La libération des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali depuis le 10 juillet 2022 à leur descente d’avion à l’aéroport de Bamako et dont la libération intervient ce 6 janvier 2023, quatre jours avant la fin de leur mission qui consistait à prendre la relève du 7e détachement de la National Support Element (NSE) dans le pays suscite davantage de questions.
L’ordre de mission produit par le ministère d’Etat, ministère de la Défense de Côte d’Ivoire indique clairement que le contingent devait séjourner au Mali du 10 juillet 2022 au 10 janvier 2023. Ce qui est présenté comme un hasard de calendrier à Bamako semble conforter les observateurs qui n’ont cessé de marteler qu’il s’agissait plutôt d’un moyen de communication interne pour les tenants du pouvoir à Bamako, mais également un moyen de pression – dont les résultats sont scrutés de près – sur les Chefs d’État de la Cedeao suite à la prise de sanction à l’encontre le gouvernement malien de transition.
« Tout est bien qui finit bien », pourrait-on dire. Mais les prochains jours permettront aux différentes parties de faire le bilan de cet accrochage sans précédent entre la Côte d’Ivoire et le Mali. Si à Bamako le sentiment dominant chez les pro-juntes est notamment la victoire du Mali contre son grand voisin – de par la force économique notamment – et la fierté d’avoir pu faire entendre sa voix face au monde, à Abidjan, l’on est pas loin du non-évènement dans l’appréciation de ce dénouement. Dans les jours et les semaines qui suivront, chaque partie s’attèlera donc à communiquer sur son bilan au sortir de cette crise.
Dans les deux pays, partisans du pouvoir et de l’opposition s’écharpent encore sur les réseaux sociaux. Du côté de Bamako, d’aucuns présentent cette crise comme un coup d’épée d’Assimi Goïta dans l’eau au moment où ses partisans lui rendent hommage pour avoir porté haut les les couleurs du Mali même si son autorité ne s’exercerait « que que sur les 200 000 Km² sur les 1,2 millions de Km² » selon ses détracteurs. En Côte d’Ivoire, les proches du pouvoir jubilent et mettent en avant « la constance et la sérénité » dont aurait fait preuve le gouvernement qui s’est gardé – globalement – de commenter la crise avec le Mali.
Fratmat/Par Aboubakar Bamba
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