Révélations sur « l’armée numérique » du Paris Saint-Germain
Le PSG a chargé une agence externe de créer une « armée » de faux comptes Twitter qui a mené des campagnes violentes et ordurières, notamment contre des médias et des personnalités du club de football. Mediapart est l’une de ses cibles privilégiées. Même Kylian Mbappé a été égratigné.
« Adrien« Adrien Rabiot. Gros FDP. Ça bouge pas. » En apparence, il s’agit d’un tweet vulgaire contre l’ancien milieu de terrain du PSG, mais tristement banal dans l’océan des réactions sur les réseaux sociaux. En réalité, ce message posté le 7 mars 2019 fait partie de centaines d’autres qui ont été publiés par des comptes téléguidés en sous-main par la direction de la communication du Paris Saint-Germain.
MEDIAPART
PSG: DES COMPTES AURAIENT ÉTÉ PAYÉS PAR LE PSG POUR ATTAQUER MBAPPÉ SUR TWITTER
Selon Mediapart, le PSG a utilisé une agence numérique qui s’est chargée de mener des campagnes de dénigrement sur les réseaux sociaux avec une « armée numérique ». Kylian Mbappé a été ciblé en 2019.
Scandale sur la toile. Mediapart s’est procuré un rapport de 50 pages qui montre que le Paris Saint-Germain a payé une agence numérique chargée de mener une campagne d’influence et de dénigrement sur les réseaux sociaux entre 2018 et 2020. Kylian Mbappé a été l’une des cibles de cette opération, qui a également été dirigée contre d’autres personnes, notamment Adrien Rabiot, et plusieurs médias.
Auprès de RMC Sport, le club de la capitale dément fermement les affirmations du média d’investigation. « Le club n’a jamais contracté une agence pour porter atteinte à une personne ou à une institution », fait savoir une source proche du club. Mais l’agence en question, Digital Big Brother, enregistrée à Barcelone, assure à Mediapart qu’elle a bien opéré pour le compte du PSG. Elle précise même avoir été directement sous les ordres de Jean-Martial Ribes, qui était à l’époque le directeur du service de communication du club.
Mbappé pris pour cible en 2019 par un compte à près de 10.000 abonnés
Avec une « armée numérique » qui s’articulait autour d’un gros compte Twitter comptant près de 10.000 abonnés (@PanameSquad), la campagne de dénigrement a visé Kylian Mbappé en 2019. Cette année-là, le champion du monde français avait profité de la soirée des trophées UNFP pour exprimer des envies de changer d’air: « Je sens que c’est peut-être le moment d’avoir plus de responsabilités. J’espère que ce sera peut-être au PSG, ce serait avec grand plaisir. Ou ce sera peut-être ailleurs ». En réaction, une attaque avait été lancée sur les réseaux sociaux à travers @PanameSquad: « Les supporters parisiens t’aiment beaucoup, tu le sais… T’as fait passer ton «message» ce soir, et quel timing!? Si tu pouvais presser comme ça sur le terrain… ». Avant cet épisode, le même compte avait exhorté le joueur à « bosser en silence » et à limiter ses « déclarations ».
Digital Big Brother, qui dispose d’un document détaillant son activité pour le PSG lors de la saison 2018-2019, a joué la carte de la « confidentialité » auprès de Mediapart pour se dispenser de tout commentaire sur la nature précise de ces opérations numériques. « Nous sommes tenus à la discrétion concernant les dossiers que nous traitons et les accords que nous signons », a fait savoir l’entreprise.
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Le PSG a vigoureusement démenti auprès de RMC Sport ces allégations. « On a passé l’année dernière à renouveler Mbappé avec le plus gros contrat du sport mondial et impliquant le président Macron, et vous pensez qu’en même temps on le trollait ? », ajoute une source proche du club.
RMC
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