Le Président BEDIE a tant donné au PDCI et à notre pays, qu’il est souhaitable qu’il accepte maintenant d’être le « MANDELA DE LA COTE D’IVOIRE » auprès de qui viendra s’abreuver toute personne en quête de sagesse, peu importe son appartenance politique.
Deux ans après votre retour d’exil, peut-on dire que les choses se sont stabilisées pour vous et que votre vie a repris son cours normal ?
Notre arrivée en Côte d’Ivoire s’est inscrite dans le processus de réconciliation lancé par le Président de la République au début de l’année 2021. En novembre 2021, quelques mois après mon retour, j’ai fait partie de l’équipe qui a représenté le Président BEDIE et le PDCI RDA lors des discussions de la cinquième phase du dialogue politique qui s’est tenue à la primature. Je mène une vie politique normale, concentrée autour de ma fonction de Conseiller Spécial du Président du parti chargé de la Réconciliation et de la cohésion sociale ainsi qu’une vie familiale épanouie. Je suis entouré de mon épouse, de mes enfants, petits enfants et de mes frères et sœurs de la communauté Atchan. Tout va bien et je rends grâce à Dieu pour ses bienfaits. Nous avons tiré de nombreux enseignements de notre parcours que nous essayons chaque jour de mettre à la disposition des Ivoiriens pour l’édification d’une nation unie, forte et solidaire.
Lors de votre exil, vous avez été très actif auprès des militants PDCI de la diaspora au sein desquels vous comptez de nombreux sympathisants, ainsi que des cadres de l’opposition. Maintenant que vous êtes rentré au pays, quels regards portezvous sur la contribution de la Diaspora dans la vie sociopolitique de la Côte d’Ivoire ?
De façon générale, l’apport de la diaspora dans le développement d’un pays est considérable au regard des flux financiers importants qu’elle génère et les nombreux investissements réalisés dans les pays d’origine comme c’est le cas en Côte d’Ivoire. Au cours de notre séjour en Europe, nous avons côtoyé diverses communautés, mené des missions auprès des chancelleries en vue d’un soutien à notre pays. Nous avons conduit également des missions de mobilisation et de sensibilisation de la diaspora dans de nombreuses villes d’Europe. Lors de ces tournées européennes, nous avons porté le message de réconciliation et de rassemblement du Président du parti aux militants du PDCI et de ceuxdes partis frères. Je puis vous dire que les Ivoiriens en général et lesmilitants du PDCI en particulier, ont un attachement fort à la stabilité et lapaix en Côte d’Ivoire. Je les ai vus le démontrer à travers des meetings et sit-in sur les places publiques. Ils influencent d’une certaine manière la vie politique de notre pays. Pour tous leurs hauts faits, Ils méritent notre respect et nos encouragements. Leurs préoccupations devraient être davantage prises en compte.
Vous êtes actuellement le Conseiller Spécial du Président Henri Konan BEDIE, en charge de la Réconciliation et de la Cohésion Sociale. Quel bilan faites-vous de vos actions de réconciliation et de cohésion depuis votre nomination ?
Nous renouvelons nos remerciements au Président BEDIE de nous avoir confié une si importante mission qu’est la réconciliation et la cohésion sociale. Après avoir participé au dialogue politique dont le suivi desrésolutions majeures est confié aux « 3 Grands Leaders », nous nousconcentrons en ce moment sur la cohésion au sein de notre parti. C’est dans ce cadre que nous avons organisé des séances d’échanges avec les responsables politiques des districts et des régions en vue de nous enquérir de l’état de la cohésion dans les différentes localités.
Ensuite, nous avons organisé des séminaires de renforcement decapacités des acteurs locaux de réconciliation et de cohésion sociale tout en leur mettant à disposition des matrices d’actions de cohésion sociale.
Nous avons débuté par les relais des Districts de Côte d’Ivoire à l’hôtel Tiama, puis les relais du District d’Abidjan. Nous avons mis le cap ensuite sur l’intérieur du pays avec les séminaires à l’intention des relais du District de la Vallée du Bandama regroupant les régions du Gbêkê et du Hambol. Le clou de nos activités de terrain en 2022 a été l’étape du District de Yamoussoukro qui a accueilli le District des lacs avec les régions du Bélier, de l’Iffou et du N’zi. Ces matrices d’actions nous permettront de conduire
Nous assistons ces derniers temps au départ de certains cadres vers le RHDP. Comment expliquez-vous cette situation ?
Rappelons-nous que lors de la création du RHDP en tant que parti politique, plusieurs cadres du PDCI-RDA avaient déjà rejoint ce parti. A cette époque, nous avons perdu des hommes et des bastions du PDCIRDA. La défection se poursuit avec les récents départs. Cela signifie qu’il y a un malaise qu’il faut diagnostiquer et traiter. Il s’avère urgent de dresser avec courage le bilan des 23 années dans l’opposition que vit le PDCI sans que des perspectives d’accéder à l’exercice du pouvoir d’Etat se dressent de façon lisible et visible. Le PDCI-RDA doit se repositionner en parti conquérant sinon nous serons condamnés à être à la traîne. Le PDCI-RDA doit se réinventer pour faire rêver à nouveau les Ivoiriens. Il est temps aujourd’hui que s’ouvre au sein du PDCI-RDA un nouveau cycle d’espoir et d’espérance.
Des rumeurs font aussi état de votre départ imminent au RHDP. Vous avez certes fait un démenti mais qu’en est-il réellement ?
J’ai toujours assumé mes choix et mes positions. Ils sont ancrés dans des valeurs qui me sont chères, héritées de mes devanciers aussi bien au plan politique qu’au plan professionnel. Mon engagement continu et sans faille pour le PDCI-RDA m’a valu d’être révoqué de mon poste de Président du Conseil d’Administration de la SIR, de mon poste de Maire, de passer trois ans en exil loin de ma famille politique et des miens. Quand je rentre, c’est pour continuer mon combat pour la renaissance du PDCI-RDA. Je suis au PDCI-RDA ; je reste au PDCI-RDA. D’ailleurs, compte tenu de l’histoire et du rôle joué par notre parti dans la création et le développement de notre nation, nous avons la responsabilité de faire vivre le PDCI-RDA pour pérenniser l’héritage politique laissé par le père Fondateur, Félix HOUPHOUËT-BOIGNY.
Le choix des candidats aux élections locales s’annonce difficile particulièrement à Abidjan dans les communes de Cocody, PortBouët et Yopougon mais également dans d’autres localités. Quelles solutions préconisez-vous pour limiter les candidats indépendants et garantir les chances de succès du PDCI-RDA ?
La mise en place des comités régionaux pour le choix des candidats aux élections locales est à saluer. Il faudrait ensuite instaurer un dialogue sincère avec tous les candidats potentiels. Et c’est maintenant que cela doit se faire sinon il sera trop tard. L’une des données à prendre en compte dans les arbitrages, est la répartition des postes pour éviter le cumul des fonctions. Les militants compétents sont nombreux dans nos rangs donc un seul individu ne devrait pas à lui seul occuper tous les postes électifs, ainsi que ceux au sein du parti.
Nous sommes de la même famille politique et nous avons tous le même objectif : la victoire du PDCI-RDA. Ce n’est pas la victoire d’un individu que nous poursuivons mais celle du PDCI-RDA. Quand nous l’aurons compris alors nous mettrons en avant l’intérêt du parti en se parlant, en faisant des concessions et en agissant au nom et pour le compte du PDCI. Dans chaque localité, l’on peut aussi s’appuyer sur des personnalités de référence dans le parti qui devront se mettre en mouvement pour éteindre les foyers de division.
Le Président Henri Konan BEDIE à l’occasion des échanges de vœux avec le personnel politique du parti a laissé entendre que le PDCI-RDA reste ouvert quant à la stratégie d’alliance alors que le PDCI-RDA et l’EDS devenu PPA-CI ont conclu plusieurs accords politiques. Vos commentaires?
Les alliances font partie de la stratégie d’un parti pour conquérir le pouvoir d’Etat ou le conserver. En la matière, le Président du parti a indiqué le chemin en disant que le PDCI -RDA reste ouvert à toute alliance pourvu que celle-la s’inscrive dans l’intérêt du parti. Bien plus, il a affirmé que cette question sera débattue au cours de réunions des instances notamment le Bureau politique ou le congrès. Le PDCI –RDA sait ce qui est bon pour lui, le moment venu, il avisera.
Il nous revient que certains élus et cadres du PDCI-RDA vous ont sollicité pour prendre la direction du parti. Que leur – répondu ?
Oui, il est vrai que nous avons été approché par de nombreux élus et cadres militants de notre parti pour être candidat à la présidence du PDCI-RDA. Peut-être faudrait-il ressentir dans cette démarche des militants comme un besoin de passation de témoin pour faire entrer les nouvelles générations dans de nouveaux défis de gouvernance. Après 40 ans de gestion du pouvoir d’Etat, 23 ans dans l’opposition dans un contexte de multipartisme où des partis adversaires gagnent de plus en plus du terrain, il faudrait au PDCI-RDA un nouveau logiciel plus adapté aux enjeux du moment, pour faire les choses différemment. Sinon, les mêmes causes produisant les mêmes effets, il ne se passera rien, ni maintenant, ni demain.
Nous avons comme d’autres un parcours politique qui plaide en notre faveur, nous pensons avoir les capacités humaines, matérielles et relationnelles en interne et en externe pour conduire le PDCI-RDA vers de nouveaux destins. Il appartiendra au parti et à ses structures de définir le moment idoine pour réaliser le passage de témoin. Le Président BEDIE a tant donné au PDCI et à notre pays, qu’il est souhaitable qu’il accepte maintenant d’être le « MANDELA DE LA COTE D’IVOIRE » auprès de qui viendra s’abreuver toute personne en quête de sagesse, peu importe son appartenance politique.
Seriez-vous candidat à la présidence du PDCI-RDA au prochain congrès ordinaire ?
Les écritures disent la moisson est abondante mais les ouvriers sont peu nombreux (Rire). Le champ du possible est vaste et il ne faut pas se limiter.
Vous êtes sous le coup d’une condamnation à 20 ans, n’est-ce pas un frein à toutes ces ambitions que vous portez ?
Le processus de réconciliation en Côte d’Ivoire est irréversible et chacun doit à son niveau contribuer à le consolider. C’est au nom de cette réconciliation que tous les exilés, condamnés à 20 ans ou non, ainsi que d’autres déjà amnistiés, sont rentrés au pays. Le Président Laurent GBAGBO et Monsieur Charles BLE GOUDE, condamnés eux aussi à 20 ans, dirigent respectivement le PPA-CI et le COJEP. Le PDCI-RDA s’est inscrit dans cette dynamique, il ne peut se faire Hara -kiri.
Deux candidatures sont annoncées au sein du PDCI-RDA pour l’élection présidentielle, celles de Jean-Louis BILLON et Tidjane THIAM. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Je respecte l’engagement de ces deux personnalités pour la cause des Ivoiriens et de la Côte d’Ivoire. Leurs ambitions sont légitimes et arrivent au moment où il est de plus en plus question de passage de témoin dans notre parti. Sinon, quand pourront-ils faire valoir leurs compétences et savoir-faire ? Le PDCI-RDA est un vivier de compétences que la Côte d’Ivoire attend pour poursuivre son développement.
Dans l’opinion, vous êtes présidentiable. Seriez-vous le prochain candidat pour le compte de votre parti à l’élection présidentielle de 2025?
J’ai pris l’habitude depuis les années de ma carrière professionnelle à œuvrer pour l’émergence d’une équipe pour conduire un projet ou un programme. Pour moi il n’y a pas d’homme providentiel, mais une équipe de cadres compétents qui se choisissent un leader pour coordonner les activités de l’équipe. Sur cette ligne, il reviendra aux cadres et militants de mon parti de décider si je peux conduire l’équipe pour gagner l’élection présidentielle. Toutefois, si le choix du parti se portait sur un autre candidat démocratiquement élu, je l’accompagnerais.
La Fondation Benianh International a repris ses activités après une léthargie due à votre exil. Quel bilan Monsieur Noël Akossi BENDJO, Président Fondateur de Benianh International peut-il nous faire de cette structure reconnue d’utilité publique par l’Etat de Côte d’Ivoire ?
Notre fondation a 27 ans. Elle a fait du chemin, résiliente et pleine de promesses. Malgré les péripéties qu’elle a connu, elle est restée attachée à ses principes et valeurs : la formation de qualité, la promotion de l’excellence et la promotion du mérite qui sont des piliers essentiels pour la Côte d’Ivoire de demain.
En 27 ans, ce sont plus de 500 jeunes Ivoiriens qui ont bénéficié de l’appui de la fondation Benianh International pour faire des études dans les meilleures universités du monde. Ce travail a nécessité la mobilisation de plus de quatre milliards de nos francs auprès de nos partenaires. Aujourd’hui, ils contribuent dans tous les secteurs d’activités au développement et au rayonnement de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique. C’est une fierté pour nous et cela fait parti de notre vision.
Vous étiez récemment à Abobo Baoulé aux côtés du doyen Ernest N’koumo MOBIO, de l’ambassadeur Amos DJADAN, du Sénateur AGBAHI Félicien et bien d’autres, en présence de très hauts dignitaires réligieux Tchaman dont le Cardinal Jean Pierre KUTWA, à l’occasion d’une réunion de concertation des cadres Atchan. De quoi s’est-il agit?
Notre communauté Atchan est confrontée à de nombreux défis aussi bien au plan de la gouvernance des villages qu’aux plans économique et culturel, sans omettre évidemment la gestion du foncier. Abidjan se transforme sous nos yeux. Nos villages doivent l’accompagner et tirer profit de ces transformations tout en s’appuyant sur nos valeurs et notre tradition. Il est donc de notre responsabilité en tant que cadres, chefs de villages, jeunes et femmes de penser notre avenir commun. C’est cette ambition qui a conduit le doyen Ernest Nkoumo MOBIO à initier une réunion de concertation des cadres à Abobo Baoulé. Nous avons tracé quelques pistes de réflexions autour de thématiques qui concernent notre vécu et notre tradition que nous traiterons prochainement au cours d’un séminaire.
Des images ont circulé sur les réseaux sociaux danslesquelles l’on vous voit en compagnie du Roi des Ashanti, Sa Majesté OTUMFO OSEI TUTU II. Pouvez-vous nous préciser la nature de vos relations ?
L’ Asantehene OTUMFO OSEI TUTU II, Roi des Ashanti est le cousin par alliance de mon épouse, elle-même princesse de la tribu Adiffè de l’Indénié (Région d’Abengourou). C’est donc une relation familiale qui nous lie.
Pour terminer Monsieur le Vice-président du PDCI-RDA, je voudrais m’acquitter d’un devoir de mémoire nationale vis-à-vis de vous. Vous fûtes pour le Hand-ball ivoirien ce qu’était Laurent POKOU pour le football. On vous surnommait d’ailleurs le « Laurent POKOU du Hand-ball » tant vous aviez enchanté cette génération de vos prouesses et de vos arabesques handballistiques. Outre votre expertise reconnue relevant de l’ingénierie du pétrole, comment se porte ce grand sportif de génie ?
Je vous remercie de me plonger dans ce passé mémorable avec cette équipe emblématique. Cela a été possible grâce à cette adéquation harmonieuse entre l’enseignement d’éducation générale et la pratique de l’éducation sportive à travers l’OISSU. Ces fondamentaux doivent être maintenus et entretenus. C’est le lieu de témoigner toute notre gratitude à la congrégation des marianistes du collège Notre Dame d’Afrique de Biétry qui avait parfaitement épousé cette politique d’émancipation (Akossi BENDJO très ému). Ces éducateurs ont inlassablement œuvré à nous inculquer les parangons de vertus.
En effet, c’est un parcours de vie inoubliable, rempli de souvenirs indélébiles. Tout s’est construit pour nous à partir de là. Mais je ne joue plus au Hand-ball dans les stades, je joue plutôt au Hand-ball de l’esprit pour mon parti et pour mon pays (rire). Cependant, j’entretiens ma santé par des exercices sportifs réguliers aux cotés de mon épouse.
Source: Le Nouveau Réveil
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