Ces figures africaines parties définitivement en 2022

En 2022, d’éminentes personnalités du continent, de la culture, de la politique, du sport et bien d’autres domaines sont décédés.

Comme à l’accoutumée, la BBC revient sur les différents décès répertoriés au cours de l’année 2022 au sein de la classe politique, des milieux sportif et artistique.

Au moins, trois anciens présidents de la République figurent parmi les illustres fils du continent africain qui ont tiré leur révérence cette année.

Ce sont Ibrahim Boubakar Keïta du Mali, Mwai Kibaki du Kenya et José Edouardo Dos Santos de l’Angola.

Amadou Soumahoro, ancien président de l’Assemblée nationale (Côte d’Ivoire)

Amadou Soumahoro, ancien président de l’Assemblée ivoirienne, est décédé le 7 mai 2022.

Né le 31 octobre 1953 à Séguéla dans la région du Worodougou, Amadou Soumahoro est décédé le 7 mai 2022.

M. Soumahoro a grandi dans le milieu politique. Il est le fils d’un ancien secrétaire et délégué local du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Losseni Soumahoro.

Après ses études secondaires au Lycée technique d’Abidjan où il obtient son Baccalauréat en économie sociale (Série B), Amadou Soumahoro est admis à la Faculté des sciences économiques de l’Université d’Abidjan.

A Paris où il est inscrit à l’Institut des relations économiques internationales, il obtient en 1979 un diplôme en Commerce international.

Le jeune cadre se déplace en Suisse où il suit une formation au Centre international Cointrin (ICC de Genève) sur le développement des relations commerciales entre les pays en développement et ceux de l’Europe de l’Est.

De retour au pays, M. Soumahoro prend la relève de son père au PDCI-RDA à Séguéla. Il est alors porté, de 1986 à 1990, à la tête du secrétariat permanent du Comité de coordination et intègre le secrétariat de la présidence du congrès du parti.

Entre 1990 et 1993, il est membre du bureau politique du PDCI-RDA et devient membre du conseil municipal de la commune de Séguéla de 1991 à 1994.

Le 27 septembre 1994, il participe à la création du Rassemblement des Républicains (RDR).

Très vite, il gravit les échelons et devient ministre du commerce extérieur en 2002, puis ministre du commerce de 2003 à 2005.

Amadou Soumahoro a occupé maintes fonctions politiques, allant de maire de Séguéla (1996 à 2013), à président de l’Assemblée nationale en 2019, en passant par le poste de président du groupe parlementaire du RDR à l’Assemblée nationale de 2011 à 2019.

De 2011 à 2015, il a été nommé conseiller du président de la République puis ministre auprès de ce dernier chargé des affaires politiques le 4 mai 2018.

Il a aussi été le président de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie jusqu’à sa mort.

Ibrahim Boubacar Keïta, ancien Chef de l’Etat (Mali)

IBK, l’ancien président du Mali a été contraint à la démission par l’armée de son pays.

Né le 29 janvier 1945 à Koutiala, Ibrahim Boubacar Keïta est décédé le 16 janvier 2022 à Bamako.

Ancien Premier ministre de 1994 à 2000, puis président de l’Assemblée nationale de 2002 à 2007, IBK, comme l’appelaient ses proches, est devenu président de la République du Mali le 4 septembre 2013.

Réélu en 2018 au suffrage universel, Ibrahim Boubakar Keïta est arrêté par une garnison de militaires lors du coup d’Etat de 2020 avec son Premier ministre Boubou Cissé et plusieurs autres personnalités politiques.

Dans un contexte de protestation populaire, l’ancien président de la République est contraint à la démission sous la pression de l’armée malienne.

IBK est parti faire ses études secondaires en France à l’âge de 13 ans, au lycée Janson-de-Sailly à Paris.

Après un bref passage à l’université de Dakar, il est retourné en France à l’université Panthéon-Sorbonne, à l’institut d’histoire des relations internationales contemporaines où il décroche une maitrise d’histoire et un diplôme d’études approfondies en politique et relations internationales.

C’est en France qu’il se lie d’amitié avec l’ancien président guinéen Alpha Condé avec qui il a milité au sein de la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France.

IBK a quatre enfants avec sa femme Aminata Maïga Keïta, parmi lesquels l’ancien député Karim Keïta.

José Edouardo Dos Santos

Né le 28 août 1942 à Sambizanga, un quartier pauvre de Luanda, l’ancien chef de l’Etat angolais est décédé le 8 juillet 2022, à l’âge de 79 ans, à Barcelone où il vivait en exil depuis 2019.

Après l’école primaire, Dos Santos, fils d’un maçon-paveur, est inscrit au lycée Salvador Correia de Luanda et contribue à la stratégie estudiantine pour l’indépendance.

A l’âge de 19 ans, il rejoint en 1961 les rangs du Mouvement patriotique pour la libération de l’Angola (MPLA), une organisation nationaliste clandestine de son pays.

Au mois de novembre de la même année, il s’enfuit à Léopoldville, devenue aujourd’hui Kinshasa en République démocratique du Congo, où son organisation pour la libération nationale dispose d’une importante base.

Grâce à ses compétences reconnues, il est nommé vice-président de l’organisation des jeunes du MPLA.

Edouardo Dos Santos rejoint les Forces armées populaires de libération de son pays et est rattaché à un bureau du MPLA à Brazzaville, en république du Congo.

Envoyé en 1963 poursuivre ses études en Union Soviétique, il décroche en 1969 son diplôme d’ingénieur du pétrole et des télécommunications à Bakou en Azerbaïdian.

L’ancien président de l’Angola est féru de musique. Il a chanté et joué de la guitare dans sa jeunesse.

Père de 10 enfants issus de différentes unions, José Edouardo Dos Santos a été le chef de l’Etat de 1979 à 2017 et a dirigé le MPLA de 1979 à 1978.

Mwai Kibaki, ancien président de la République (Kenya)

Né le 15 novembre 1931 à Gatuyaini, un village près de la ville d’Othaya au Kenya, Emilio Mwai Kibaki est décédé le 22 avril 2022 à Nairobi, à l’âge de 90 ans.

Issu de l’ethnie Kikuyu, Mwai Kibaki a été baptisé par des missionnaires italiens au nom d’Emilio Stanley.

Il étudie à l’école de son village, Gatuyaini pendant deux ans avant de rejoindre l’école des missionnaires de Karima pour une durée de trois ans.

Entre 1944 et 1946, il intègre en internat l’école primaire Mathari Boarding Primary School.

En 1947, Mwai Kibaki intègre la prestigieuse école Mang’u High School où il reste jusqu’en 1950, en obtenant les meilleures notes à ses examens.

Encouragé à rejoindre l’armée britannique, il sera défavorisé par une décision du gouverneur colonial Walter Coutts qui a préféré faire engager les membres de l’association des communautés Gikuyu, Embu et Meru (GEMA).

Par la suite, il décide d’étudier l’économie, l’histoire et la politique en s’inscrivant à l’université Makerere, à Kampala en Ouganda.

En 1955, il obtient une bourse d’études au Royaume-Uni où il décroche un diplôme de Licence ès Science en Finance publique à la London School of Economics.

M. Kibaki a gravi tous les échelons politiques de son pays, du poste de député à l’Assemblée nationale (1963-1965, 1969-1970 et 1979-2002), à la présidence de la République, en passant par différents postes ministériels. Il a également été vice-président de la République de 1978 à 19881.

Le 30 décembre 2002, il devient président de la République en succession au président Daniel Arap Moi et reste en poste jusqu’au 9 avril 2013.

Mwai Kibaki était marié et père de quatre enfants.

L’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga

Né à Gao le 8 juin 1954, Soumeylou Boubèye Maiga est décédé en détention dans une clinique de Bamako le 21 mars 2022.

Journaliste formé au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar au Sénégal, Soumeylou Boubèye Maïga se rend en France où il décroche en 1987 le diplôme d’études supérieures spécialisées de diplomatie et administration des organisations internationales à l’Université de Paris-Sud.

Il obtient également un diplôme d’études en relations économiques internationales à l’Institut d’administration de Paris.

Rentré au pays, il exerce son métier de journaliste au quotidien d’Etat L’Essor, puis au journal Soundjata.

En 1991, il a été l’un des artisans de la chute du président Moussa Traoré par son militantisme au Parti malien du Travail et devient d’avril 1991 à juin 1992 un conseiller spécial du président Amadou Toumani Touré, président du Comité de transition pour le salut du peuple (CTSP).

En 1992, M. Maïga devient chef de cabinet du président de la République, Alpha Oumar Konaré.

En 1993, il est nommé ministre des Forces armées et des Anciens combattants dans le gouvernement de Mandé Sidibé.

En 2002, son parti ADEMA investit Soumaïla Cissé à sa place. Mais en 2006, face à la décision de son parti de soutenir la candidature du président Amadou Toumani Touré à la présidentielle, Soumeylou Boubèye Maïga décide de fonder le mouvement Convergence 2007.

Exclu de l’ADEMA avec plusieurs de ses sympathisants, à la suite de cette décision, il se présente à la présidentielle dont il est sorti 6e à l’issue du scrutin.

Avec plusieurs autres opposants, dont l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, ils voient leur recours de contestation des résultats de la présidentielle rejeté par la Cour constitutionnelle le 12 mai 2007.

M. Soumeylou Boubèye Maïga a été le Premier ministre du Mali du 30 décembre 2017 au 23 avril 2019.

Il a également occupé les fonctions de chef des services de renseignements de son pays, de ministre des Affaires étrangères et de secrétaire général de la présidence. Il est père de 8 enfants.

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