En Côte d’Ivoire , l’on constate que la délivrance de la carte de journaliste professionnel ne garantit plus que le titulaire est effectivement payé selon la convention qui régit la profession.
Peut-on continuer en Côte d’Ivoire de se contenter d’un bulletin de salaire produit par des entreprises sans s’assurer de ce que les salaires sont payés pour continuer à délivrer la carte de journaliste professionnel ?
Il y’a quelques années, les patrons de presse avaient peur d’avoir affaire à un journaliste professionnel, car ils savaient ce que cela leur coûtait.
Les journalistes professionnels avaient droit à des salaires minimums. Aujourd’hui, la situation a changé.
Comment peut-on avoir des journalistes professionnels réguliers lorsque selon l’ANP seules 4 ou 5 entreprises sont régulièrement constituées, ou fonctionnent selon la loi, et lorsque de ce fait l’informel et l’irrégularité sont les maîtres absolus du secteur de la presse ?
L’Anp a entrepris une mission de régulation qui vérifie entre autres que le journaliste professionnel est effectivement payé à la convention, à travers un virement bancaire.
Les paiements présumés en espèce , ou par chèque ne sont pas considérés comme fiables.
La commission CIJP va-t-elle à ce stade sans les contrôles ?
Comment se donne-t-elle les moyens pour contrôler que le journaliste tire effectivement l’essentiel de ses ressources dans l’exercice du métier ?
L’on sait simplement qu’elle juge sur pièces. Ainsi, le journaliste envoie des documents, la rédaction transmet des documents , et la commission leur accorde la bonne foi. Sans volonté d’investigations , et sans demander des documents complémentaires en guise de vérification.
Souvent, elle est alertée, puis elle prend des mesures.
Si la loi a posé la question des revenus, la commission doit songer à un mécanisme pour en faire le contrôle et s’en donner les moyens comme l’ANP ?
Elle délivre la carte, et même si l’Anp fait la régularisation, elle le fait dans plusieurs domaines et s’agissant de la carte, ce n’est pas à elle de faire le travail de la commission paritaire de la carte CIJP.
N’est-il pas temps que la commission se donne d’autres moyens de contrôle ?
L’Anp a dit que seulement 5 entreprises de presse sont en règle.
Partant de cela, en dehors des médias publics et audiovisuels privés ayant des journalistes professionnels, est-ce possible pour la commission paritaire , et pour l’Unjci de ne pas travailler selon les recommandations et les observations de l’ANP , qui est un organe de régulation pour tous.
Le problème de la presse ce n’est pas l’absence de mobilisation face à une nouvelle loi, c’est aussi la capacité à déployer pleinement les lois qui existent déjà.
Hervé Coulibaly
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