Après le Burkina Faso, le Mali, la Guinée et le Sénégal, BNP Paribas veut quitter la Côte d’Ivoire, marquant un recentrage de ses activités.
Pour Abidjan, reprendre la BICICI permettra d’accompagner plus efficacement les acteurs économiques opérant tant sur le plan local qu’international.
En Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, président de la République a signé, mercredi 28 septembre, le décret autorisant l’Etat à reprendre une participation majoritaire dans la BICICI (Banque internationale pour le commerce et l’Industrie de la Côte d’Ivoire). L’institution bancaire créée en 1962 était détenue jusque-là par le géant français BNP Paribas.
En attendant le feu vert de la commission bancaire de l’Uemoa, on en sait un peu plus sur le deal.
L’Etat ivoirien s’est appuyé sur un consortium d’entités publiques ou semi-publiques, formé par la Banque nationale d’investissement (BNI), l’Institution de prévoyance sociale-Caisse générale de retraite des agents de l’Etat (IPS-CGRAE), la Caisse des Dépôts et Consignations de Côte d’Ivoire (CDC-CI) et la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS). Cette dernière était déjà actionnaire de la BICICI.
Ces entités vont débourser 80 milliards FCFA (125,3 millions $) pour racheter 11,25 millions d’actions, soit 7 110 FCFA le titre. Le deal qui devrait être paraphé ce vendredi 30 septembre à Paris, dans la capitale française, consacrera ainsi la sortie de BNP Paribas – qui détient encore 59,79% – et Proparco, le bras financier de l’Agence française de développement (AFD) dédié au secteur privé (7,7%). Au total, le consortium ivoirien reprend ainsi 67,49 % de la BICICI.
8e actif (total bilan) du secteur bancaire ivoirien et 16e dans l’Uemoa, la BICICI détient 5% des actifs du secteur bancaire ivoirien, 5% des parts de marché en matière de dépôts et presque autant pour les encours de crédits, selon les calculs effectués par l’Agence Ecofin, en se basant sur les données de l’année 2021.
L’an dernier, son résultat net a atteint 9,6 milliards FCFA, alors que son chiffre d’affaires (PNB) chutait légèrement à 44,167 milliards FCFA.
La sortie du groupe français de la BICICI est le dernier d’une série de désengagements de la Banque nationale de Paris des marchés ouest-africains, après le Burkina Faso, le Mali, la Guinée et, plus récemment, le Sénégal.
En sus, le départ de Proparco est également perçu comme un des signaux du « recentrage » des entités françaises dans un contexte géopolitique où le sentiment anti-français va grandissant sur le continent.
Fiacre E. Kakpo
(Agence Ecofin) –
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