Santé – Gratuité ciblée des soins: Les Fsu-com lancent un plan anti-racket

Les usagers des soins de santé dans les établissements publics de santé subissent-ils vraiment du racket en violation de la politique de gratuité ciblée des soins ?

Dans les Formations sanitaires urbaines à base communautaire (Fsu-Com) la question préoccupe le conseil d’administration. Le premier responsable des établissements de santé communautaire Ouattara Clément a organisé le mercredi 12 avril à Fsucom Yopougon Ouassakara un point de presse pour expliquer la gratuité des soins telle que voulue par le gouvernement. Ceci, pour lever tout équivoque face aux plaintes de plus en plus récurrentes d’usagers qui dénoncent un racket dans ces établissements.

Ouattara Clément a vanté la politique de gratuité ciblée qui a permis, selon lui, d’améliorer l’offre de soins en Côte d’Ivoire et réduit drastiquement les accouchements à domicile. De la gratuité totale entre 2011 et 2012 à la gratuité ciblee à ce jour, les hôpitaux publics et les Fsu-com en particulier, sont très fréquentés et les malades soulagés de certaines pathologies, le paludisme en particulier.
Toutefois, cette grande fréquentation, explique-t-il, ne se passe pas sans écueil. Avec des usagers qui ne comprennent pas toujours le mécanisme de la gratuité ciblée parce qu’ils n’ont pas toujours la bonne information.
Clément Ouattara a expliqué que ces hôpitaux gérés par les communautés à travers des conseils d’administration ont signé une convention avec l’état et appliquent à la lettre les directives du gouvernement en matière de gratuité.
Cette gratuité concerne, a-t-il décrit des cibles qui sont les personnes vulnérables, des médicaments et des interventions contenus dans un décret. Il cite :
En ce qui concerne la femme enceinte
. La consultation gratuite à chaque rendez-vous
. Le carnet mère enfant
. Certains examens (Nfs, Gs, glycémie, électrophorèse, Vih, sérologie…)
. Les comprimés Fansidar antipalu
. L’échographie à partir du 2e trimestre
. Le kit d’accouchement
. L’acte d’accouchement
. Les vaccins d’après accouchement

En ce qui concerne les enfants de 0 à 5 ans :
. La consultation
. Le test rapide de paludisme

Autre détail important, Ouattara Clément précise que dans le cadre de la gratuité, c’est l’état qui assure la livraison des médicaments dans les structures de santé, à travers la Nouvelle pharmacie de la santé publique (Npsp). Ces médicaments gratuits, explique le conférencier, sont du reste exclus de la liste des médicaments que les Fsucom achètent pour les besoins de leurs pharmacies puisque la dotation est faite par l’état. Et il peut y avoir rupture.
De plus, pour leur fonctionnement, les Fsucom bénéficient du personnel soignant affecté par l’état. Pour la plupart, dit-il, ce sont des médecins généralistes. Et ces établissements s’organisent eux-mêmes pour recruter les spécialistes tels que les pédiatres, gynécologues, ophtalmologues et autres. Leur prise en charge étant assurée par l’établissement employeur, il est clair que leur prestation n’est pas gratuite.

Cette mise au point faite, Clément Ouattara estime qu’il faut rassurer davantage les patients et leurs familles. C’est pourquoi, dès la semaine prochaine, tous les Fsucom vont être dotées de comités communautaires de lutte contre le racket. Lesdits comités a-t-il dit, auront pour mission de – lever les incompréhensions autour de la gratuité ciblée – d’orienter les usagers et de recueillir les plaintes.

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

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