J’ai relu, avec intérêt, la communication du 31 janvier dernier, sur le thème : «La législation en vigueur concernant les blogueurs et influenceurs», de Siméon Koné, directeur des Affaires juridiques à la Haute autorité de la communication audiovisuelle (Haca).
Elle donne cette définition des blogueurs et les classifie : «Est appelée blogueur, une personne ayant créé un blog, son journal ouvert à tous sur un site internet. Un influenceur est une personne qui utilise les réseaux sociaux, les blogs, les vidéos et autres moyens de communication sur le web pour diffuser des opinions auprès des internautes et qui est capable d’influencer ces derniers en modifiant leurs modes de consommation. Est considérée comme activiste, une personne qui s’attache à une cause politique, économique, environnementale ou sociale et qui milite intensément pour la défendre à travers la publication sur les réseaux sociaux». Il fait bien de mentionner ceci : «La diffusion du contenu audiovisuel de tout site de blogueur, d’activiste ou influenceur disposant de 25 000 abonnés en ligne n’a pas le caractère de correspondance privée». Très bien. Mais je crois, qu’à cette classification, il faut ajouter un autre étrange type, les insulteurs.
Chaque jour que Dieu fait, ils commettent toutes ces infractions que fait bien d’énumérer, encore, le directeur des Affaires juridiques à la Haute autorité de la communication audiovisuelle (Haca) :
«Incitation à la haine, à la discrimination ethnique, sociale et religieuse, à la xénophobie ou à la provocation publique ; atteinte à la souveraineté nationale, violation du secret d’État, atteinte à la défense nationale, non-respect des institutions de la République, atteinte à la dignité de la personne humaine». Ne les nommons pas, ce sera leur faire trop d’honneur. Je vous épargne les dérives qui ne m’étonnent guère d’une… beauté.
Ces insulteurs, tout en eux, est une insulte à l’intelligence humaine. Ils aboient sur les réseaux sociaux au lieu de parler ; les insultes de tous ordres sortent de ce qui leur sert de bouche, sans gêne. Ils se prennent pour ce qu’ils ne sont pas, se croient permis de dire des choses insupportables, des insanités de tous ordres sur de respectables gens. Impunément. Sans retenue, ils saliront l’image de gens qu’ils ne connaissent même pas. Le tort de ces personnes qu’ils ne connaissent pas, ce n’est ni que ces insulteurs ne soient pas d’accord avec elles sur tel ou tel sujet, ni encore qu’ils sachent de quoi il s’agit, mais tout simplement parce que ces personnes ont osé exprimer leur désaccord sur un sujet donné, à l’opposé de l’opinion surtout d’un homme politique avec qui ils se sentent si… en phase ; ou même d’une star du football, de la musique… I
l se raconte, alors, vrai ou faux, qu’il y a des rabatteurs, ceux qui sont chargés de les utiliser, moyennant paiement. De respectables gens n’hésiteraient pas à les utiliser pour, dit-on, «casser les papos» de leurs adversaires. Le code : «Mon petit, descends dans la boue. Casse les papos !» Et ça pique comme une guêpe. Et ça paie. Un nouveau… métier est né : insulteur public. Comment se recrutent-ils? Au nombre de buzz. Quelle fierté en tirent-ils ceux qui sont payés pour jouer ce rôle insupportable ? Ceux qui les financent et ceux qui entretiennent ce réseau ? C’est le fric que, facilement, tapis dans l’ombre, ceux qui ont les moyens leur donnent. De l’argent gaspillé pour, dit-on, les défendre sur les réseaux sociaux.
Le salaire d’un sale boulot. On les recrute un peu comme au football. Qui a le talent à faire plus de buzz sera le plus sollicité. Regardez nos chaînes, nos réseaux sociaux ! Le buzz, le clash et la vulgarité réunis. On en fabrique même. Du bidonnage. Le soi-disant buzz que recherchent frénétiquement les nouveaux médias à l’heure de l’homobuzzicus (excusez-moi ce barbarisme si laid dans sa forme comme dans sa prononciation) a donné naissance à une nouvelle forme… d’influenceurs. En fait des insulteurs. Il y en a même qui ont, dit-on, des numéros précieux qui leur donnent la force de déverser des tombereaux d’insultes sur d’honnêtes citoyens. Rien ne leur arrivera. Sinon, il y a longtemps qu’on l’aurait su.
Prions Dieu, afin que… d’une beauté, s’appliquent de lourdes sanctions dans l’extrême rigueur de la loi. Pour l’hygiène mentale de ce pays, nôtre. Surtout celle des jeunes gens de demain .
Michel Koffi
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