïla s’est d’abord apesanti sur la vie du Pdci qui prépare à la fois un congrès (en juin) et les élections locales. Sur les élections, il a invité les cadres du parti à une solidarité pour gagner. Il a sensibilisé les têtes de liste choisies à tendre la main à ceux qui ne l’ont pas été. Il faut respecter, dit-il, la discipline du parti et l’autorité du président Bédié qui sait pourquoi il fait tel ou tel choix. Il en a profité pour marteler qu’à Cocody, le candidat du Pdci est le maire sortant Jean Marc Yacé.
Sur l’actualité brûlante, il s’est prononcé sur la radiation du leader du Ppa-Ci, Laurent Gbagbo, de la liste électorale. Une situation inacceptable selon le porte-parole du Pdci-Rda qui pointe une violation des résolutions du cinquième dialogue politique.
« Notre pays est rentré à nouveau dans une autre phase de stress et d’inquiétudes, au regard des signes qui nous sont présentés, dont l’exclusion d’un ancien Chef de l’Etat sur la liste électorale. Cette situation doit être rétablie rapidement pendant la phase du contentieux. Notre parti est contre les injustices », a objecté le conférencier. Plus argumentatif, il fait valoir que la paix dans la sous-région est fragile et qu’il ne faut pas exposer le pays à des troubles.
« Dire que Gbagbo Laurent est sur la liste, ça fait quoi ? Notre président (Konan Bédié, ndlr) était sur la liste et il a été éjecté. On ne peut pas denier à la fois à quelqu’un sa capacité à être candidat et sa capacité à être électeur ! (…) on n’a pas intérêt dans le contexte actuel à jeter de l’huile sur le feu. Ce n’est pas normal. Notre équilibre et notre paix sont fragiles. On a fait le dialogue politique, on a mis cela dedans. Mais nous constatons que nous faisons des efforts et les gens ne veulent pas faire un quart d’effort. On avait demandé au dialogue politique que le président Gbagbo soit amnistié. On n’a pas respecté cela. Je rappelle pour les jeunes que le même cas s’est présenté pour le président Alassane Ouattara. Et au finish, c’est le président Gbagbo qui a pris un décret pour que tout le monde soit candidat y compris lui-même. Et aujourd’hui, il est président. Donc la personne qui a permis cela devrait avoir le retour de l’ascenseur…Mettons balle à terre », a-t-il défendu devant son auditoire.
Sur l’actualité sociale, la réforme du foncier rural n’a pas échappé à son analyse, éclairant la position du Pdci-Rda qui rejette le décret du président Ouattara.
« Le PDCI-RDA, comme toujours, se met du côté des populations rurales pour dire non au décret 2023-238 du 05 avril 2023 déterminant les procédures d’immatriculation, qui vise à déclarer des terres sans maître. L’application de ce décret est une voie détournée pour exproprier les populations de leur patrimoine et les transférer aux nantis et aux multinationales », a pris position le parti de Bédié qui annonce un bureau politique le 27 mai 2023 à Daoukro pour préparer son 13e congrès.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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