Déclaration de l’APDH « relative à la restriction de l’espace des libertés en Côte d’Ivoire »

APDH observe ces derniers temps, la survenance de faits qui sont de nature à
compromettre l’image de décrispation dans lequel le pays s’était engagé.
-Les 03 et 04 décembre 2022, la presse a annoncé la destruction des affiches du PPA-CI à
ADZOPE. Le 17 Février 2023, le PPA-CI a été empêché de tenir son meeting à MORONDO
et TIESSO au nord du pays.
-Madame Pulcherie Gballet, acteure de la société civile a été arrêtée une seconde fois,
puis placée en détention provisoire à Abidjan à la suite d’un voyage au Mali où étaient
détenus 49 soldats ivoiriens, le 22 Août 2022.
-Le 06 décembre 2022, nous avons noté l’arrestation de quatre défenseurs des droits
humains, membres de l’organisation « Urgence Ivoirienne », qui ont tenté de marcher
pour dénoncer la cherté de la vie. Le 02 novembre 2022, 42 des 3000 docteurs chômeurs
qui voulaient faire une marche pacifique au plateau, ont été hélés et conduits à la
préfecture de police. Aussi, Le 21 décembre 2022, 46 autres docteurs sont arrêtés au
plateau à la suite d’une marche.
Paradoxalement, le 14 octobre 2022, une autre marche fut organisée par la « coalition
nationale pour le sursaut » (CONASU) en faveur de la libération des 49 soldats détenus au
Mali. Ladite marche n’a fait l’objet d’aucune répression. Aucune arrestation ni
condamnation n’a été enregistrée.

-Le 24 septembre 2021 à l’initiative du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, un avant-
projet de loi relatif aux Organisations de la société civile (OSC), a été validé à Grand-
Bassam. Proposé selon ses initiateurs pour redynamiser, professionnaliser et assainir le

cadre opérationnel de la vie associative, certaines dispositions de cet avant-projet de loi
représentent un danger pour la liberté d’association.
Pour l’APDH, ces faits interviennent dans un contexte où le passif des crises antérieures,
n’a pas encore été soldé, l’indemnisation des victimes n’est pas encore achevée et le
processus de réconciliation nationale a besoin d’être impulsé pour préserver la paix.
Au demeurant, l’APDH fait observer que la démocratie suppose la coexistence de
plusieurs partis politiques, l’égalité de droits et le respect des libertés.
En outre, la liberté d’association et de réunion, la liberté d’opinion et d’expression sont
des droits fondamentaux garantis par les textes internationaux relatifs aux droits de

ORGANISATION NON GOUVERNEMENTALE DE PROMOTION ET DE DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME

PRIX DES DROITS DE L’HOMME DE FRANCE 2012

STATUT D’OBSERVATEUR AUPRES DE LA COMMISSION AFRICAINE DES DROITS DE L’HOMME ET DES PEUPLES
Siège National : Abidjan-Adjamé sud, 80 logements, en face de Fraternité Matin ; Bat. D, Esc. D2, 2e étage,

Porte 56 Tél/Fax. : (+225) 2724324000 cel : 0545639969
Site web: www.apdhci.org, Email: courrier@apdhci.org

BOITE POSTALE: 08 BP 360 ABIDJAN 08
COTE D’IVOIRE
A.P.D.H.

ACTIONS POUR LA PROTECTION DES DROITS DE
L’HOMME EN COTE D’IVOIRE

l’homme et par la constitution ivoirienne de 2016. Elles font donc partie des libertés
définies, prévues et organisées par la loi qui leur donne une protection particulière.
Par ailleurs, la Côte d’Ivoire s’est dotée en 2014 de la Loi N° 2014-388 du 20 Juin 2014
portant promotion et protection des défenseurs des droits de l’Homme et a pris le décret
N°2017-121 du 22 février 2017 portant modalité d’application de la loi précitée, rendant cette
loi valide et exécutoire.

Pour ces raisons, l’APDH appelle le gouvernement à garantir les libertés, et à assurer la liberté d’expression
des membres de la société civile et des acteurs de l’opposition.

Fait à Abidjan le 20 février 2023

LA PRESIDENTE
Mme KONE Nontihès

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