Source: Les Pays
En sa séance ordinaire du 12 avril dernier, le Conseil national de sécurité, présidé par Alassane Ouattara, a décidé de créer deux sites de transit dans les départements de Ouangolodougou dans le Nord et Bouna dans le Nord-Est, pour accueillir provisoirement les réfugiés burkinabè qui ont fui leur pays du fait de l’insécurité et dont le nombre culmine aujourd’hui à dix-huit mille. Pour un geste de solidarité, c’en est vraiment un. En tout cas, c’est un acte louable qu’il convient de saluer ce d’autant qu’il participe, d’une manière ou d’une autre, à la lutte contre les effets du terrorisme. Car, en offrant le gîte et le couvert à ces réfugiés, la Côte d’Ivoire fait sien l’adage selon lequel, quand la case du voisin brûle, il faut lui apporter de l’eau pour éteindre l’incendie. Mais au-delà du caractère humanitaire de cette initiative, cette hospitalité permettra aussi au pays d’accueil de mieux identifier ceux qui entrent sur son territoire. Cela est d’autant plus important que parmi ces populations en détresse, se cachent parfois des infiltrés, des personnes malveillantes pour ne pas dire des combattants terroristes déguisés en réfugiés. Le cas du Burkina est riche d’enseignements en la matière. En effet, parmi les nombreux réfugiés en provenance surtout du Mali, qu’il avait accueillis sur son sol entre 2012 et 2021, se trouvaient malheureusement des ingénieurs du mal dont certains, tels des serpents, n’ont pas hésité à mordre la main qui leur donnait à manger. C’est dire si le pays d’Houphouët Boigny a vu juste en prenant cette décision à la fois humanitaire et sécuritaire.
Il y a lieu d’inviter les réfugiés à se montrer dignes de l’hospitalité qui leur est offerte
C’est vrai que l’hébergement de ces réfugiés par des familles ivoiriennes, participe de la solidarité africaine. Mais il faut admettre que cette façon de faire comporte beaucoup de risques. D’où la nécessité d’aller vers un système d’accueil plus sécurisé, surtout que le nombre des réfugiés ne fait qu’aller crescendo. En tout cas, comme le dit l’adage, « mieux vaut prévenir que guérir », surtout que la Côte d’Ivoire est déjà dans l’œil du cyclone terroriste. C’est pourquoi il y a lieu d’inviter les réfugiés qui bénéficient de la mansuétude des autorités ivoiriennes, à se montrer dignes de l’hospitalité qui leur est offerte, pour que la Côte d’Ivoire ne regrette pas plus tard son geste de charité. Cela dit, on a encore en mémoire la xénophobie qui s’était emparée de certains Ivoiriens dans les années 2000, au point de les pousser à devenir hostiles envers les étrangers. La Côte d’Ivoire a-t-elle tourné définitivement cette page? Il faut l’espérer. En tout état de cause, ce pays qui revient de loin, connaît mieux que quiconque le poison de ce mal. En attendant que les deux sites d’accueil soient opérationnels, c’est un autre acte de solidarité que le Burkina doit encore saluer. On se rappelle, en effet, que le régime de Alassane Ouattara avait offert au Burkina, des armes et des moyens roulants pour équiper ses unités dans le cadre d’une opération conjointe à la frontière ivoiro-burkinabè. Preuve, s’il en est, que le Burkina et la Côte d’Ivoire sont deux pays frères au destin commun. C’est dire si les deux Etats gagneraient à mutualiser leurs efforts face à l’hydre terroriste. Du reste, nul n’est besoin de rappeler qu’il n’y a pas de victoire solitaire en matière de lutte contre le terrorisme.
Dabadi ZOUMBARA
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