Le mois de décembre vient d’atteindre sa période cruciale pour tous les abidjanais et toutes les populations de Côte d’Ivoire, avec son lot de dépenses mais aussi de désagréments au niveau du transport urbain en saturation. Depuis des années, les populations d’Abidjan et de ses environs font face à des hausses inconsidérées du coût du transport urbain malgré les efforts du gouvernement pour soutenir le coût du carburant, notamment du gasoil à la pompe ; le gasoil étant le carburant couramment utilisé par les véhicules de transport en commun.
Le constat fait par le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » est qu’aux heures dites creuses, la tarification normale et les lignes de desserte sont respectées. Aux heures de pointe, en début de matinée ou en début de soirée, les tarifs deviennent inflationnistes ; certains transporteurs ayant détourné à leur profit la loi de l’offre et de la demande. Le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » constate aussi qu’il existe des distances spécifiques pour les heures de pointe qui obligent les usagers à payer deux fois pour le prix d’un même trajet, certains transporteurs prenant le plaisir de fractionner les lignes desservies pour multiplier leurs gains. En fin d’année, surtout au mois de décembre, la situation empire. Les prix passent du simple au double, et, parfois, au triple. Les minicars désignés communément par le terme de « gbakas » et les taxis intercommunaux appelés « wôrrô wôrrô » sont les champions de cette pratique qui fait partie des mœurs quotidiennes du transport en commun à Abidjan.
Malheureusement, cette situation qui dure depuis des années n’offusque aucune autorité, ni le ministère en charge des transports ni le Haut conseil du patronat des entreprises de transport routier de Côte d’Ivoire qui ne voient, jusque-là, absolument rien de mauvais dans la pratique en cours. L’on ne compte plus le nombre de reportages de la presse écrite et de la presse audiovisuelle sur le calvaire des populations abidjanaises lié à ces hausses anarchiques et inconsidérées du coût du transport qui impactent lourdement leur pouvoir d’achat. Des études (Banque mondiale, 2019) révèlent que les ménages à Abidjan dépensent en moyenne entre 20 et 30% de leur revenu dans les transports et, à ce niveau, la prime de transport accordée aux fonctionnaires, pour ne considérer que cette catégorie d’agents sociaux, apparaît plutôt comme une goutte d’eau dans l’océan de leurs dépenses de transport.
Les populations se sentent livrées à elles-mêmes et à la cupidité vorace de certains transporteurs malhonnêtes. L’on dit qu’il revient aux usagers de refuser de monter dans les engins où sont appliqués des tarifs inflationnistes. Mais, que peuvent quelques individus déjà éreintés par une dure journée de travail et dont la préoccupation principale est de rentrer chez eux face à des transporteurs véreux déterminés à appliquer leurs tarifs frauduleux avec l’aide de ceux qu’on appelle « gnambros » ? Dans ces conditions, le citoyen se trouve trop faible pour défendre ses intérêts, pour faire valoir ses droits et obliger au respect des tarifs officiels.
Pour le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire », il revient au gouvernement de veiller au respect des droits du consommateur quel qu’il soit et de s’assurer de la qualité des services à lui fournis qui ne se limitent pas au seul domaine du transport en commun. Des déclarations sont souvent faites pour appeler au respect des tarifs, la plupart du temps, seulement après l’ajustement du prix du carburant à la pompe et face aux velléités d’augmentation du tarif de certains transporteurs. Malheureusement, les appels au respect des tarifs ne touchent jamais le phénomène que le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » dénonce dans cette déclaration.
Si une corporation se révèle plus forte que l’Etat, cela signifie que cet Etat a failli. Or, un Etat n’est jamais faible, pas en République et surtout pas en Côte d’Ivoire où les exemples de sa force républicaine foisonnent. Pour le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire », c’est plutôt la volonté d’apporter une solution à ce problème récurrent qui manque. Dans ce cas, il s’agit d’un laxisme entretenu avec intelligence pour satisfaire des intérêts socio-politiques dans le cadre d’un capitalisme de connivence.
De nombreux ivoiriens pensent que la stratégie du laisser-faire adoptée par les responsables en charge du transport routier en Côte d’Ivoire ne repose pas sur une quelconque incompétence de leur part ni sur une paresse intellectuelle à imaginer des solutions. Pour eux, elle repose sur une collusion d’intérêts qui trouve son explication dans le soutien que les transporteurs, par leur activisme, auraient apporté aux heures de braises de la conquête du pouvoir par le Rassemblement des républicains (RDR) d’alors. Le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » souhaite voir ces allégations infondées être démenties par une réactivité exemplaire des autorités en charge du transport qui donnera force au droit et à l’ordre sur le désordre ambiant entretenu d’une génération de transporteurs à une autre.
La pratique des transporteurs dénoncée par le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » est, en droit, une infraction intentionnelle reposant sur des agissements frauduleux. L’on a une fausse présentation d’une offre reposant sur des arguments réels pour pousser le consommateur à accepter l’inacceptable. « C’est le prix de l’heure de pointe » ou « c’est le prix des embouteillages qui nous font brûler beaucoup de carburant » est la musique servie aux abidjanais les matins et les soirs, aux heures de pointe. Cette escroquerie peut être requalifiée en racket ou en extorsion de fonds punis par le code pénal. Malheureusement, c’est à leur corps défendant et en connaissance de cause que les populations participent à ce projet d’escroquerie.
Le gouvernement ne doit pas laisser des transporteurs véreux escroquer impunément les populations. Il y a trop longtemps que ces pratiques durent sans qu’aucun gouvernement n’y apporte véritablement de solution. Il est vrai que l’Etat ne peut pas mettre un agent dans chaque véhicule de transport en commun pour veiller à l’application effective des tarifs homologués et au respect des lignes de desserte. Mais le ministère des transports peut mettre à la disposition des populations un numéro vert pour signaler tous les cas de non-respect des tarifs et des lignes desservies en communiquant le numéro d’immatriculation du véhicule, la ligne, l’heure et toutes les informations qui pourraient se révéler utiles pour appréhender l’indélicat transporteur. Au lieu de la sanction immédiate, le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » propose une sensibilisation préalable des transporteurs indélicats identifiés au respect des tarifs et des lignes de desserte. Les associations de consommateurs et les syndicats de transporteurs pourraient participer à la campagne de sensibilisation et à l’opération de recueil d’informations.
Pour le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire », au-delà de ces mesures circonstancielles, la protection des consommateurs et le respect de leurs droits et intérêts devraient être érigés en domaine politique et mentionnés dans les compétences ministérielles comme celles du ministère de la justice par exemple. En Allemagne où cela existe, nous avons le ministère fédéral de la justice et de la protection des consommateurs. Le modèle de la Commission européenne peut aussi être exploité. Cette institution de l’Union européenne a mis en place un Groupe consultatif européen des consommateurs et recourt très souvent à des directives qui garantissent la protection des consommateurs en édictant des normes. En Côte d’Ivoire, il existe plusieurs fédérations d’associations de consommateurs. Mais, elles n’ont pas la force politique nécessaire pour défendre les droits et intérêts des consommateurs. Faire de la protection des consommateurs une compétence ministérielle ne pourrait qu’améliorer la qualité de nombres de services et de la vie en Côte d’Ivoire.
Parce que la police nationale participe à la résolution de la problématique de la mobilité des populations abidjanaises, le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » voudrait se réjouir des dispositions prises par le Général Youssouf Kouyaté et ses hommes pour assurer la sécurité et faciliter le déplacement des abidjanais en cette période de fin d’année. Depuis des années, les populations constatent avec bonheur, surtout aux heures de pointe et sur les axes à embouteillages, la participation de la police nationale à la fluidité de la circulation dans la grande agglomération d’Abidjan. Le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » félicite la police nationale pour cette initiative salutaire, citoyenne et républicaine. Le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » demande aux entreprises responsables des travaux d’infrastructures dans la ville d’Abidjan de commettre des agents pour aider à la fluidité routière là où leurs travaux impactent la circulation. Une note du district d’Abidjan pourrait les motiver dans ce sens. Le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » souhaite aussi la participation au dispositif de fluidité routière de la police nationale et, pour ces périodes de fêtes, des mairies des différentes communes d’Abidjan en mettant à contribution la police municipale. Le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » invite, pour finir, les populations au respect des dispositifs qui seront mis en place et des mesures qui seront prises pour assurer leur sécurité en ces périodes de fêtes et faciliter la circulation des biens et des personnes dans le district d’Abidjan.
Fait à Abidjan, le 14 décembre 2022.
Pour « Les Démocrates de Côte d’Ivoire ».
Le Président
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