Ils sont tous reconnaissants aux autorités ivoiriennes après les revalorisations obtenues du gouvernement. Ils saluent et félicitent même le président Ouattara pour les décisions salvatrices et inédites. Seulement voilà, s’ils acceptent les termes de la trêve sociale, les syndicats des impôts amenés par la Fédération des syndicats de la direction générale des impôts (Fesy-Dgi) se disent exaspérés par l’inertie de leur tutelle et surtout du Dg des Impôts. En chœur, les syndicalistes dénoncent une incompétence et appellent à la démission de leur premier responsable.
De quoi s’agit-il ?
Par la voix de Koné Lama, le président de cette faîtière et porte-parole, l’ensemble des syndicats est mécontent du peu d’attention que la direction accorde à de vieilles revendications pour lesquelles des engagements et des protocoles d’accord ont été signés longtemps avant la trêve sociale. Lesdits engagements, à en croire M. Lama, ne sont jusque-là pas tenus. Et cette attitude n’est pas pour plaire aux dirigeants syndicaux qui subissent la pression des syndiqués qui les soupçonnent parfois de complicité.
« Contrairement aux exigences de la lettre et de l’esprit dudit protocole portant trêve sociale, le dialogue social avec le directeur général des impôts, d’une part et monsieur le ministre du budget et du portefeuille de l’état, d’autre part, est rompu alors même que les engagements pris par ces autorités peinent à être satisfaits », révèle Koné Lama.
Et le conférencier du jour de passer en revue le chapelet de revendications non résolues depuis 2019. Entre autres :
. La mise en œuvre effective du profil de carrière signé le 1er juin 2022;
. Le reversement à la mutuelle des agents des prélèvements par eux consentis pour le financement des soins médicaux et autres prestations sociales;
. L’apurement de tous les arriérés de primes dues aux admis des concours professionnels depuis 2018;
. Le paiement des indemnités de départ à la retraite et de celles dues aux ayant-droits des agents décédés;
. L’application intégrale de la charte d’éthique et de déontologie;
. L’octroi à la direction générale d’une ligne budgétaire pour régler définitivement les questions récurrentes d’insuffisance de ressources pour son fonctionnement régulier;
. La nomination des directeurs et sous-directeurs pour les directions de fiscalité locale et de la formation créées depuis 2021 ainsi que la nomination aux postes de directeur régional, de receveur principal restés vacants.
Pour les syndicats, ce sont des revendications incompressibles qui traînent cinq mois après la suspension d’une grève en juillet 2022. Ils disent ne plus vouloir attendre. Et si rien n’est fait dans les meilleurs délais, une tournée nationale de remobilisation des troupes va se faire pour décider de la conduite à tenir. En perspective, la rupture de la trêve sociale et l’entrée en grève de tous les syndicats.
Renchérissant les propos du porte-parole, Narcisse Zéréyé Zedou du Resa-fisc a dit : « On ne peut pas se prévaloir de la trêve sociale pour ne pas respecter les engagements pris… La confiance est rompue entre nos autorités et nous. Elles veulent nous livrer à la vindicte de nos militants ». « On est fatigués de cette façon de gérer de la Dgi », ajoute-t-il, dépité.
Sur un autre ton Ivan Bohué de l’Unagi-Ci relativise : « dans un contexte de trêve, notre sortie devrait être incompressible mais ce que nous demandons, ce sont des acquis sur la base d’accords signés. C’est l’exemple du profil de carriere ».
Les prochains jours risquent donc d’être orageux à la direction générale des impôts où les syndicats estiment que le non-respect des engagements pris a une répercussion négative sur le fonctionnement de la régie. Des manques à gagner de 50 milliards sont ainsi constatés du fait que les agents, aux dires des conférenciers, seraient utilisés au-delà de leur capacité.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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