Un ancien secrétaire d’état confesse les enrichissements « illicites » rapides des fonctionnaires d’État des régies-financières

Célestin Serey Doh, surnommé Adjaro, est un douanier ivoirien. Celui-ci a publiquement confessé l’enrichissement rapide des cadres des régies financières en Côte d’Ivoire.

Il a affirmé que ces cadres accumulent des richesses immobilières et autres, tandis que lui utilise son argent pour
aider la population wê, dont il est originaire.

Célestin Serey Doh, surnommé Adjaro, fonctionnaire des douanes en Côte
d’Ivoire, par ailleurs président du conseil régional du Guémon (ouest
ivoirien), a relevé qu’il utilise son argent pour aider la population
wê, dont il est originaire. Contrairement à certains cadres des régies
financières qui ont accumulé des richesses sans justification, lui a
décidé de prendre son argent pour financer des projets de développement
dans sa communauté.

« Quel est cet homme qui donne, souvent on se pose les questions. Où
est-ce qu’il sort son argent ? Qu’est-ce qu’il fait ? Ecoutez, je suis
simple fonctionnaire des douanes. Mais vous savez en Abidjan, ceux qui
sont dans les régies, vous allez voir que tel douanier à mille
immeubles, tel agent des impôts à mille immeubles, tel agent du trésor à
mille immeubles, tel agent des finances à mille immeubles. La seule
différence entre eux et moi, c’est que j’ai décidé de prendre pour moi
pour aider ma population. Je voulais parler de la population wê »,
a-t-déclaré.

Notons que la corruption, les trafics d’influence et autres déprédations
dans les milieux politiques, administratifs et fonctionnaires sont un
sujet de préoccupation en Côte d’Ivoire. Bien que ces pratiques soient
largement connues du public, elles sont rarement débattues
officiellement. Cela peut s’expliquer par le fait que les personnes
impliquées dans ces pratiques ont souvent des liens avec le pouvoir en
place, ce qui peut rendre difficile leur poursuite et leur condamnation.

Corruption et impunité en Côte d’Ivoire

Cependant, de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer ces pratiques
et demander des mesures concrètes pour lutter contre la corruption et
l’impunité en Côte d’Ivoire. Des organisations de la société civile, des
médias et des personnalités publiques mettent en lumière les cas de
corruption et appellent à une plus grande transparence et reddition des
comptes. C’est le cas notamment de Mgr Antoine Koné, évêque d’Odienné
qui a dénoncé ces pratiques dans une de ses homélies prononcée le
11 février 2017 en la fête de Notre-Dame de Lourdes, à Foungbesso près
de Touba.

« (…) Oui ! Des structures financières, aux chiffres d’affaires qui font
rêver, sont inscrites à l’impôt synthétique, c’est-à-dire au paiement de
l’impôt commis pour les petits artisans et commerçants. Et cela est
orchestré, dans l’ombre, par des agents qui trouvent là le lieu
d’engranger des dividendes à leur seul profit. Combien de personnes sont
parfois exonérées de taxes dans nos États africains, alors qu’elles ont
les moyens de payer ? Et l’on continue parfois de harceler les honnêtes
citoyens, qui luttent pour se mettre à jour en matière fiscale (…) »,
a-t-il dit.

Prince Beganssou
Afriksoir.net

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