Le président de la Fifa, Gianni Infantino, a accusé l’occident d’hypocrisie, sur le bilan du Qatar en matière de droits de l’homme, à la veille de la Coupe du monde.
Dans une sortie extraordinaire lors d’une conférence de presse à Doha, Infantino a parlé pendant près d’une heure en s’érigeant en defenseur “passionné” du Qatar et du tournoi.
Dans les démocraties occidentales, l’événement a été éclipsé par des problèmes, notamment la mort de travailleurs migrants et le traitement des lesbiennes et des homosexuels.
Infantino, de nationalité Suisse, a déclaré que les nations européennes devraient s’excuser pour les actes commis durant leur propre histoire, plutôt que de se concentrer sur les problèmes des travailleurs migrants au Qatar.
« Aujourd’hui, j’ai des sentiments forts. Aujourd’hui, je me sens Qatari, je me sens Arabe, je me sens Africain, je me sens gay, je me sens handicapé, je me sens travailleur migrant. »
Dans un monde changeant, ou le discours unipolaire occidental est contesté par plus de la moitié de l’humanité, la première Coupe du monde de football de l’histoire dans un pays arabe est éclipsée en Europe par les questions de droits de l’homme.
Pour certains observateurs, les idéologues occidentaux tentent par ce volte-face sur la question des droits de l’homme, de contester les efforts immenses accomplis par le Qatar en termes d’infrastructures et d’influences.
Ceux-ci font remarquer qu’à chaque événement majeur organisé hors des frontières de l’Union Européenne, certains idéologues européens tentent de noyer l’événement en suscitant des débats hors du cadre sportif, “la preuve d’une arrogance qui n’a plus sa place”.
Quelques morceaux choisis des propos tenus par Infantino
« Nous avons reçu de nombreuses leçons des Européens et du monde occidental. Je suis européen. Pour ce que nous faisons depuis 3 000 ans dans le monde, nous devrions nous excuser pour les 3 000 prochaines années avant de donner des leçons de morale.
« Si l’Europe se soucie vraiment du destin de ces personnes, elle peut créer des canaux légaux – comme l’a fait le Qatar – où un certain nombre de ces travailleurs peuvent venir travailler en Europe. Donnez-leur un avenir, un espoir. »
« J’ai du mal à comprendre les critiques. Nous devons investir dans l’aide à ces personnes, dans l’éducation et leur donner un avenir meilleur et plus d’espoir. Nous devrions tous nous éduquer. Beaucoup de choses ne sont pas parfaites mais la réforme et le changement prennent du temps. »
« Cette leçon de morale unilatérale n’est que de l’hypocrisie. Je me demande pourquoi personne ne reconnaît les progrès réalisés ici depuis 2016. »
« Ce n’est pas facile d’accepter les critiques d’une décision qui a été prise il y a 12 ans. Le Qatar est prêt. Ce sera la meilleure Coupe du monde de tous les temps. »
« Je n’ai pas à défendre le Qatar, ils peuvent se défendre. Je défends le football. Le Qatar a fait des progrès et je ressens beaucoup d’autres choses aussi. »
« Bien sûr, je ne suis pas qatarien, arabe, africain, gay, handicapé ou travailleur migrant. Mais je me sens comme eux parce que je sais ce que signifie être victime de discrimination et d’intimidation en tant qu’étranger dans un pays étranger. »
« Les réformes et le changement prennent du temps. Elles ont pris des centaines d’années en Europe, pour arriver là où on est », a insisté Infantino, dénonçant encore une fois des « critiques profondément injustes ».
« Doha est prêt, le Qatar est prêt. Et ce sera la plus belle Coupe du monde de l’histoire. »
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Sylvie Kouamé avec Gbansé Douadé Alexis (GDA)
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