Brassivoire en difficulté – Le principal syndicat Synt-Brasserie annonce des heures chaudes

Ses bières prisées sur le marché / Brassivoire licencie 25 travailleurs

La Centrale d’Evariste Koudou à la rescousse

La sérénité n’est pas de mise à Brassivoire, le deuxième brasseur ivoirien de bières, installé dans la zone industrielle d’Attinguié en 2016. Derrière l’imposante bâtisse abritant les installations, derrière l’investissement colossal de 100 milliards de Fcfa, les travailleurs ne vivent pas le bonheur qu’ils étaient en droit d’attendre. A en croire le Syndicat national des travailleurs des brasseries (Synt-Brasserie) que dirige Alain Titilo, l’employeur s’apprête à licencier 25 travailleurs sous le motif économique. 25 travailleurs dont la liste est déjà dressée et qui devraient quitter la société le 2 janvier 2023.

Une mesure que contestent Alain Titilo et ses camarades qui ont reçu le soutien de la Fédération générale des travailleurs de Côte d’Ivoire, Centrale syndicale dirigée par Evariste Koudou. Lequel était présent mardi sur le site de Brassivoire à l’assemblée générale extraordinaire que tenait M. Titilo.
C’est à cette AG que l’on apprend que depuis deux ans, la direction de l’entreprise est devenue coutumière de cette pratique en mettant dehors chaque mois de décembre des travailleurs.

Pour Evariste Koudou, cette mesure de licenciement de 25 travailleurs pour motif économique est une méprise, une comédie qui ne doit pas prospérer. « Cette décision est nulle et de nul effet », martèle-t-il renvoyant les responsables de Brassivoire à leurs copies. Selon M. Koudou, le licenciement pour motif économique s’opère à l’issue d’une procédure encadrée par la loi.

Selon le syndicaliste, l’une des conditions est la publication des résultats de l’entreprise aux travailleurs afin qu’ils soient mis au parfum des difficultés qui assaillent l’employeur. Il faut que le bilan des trois dernières années mettent véritablement en lumière les difficultés avant d’évoquer ce genre de licenciement, argumente Evariste Koudou. Il estime que le problème est ailleurs et non dans une situation de faillite de l’entreprise. « La direction veut décapiter les syndicats pour ne plus qu’il y ait de la contestation ici. Et c’est parce que vos revendications sont nobles qu’on veut vous renvoyer », a-t-il relevé.

Le Synt-Brasserie ne veut point se laisser faire face à cette décision de l’employeur. Des actions de masse sont prévues dont une grève. « Le préavis de grève sera déposé suivant les procédures légales dans les prochains jours », avertit Alain Titilo.

Du côté de la direction une note sans grande précision indique effectivement que l’entreprise contrôlée par la multinationale Heineken bat de l’aile au regard de ses résultats pas satisfaisants ces dernières années et seulement après 6 ans de vie. La mauvaise distribution des marques serait la cause. Et à ce niveau, le secrétaire général du Synt-Brasserie dit ne pas comprendre pourquoi le responsable de la distribution payé à prix d’or ne figure pas sur la liste des licenciés.
C’est un long feuilleton qui commence. Nous y reviendrons.

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

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