La livre plonge face au dollar, le ministre des Finances étant démis de ses fonctions par Liz Truss.
En pleine crise provoquée par les mesures budgétaires controversées, La Première ministre britannique Liz Truss a démis de ses fonctions le ministre des Finances Kwasi Kwarteng.
La livre plongeait face au dollar vendredi dans un marché ultra-volatile alors que le ministre des Finances Kwasi Kwarteng a été démis de ses fonctions, selon la presse britannique.
Sur la sellette après seulement 38 jours au pouvoir, la Première ministre britannique Liz Truss tiendra vendredi après-midi une conférence de presse, après le retour précipité à Londres de son ministre des Finances en pleine crise provoquée par les mesures budgétaires controversées du gouvernement.
L’instabilité politique dans le pays pesait sur la livre qui perdait 1,20% à 1,1188 dollar et 0,59% face à l’euro à 86,84 pence vers 12H00 GMT (14H00 à Paris), au lendemain d’un bond du sterling sur des spéculations de changements de politique budgétaire au Royaume-Uni.
Kwarteng est l’avant-dernier en longévité au poste de ministre des finances du Royaume-Uni. En 1970 Iain Macleod décédait trente jours après sa prise de fonction des suites d’une crise cardiaque.
Kwarteng est remplacé par l’ancien ministre Jeremy Hunt, auparavant successivement ministère de la Culture, ministère de la Santé et ministre des Affaires étrangères. Dans cette dernière fonction, il avait fait place à l’actuel premier-ministre Truss en juillet 2019.
Le Royaume-Uni a donc son cinquième ministre des Finances depuis 2019. Les mandats de Nadhim Zahawi (63 jours) et Sajid Javid (204 jours) avaient été également très courts.
Si les investisseurs s’étaient satisfaits jeudi d’informations de presse qui évoquaient une éventuelle volte-face du gouvernement sur ses mesures budgétaires, le départ de M. Kwarteng ajoute au manque de continuité de la politique économique Outre-Manche, où la nomination d’un quatrième Chancelier en quatre mois est désormais attendue.
La livre est à la peine face au dollar
Sur le marché obligataire, le rendement des bons à 10 ans baissait un peu à 3,98% – en forte baisse par rapport à mardi, quand ils avaient culminé à 4,64%. Par ailleurs, la livre est à la peine face à un dollar en pleine forme. Le yen cédait 0,44% à 147,78 yens pour un dollar après être monté à 147,88 yens, un nouveau plus bas depuis 1990.
« Nous sommes au dessous du niveau où les autorités étaient intervenues le mois dernier pour doper la devise », remarque Jim Reid, analyste de Deutsche Bank.
Les cambistes délaissent en masse le yen en raison de la divergence de politique monétaire des deux côtés du Pacifique: la Banque du Japon maintient une politique monétaire très souple alors que l’inflation japonaise est de moins de 3%.
Aux États-Unis, au contraire, l’inflation s’est montrée persistante en septembre, en très légère baisse sur un an à 8,2%, ce qui devrait encourager la Réserve fédérale américaine (Fed) à remonter ses taux toujours plus vite.
Enfin, le forint hongrois grimpait en flèche, prenant 2,37% face à l’euro à 418,53 forints, s’éloignant de son plus bas historique atteint la veille à 432,22 forints.
La Banque centrale de Hongrie avait effrayé les marchés en ne relevant pas ses taux fin septembre, malgré une inflation qui culmine à 20% sur un an, et la devise avait plongé de 6% en deux semaines depuis cette décision. Signal reçu par la Banque: un de ses dirigeants a annoncé dans l’urgence, depuis Washington, un resserrement marqué de sa politique monétaire, provoquant le rebond du forint.
Avec BFmtv
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