Beaucoup de critiques après l’édition 2022 mais…
La 7e édition du Primud a eu lieu dans la nuit du dimanche 6 au lundi 7 novembre 2022. L’artiste en vogue évoluant dans le genre coupé décalé Ks Bloom a été sacré primud d’or de l’année. Les spécialistes sont unanimes sur son talent et son mérite. Il n’est qu’en début de carrière mais son inspiration et les thèmes de ses chansons ont fait la différence. Ils forcent l’admiration qui le met au hit parade des artistes du moment. Le trophée qu’il reçoit, récompense le meilleur des meilleurs choisi par vote électronique des internautes. Ks Bloom a été préféré à Didi B qui portait la faveur des pronostics au regard d’une année riche de l’artiste, devenu monstre sacré du Rap.
Après le rideau sur l’événement, les primud bien qu’adoptés par le public ivoirien et les amoureux de la musique font l’objet de plusieurs critiques. Les plus acerbes concernent l’organisation de la soirée riche en sons, en lumière mais surtout faite de cafouillages et d’improvisations. L’organisateur en chef, Le Molare président de MGroup qui vient souvent faire son numéro sur le podium comme si les nombreux maîtres de cérémonie commis à la tâche ne pouvaient pas traduire au mieux ses messages. A un moment donné, il y a eu cette confusion de genre où la soirée est transformée en une foire à la charité ou en un téléthon. Le comédien Gbizié Zoumana, malade depuis un temps, et le rossignol national Bailly Spinto auront été des plus heureux en recevant dans la foulée des dons. Chaque donateur venant au pupitre pour s’exécuter. Une aubaine pour les Hassane Hayek devenus vagabonds de la charité en Côte d’Ivoire.
Les primud, ce sont aussi les prix dans plusieurs catégories. Pas moins de 30 catégories pour une soirée spectacle diffusée en direct. Il faut être « La 3 », la 3e chaîne du groupe de la Rti pour accepter de couvrir en direct une cérémonie, certainement la plus longue au monde en matière de transmission. Fatigue, lassitude, programmation parfois mal faite, somnolence du public, bref, tout ce cocktail s’y est invité pour le malheur des téléspectateurs qui avaient de bonnes raisons de décrocher après une heure de soirée. L’apothéose était bien loin même jusqu’à minuit. C’est aux environs de 4 heures, lundi matin, que le Primud d’or a été sacré dans une salle du palais des congrès de Sofitel hôtel Ivoire presque vide.
Les bonnes notes cependant n’ont pas manqué. En dépit du cafouillage, il est bon de reconnaître le mérite de Molare d’avoir inventé un tel évènement. Une invite à l’excellence chez les artistes, un rendez-vous du savoir-faire et du savoir-paraître. La note de gaieté et d’originalité aura été le côté vestimentaire de l’événement. Les artistes ont fait voir de la créativité et du subliminal dans le choix de la tenue vestimentaire. Que ce soit Eunice Zunon, Roman Chiyaya, Roseline Layo ou Apoutchou National. Tous ont donné à voir des tenues qui allient beauté, exubérance, extravagance et grandeur. C’était magnifique et magique !
Pour que les primud gagnent en maturité, il suffira de corriger les manquements. D’abord, en commençant par imaginer une formule pour raccourcir la durée du spectacle. Le ramener à des proportions raisonnables en deçà de ces longues heures imposées au téléspectateur. Pourquoi pas une demi-finale et une finale ?
Pourquoi ne pas créer un jury à côté du vote électronique qui n’est pas toujours sans biais et où les plus généreux parmi les artistes s’offrent des votes ?
La balle est dans le camp des organisateurs. Sinon, l’événement en lui-même a déjà gagné en notoriété et s’impose comme une référence en Afrique. Reste à l’améliorer.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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