Les femmes et jeunes filles en milieu universitaire sont exposées à 80% contre 10% d’hommes au harcèlement sexuel en milieu universitaire, révèle une étude de l’Organisation des citoyennes pour la promotion et défense des droits des enfants, femmes et minorités (CPDEFM).
Cette enquête, menée en novembre 2022, était intitulée « Enquête qualitative sur le phénomène des Violences à caractère sexuel (VACS) en milieu universitaire ivoirien: cas du harcèlement sexuel à l’Université Félix Houphouët-Boigny ». Réalisée auprès d’un échantillon d’une vingtaine d’associations estudiantines de l’UFHB, ladite enquête a permis de mettre en lumière ces violences restées jusqu’ici cachées et tabous.
En ce qui concerne la perception du harcèlement sexuel et de sa différence avec la drague, les étudiants (es) ont dans l’ensemble, une bonne connaissance à ce niveau car 100% des interrogés (es) établissent clairement cette distinction en faisant ressortir la notion du consentement, apprend-on du document.
L’étude, accessible sur rapport-enquete-sur-les-vacs-harcelement-sexuel-a-ufhb-cpdefm-2023.pdf, fustige les syndicalistes et enseignants comme les principaux agresseurs/prédateurs sexuels sur le campus universitaire respectivement à 40% et 30%. Au total, 69 cas qui ont été rapportés durant l’année 2022.
Devant l’inexistence de mécanismes de prise en charge des victimes au sein de l’UFHB (95% des associations estudiantines interrogées qui l’attestent), le silence demeure malheureusement la règle d’or. Elles sont 80% à garder le silence face aux VACS qu’elles subissent, principalement le harcèlement sexuel contre 20% qui font des dénonciations auprès de leurs proches et familles.
Face à ce triste constat, la CPDEFM suggère la mise en place, au niveau réglementaire, d’une politique de lutte contre les VACS à l’UFHB comme se l’est doté l’Institut nnational de ppolytechnique Houphouët–Boigny (INP-HB) de Yamoussoukro. Ce qui facilite ainsi les dénonciations, la prise en charge et les sanctions effectives et dissuasives à l’endroit des agresseurs sexuels.
La CPDEFM fait plusieurs à l’endroit des parties prenantes dans la lutte contre ce phénomène notamment le Gouvernement ivoirien, les différents en charge du secteur éducation-formation, et celui de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, de même que les Partenaires techniques et financiers (PTF) notamment les Agences Onusiennes à l’effet de lutter efficacement contre ces violences et instaurer un climat sécuritaire et sain où les étudiantes et élèves parviennent à étudier et achever leur parcours universitaire.
En vertu de la ratification de la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard de la Femme (CEDEF), du Protocole de Maputo, et des lois internes notamment la Constitution ivoirienne de 2016, l’ONG demande à l’Etat ivoirien de s’assurer et veiller au maintien de l’ordre, de la discipline et de la sécurité des étudiantes dans tous les campus universitaires de Côte d’Ivoire notamment celui de l’UFHB de Cocody,
Elle souhaite que l’exécutif s’assure et veille aussi à la prise de sanctions effectives, exemplaires et dissuasives à savoir radiation, poursuites judiciaires, sanctions disciplinaires contre ces syndicalistes, enseignants et personnel administratif qui sont identifiés comme principaux agresseurs sexuels des étudiantes.
(AIP)
fmo
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