Dans l’une des plus vastes opérations policières depuis des années, 25 personnes ont été arrêtées. Selon les enquêteurs, ils préparaient plusieurs attaques armées, notamment contre le Bundestag.
Par Thomas Wieder(Berlin, correspondant)
Il s’agit d’une des plus vastes opérations de la police allemande depuis de longues années. Le jour n’était pas encore levé, mercredi 7 décembre, quand plus de 3 000 policiers ont mené un vaste coup de filet contre un réseau terroriste d’extrême droite dont les membres sont soupçonnés d’avoir préparé plusieurs attaques armées, notamment contre le Bundestag.
Au total, vingt-cinq personnes ont été interpellées dans onze des seize Länder du pays et plus de 130 logements, bureaux et entrepôts ont été perquisitionnés, parmi lesquels la caserne du commando des forces spéciales de la Bundeswehr, situé à Calw (Bade-Wurtemberg), dans le sud-ouest de l’Allemagne.
Selon les informations du Spiegel, les membres de ce réseau terroriste seraient liées aux Reichsbürger (« citoyens du Reich »), un mouvement apparu dans les années 1980 dont les membres ne reconnaissent pas la légitimité des institutions de l’Allemagne fédérale, prônent le rétablissement de l’empire (le Reich) et refusent d’obéir à la police de l’Etat et de payer impôts, amendes et cotisations sociales. Le groupe – une nébuleuse plutôt qu’une organisation solidement structurée – compterait environ 15 000 membres à travers le pays.
Selon plusieurs médias, deux personnalités de cette mouvance, qui n’a jamais caché ses velléités séditieuses, ont été arrêtées en particulier. La première est un ancien commandant parachutiste, Rüdiger von P., âgé de 69 ans. La seconde est le descendant d’une vieille famille de l’aristocratie allemande, connu sous le nom d’Henri XIII, prince Reuss, âgé de 71 ans et vivant en Thuringe, une région de l’ancienne Allemagne de l’Est où l’extrême droite est fortement implantée et solidement organisée.
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Un projet violent et organisé
Dans son projet de supprimer l’ordre démocratique, ce réseau est « conscient qu’il y aura aussi des morts », « une étape intermédiaire jugée nécessaire » pour atteindre le « changement de système ». La justice dit avoir identifié une organisation très structurée et hiérarchisée composée d’un « organe central », d’un « bras militaire » et de commissions « justice », « affaires étrangères » ou « santé ». D’anciens militaires comptent parmi les protagonistes.
Très récemment, en octobre, des membres du « bras militaire » ont repéré des casernes de la Bundeswehr, l’armée allemande, afin d’évaluer leur capacité à accueillir leurs propres troupes après leur « coup d’Etat ».
Le Monde avec AFP
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