Transport lagunaire/ Les installations sécuritaires présentées par le colonel Julien Yao Kouassi

Tout savoir sur les équipements de sécurité et visite technique des Pinasses et bateaux-bus (DGAMP-ministère des transports)

En marge de la semaine nationale de la sécurité routière (du 3 au 10 février), initiée par le ministère des transports, la direction générale des affaires maritimes et portuaires (DGAMP) pilotée par le colonel Julien Yao Kouassi a organisé une visite des installations sécuritaires sur les flottes lagunaires à Abidjan.

C’était le mercredi 8 février 2023 sous la direction du colonel Touré Oumar, Inspecteur principal de la sécurité des navires. Occasion pour ce dernier de rassurer du respect et de la mise en œuvre effective de la réglementation sur la sécurité par les différents acteurs du transport lagunaire.

Mercredi 8 février 2023, gare principale de la compagnie STL Abidjan-Treichville.

Il est 10h lorsque l’équipe du ministère des transports accompagnée des médias débutent la traversée en aller-retour Treichville – Plateau.

Un dispositif matériel et humain pour assurer la sécurité des passagers

L’équipe du ministère des transports a pu constater sur l’un des navires visité tout le système de sécurité qui commence déjà par la conception et la construction du bateau. Pour ce qui est des équipements de sécurité et plusieurs types sont bien disponibles, à savoir :

 Équipements de navigation et de communication : Speed mètre, GPS, radio VHF, avertisseur sonore, etc ;
Équipements de sauvetage : gilets de sauvetage, bouées couronnes,
 Équipements de lutte contre l’incendie : extincteurs portatifs, système d’extinction fixe de l’incendie à la salle machine, détecteur d’incendie, système d’extinction à eau sous pression avec les manches d’incendie etc ;
 Équipements d’assèchement du bateau en cas d’envahissement d’eau : pompe assèchement électrique attelée au moteur, motopompe ;
 Feux de navigation et Ancre.
En plus des équipements de sécurité à bord des bateaux, les installations à terre des compagnies de transport disposent également de dispositifs de sécurité :

« Nos infrastructures terrestres, gares, sont aussi équipées de systèmes de sécurité. On a vu que nos pontons sont conçus à peu près dans le même esprit que nos bateaux c’est-à-dire faire en sorte qu’en cas de voie d’eau, il y ait moins de dégât possible. Ça nous permet de rattraper la situation avant même que le ponton ne sombre. Sur les passerelles, il y a les bouées couronnes pour permettre d’intervenir le plus rapidement possible si un client est à l’eau en lui jetant une bouée. Sur le volet humain notre personnel à bord est formé pour sauver un homme à la mer (tout passager qui tombe à l’eau). Une chose est de savoir nager, une autre est de pouvoir sauver quelqu’un qui est en train de se noyer » a fait savoir M. Tohouri Jocelyn, Directeur des opérations chez STL.

« Je rappelle que lorsqu’un bateau a une capacité de 100 places, les consignes demandent d’avoir 100 gilets plus 10% de ce nombre. Enfin pour être complet sur le dispositif sécurité sur le plan d’eau lagunaire, il faut un Balisage des voies de navigation sur tout le plan d’eau lagunaire » a-t-il ajouté.

Le personnel des pinasses formé à l’utilisation des équipements de sauvetage

Après STL, l’équipe du ministère des transports a visité une pinasse pour vérifier la présence des équipements de sécurité à bord de l’embarcation.

Construites de façon artisanale avec du bois, les pinasses participent au transport des personnes sur la lagune aux côtés des compagnies modernes. À l’intérieur des pinasses en termes d’équipements de sécurité, on trouve, les feux de navigation, des bouées couronnes, des radeaux (engins de sauvetage collectif) qui permettent aux passagers de s’agripper en cas de danger.

Selon le colonel Touré Oumar, les pinasses vont s’équiper de gilets de sauvetage progressivement. Il a indiqué que les risques sur ces bateaux sont minimisés par la formation du personnel navigant à l’utilisation des équipements de sauvetage individuel et collectif, les obligeant à respecter les règles de bases de navigation.

Au sujet de la pinasse qui a coulé il y a quelques jours, le colonel Touré Oumar, précise : « À ce stade, il est difficile de déterminer les causes et les circonstances (de l’accident, ndlr) parce qu’une enquête est en cours. Mais dans les grandes lignes, la pinasse, aux approches du quai du Plateau, a certainement eu une avarie motrice. Du fait des conditions de visibilité difficiles, du fort courant d’eau dans cette zone, le bateau a été entraîné sur un obstacle (un pieux en fer appartenant à un ancien pont), occasionnant une grosse voie d’eau qui a causé le naufrage du bateau.»

La visite technique et la délivrance du permis de navigation.

Tous les bateaux immatriculés en Côte d’Ivoire sont soumis à une visite technique avant la délivrance d’un permis de navigation. La DGAMP est la seule administration habilitée à délivrer le sésame nécessaire pour naviguer sur le plan d’eau lagunaire dans le pays. Ainsi, elle intervient à toutes les étapes de la vie du navire : conception, construction au chantier jusqu’à la livraison et des visites périodiques (annuelles ou semestrielles) durant toute la vie du bateau.

« La DGAMP est l’autorité qui agrée les plans de tous les navires en Côte d’Ivoire avant leur construction dans un chantier naval. Après la construction, les navires sont livrés après que des essais soient effectués» rappelle le colonel Touré Oumar.
A la suite de cette première visite initiale ou visite de mise en service, les navires suivront chaque année une visite annuelle, après avoir effectué des travaux d’entretien en cale sèche ou dans un chantier naval.
Sur la base de l’Arrêté N°332/SEMTAM/CAB du 26 février 2020 fixant les conditions de visite et de certification des navires ivoirien, les inspecteurs des navires vérifient l’état de navigabilité (visite technique) de toutes les embarcations à moteurs battant pavillon ivoiriens. Ce sont les :


– Bateaux à passagers (pinasses, bateaux-bus) ;
– Tines et pirogues de transport à moteur ;
– Bateaux de servitude (remorqueurs, vedette d’avitaillement…) ;
– Bateaux de pêche ;
– Dragues
– Bateaux de plaisance…
Il est bon de préciser qu’en plus des visites citées plus haut, les bateaux à passagers doivent se soumettre à une visite semestrielle selon la règlementation maritime ivoirienne.
« Les visites sont semestrielles pour les bateaux à passagers et annuelles pour les autres types de bateaux.
Entre deux visites d’une même embarcation, le contrôle du maintien du bon état de navigabilité de l’embarcation échoit alors à d’autres services de la DGAMP notamment la Police maritime.
La visite technique du navire consiste à vérifier la conformité de l’engin par rapport à la réglementation nationale. Elle porte sur la structure du bateau c’est-à-dire la coque, les équipements à bord, les équipements de sauvetage, les équipements de lutte contre les incendies, les équipements de navigation, les équipements de premiers soins, le permis de conduire les navires à propulsion mécanique du conducteur. À l’issue de ces contrôles, les navires aux normes reçoivent un titre de sécurité c’est-à-dire un permis de navigation » poursuit le colonel Touré Oumar.

Nature des défectuosités constatées

Selon toujours le colonel Touré Oumar la nature des défectuosités constatées à la suite des visites diffère d’un moyen de transport à un autre. Ainsi pour les Pinasses, on constatera souvent au cours des inspections des moteurs inadaptés à la navigation maritime (moteurs de camions de seconde main) ; matériels de sauvetage (gilets) en nombre insuffisant ; absence d’extincteurs ou extincteurs inadaptés ; nature de la coque inadaptée au transport de passagers ou encore vieillissement ou mauvais état général de la coque…

Pour les Bateaux modernes ce sont les pannes moteurs, absence de pièces de rechange ; matériels de communication défectueux…absence de licence radio, Absence de système d’extinction fixe d’incendie à la machine, Incapacité à produire certains documents administratifs (rôle d’équipage), incapacité de respecter les périodes de visite de sécurité. On note de façon particulière une absence d’équipements radio pour les bateaux bus de la SOTRA.

Le contrôle des navires étrangers en escale dans les ports ivoiriens

Sur la base de la résolution A.1155(32) adoptée en décembre 2021 par l’Organisation Maritime Internationale et de l’Arrêté N° 333/SEMTAM/CAB du 26 février 2020 fixant les procédures de contrôle par l’Etat du port dans les eaux sous juridiction ivoirienne, les inspecteurs de la DGAMP vérifient l’état de navigabilité de tous les navires étrangers en escale dans les Ports d’Abidjan et de San Pedro. Ils procèdent à cet effet au contrôles des documents du navire (Certificats et autres documents registres) et des marins (certificat, contrats…) ; au contrôle de la structure et des équipements (équipement de sauvetage, équipements de navigation…) ainsi que des conditions d’exploitation des navires.

Selon le colonel Touré Oumar environ 900 navires sont contrôlés à Abidjan et 150 navires contrôlés à San Pedro chaque année.
Une dizaine de navires détenus chaque année…et sont libérés à la suite de la correction des déficiences ayant occasionné l’interdiction d’appareillage.

Organisation de l’examen du Permis de conduire Bateau

Les candidats sont les auditeurs des structures de formation agrées par la DGAMP.
A la fin de la formation ceux-ci doivent donc passer les épreuves théoriques et pratiques (bateaux école) pour l’obtention du Permis A ou du permis B.

Effectif des inspecteurs des navires

– 01 Inspecteur principal (Directeur) ;
– 11 inspecteurs de la sécurité des navires
– 25 collaborateurs

Les inspecteurs sont formés à l’ENA (Administration) et suivent des formations techniques spécialisés dans les instituts de formation agréés par l’OMI (Italie, Belgique, Japon…).

Stratégie nationale de sécurisation du Transport lagunaire

A l’instar du secteur routier avec la stratégie nationale de sécurité routière, le ministère des transports a, via sa direction générale des affaires maritimes et Portuaires ( DGAMP) initié une vaste campagne d’assainissement du secteur du transport fluvio-lagunaire.
Au total, cette campagne a permis de mener les opérations suivantes :
– Réinspection et contrôle de tous les bateaux de transport de passagers ;
– Redressement à la baisse du nombre de passagers autorisés à bord des pinasses ;
– Interdiction du transport mixte (Passagers/Marchandises).

Sercom Ministère des Transports

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