La startup nation promise par Emmanuel Macron lors de sa première campagne présidentielle tourne au vinaigre.
La deuxième économie de la zone euro verra sa dette atteindre le seuil historique des s 3.000 milliards d’euros dans les prochaines semaines. La France devra débourser 51,7 milliards d’euros par an (les PIB cumulés du Sénégal et la Côte d’Ivoire) pour rembourser sa dette.
S’exprimant dimanche dans une interview au Journal du Dimanche, Gabriel Attal, ministre des Comptes publics, a tenu à rassurer les français…
FinancialAfrik
La France va emprunter le montant record de 270 milliards sur les marchés
L’Agence France Trésor a présenté lundi matin un objectif de financement de 270 milliards d’euros pour l’an prochain. Soit 10 milliards de plus qu’en 2020 et 2021. Et ce, alors que le taux à 10 ans français est au plus haut depuis 2012.
C’est un nouveau record historique. La France prévoit de lever 270 milliards d’euros à moyen et long terme sur les marchés en 2023. C’est 10 milliards de plus que lors de deux années précédentes . Bercy va figurer encore cette année parmi les principaux emprunteurs de l’euro, a priori juste après l’Italie, et avant l’Allemagne. L’encours des titres de l’Etat à court terme (inférieur à 2 ans) devrait progresser de 10,4 milliards d’euros.
Ce programme de financement inédit va s’effectuer dans un contexte assez difficile, entre inflation, hausse des taux et fin des achats des banques centrales. Alors que l’Agence France trésor (AFT), chargée de placer la dette de la France sur les marchés, bénéficiait encore fin 2021 d’un taux à 10 ans négatif – elle gagnait de l’argent en empruntant -, ce dernier a atteint 2,71 % lundi. Il s’agit de son plus haut niveau depuis 2012.
Une charge de la dette de 51,7 milliards
Dans son scenario budgétaire , l’AFT table sur un rendement à 10 ans à 2,5 % fin décembre, et à 2,6 % à fin 2023. Une hypothèse très optimiste, alors que la hausse des taux est amenée à se poursuivre, mais qui mise sur un ralentissement de l’inflation l’an prochain. En termes de coût global de la dette, les effets de cette hausse des conditions de financement mettront du temps à se faire ressentir. La maturité moyenne des 2.200 milliards de la dette française est légèrement supérieure à 8 ans, ce qui permet d’en retarder l’impact.
La charge de la dette (en comptabilité nationale) devrait passer de 51,2 milliards d’euros en 2022 à 51,7 milliards l’an prochain. Mais si un choc de taux de 1 point de pourcentage survenait – si le rendement des titres à 10 ans passait de 2,5 % à 3,5 % -, le surcoût pour les finances publiques serait de 2,4 milliards d’euros en 2023, de 6 milliards en 2024 et de 9 milliards en 2025.
A Bercy, on insiste aussi sur le fait que le poids de ce programme d’émission de dette à moyen et long terme sur l’économie va rester stable, à 9,8 % du PIB, comme en 2022. Une proportion qui reste la plus élevée des 20 dernières années, en dehors de la parenthèse du Covid.
Hausse des remboursements
L’augmentation des besoins de financement s’explique principalement par des remboursements de dette existante qui progressent. Le déficit à financer serait en léger recul par rapport à cette année, passant de 172,6 milliards d’euros en 2022 à 158,5 milliards en 2023.
Du côté des échéances à refinancer pour la dette moyen et long terme, en revanche, le montant sera en hausse de 10,8 milliards, à 158,5 milliards. Un mouvement qui s’explique par le fait qu’en 2023, une obligation à 15 ans et une autre à 30 ans arriveront à maturité en plus des habituels titres à deux, cinq et dix ans.
Et si, cette année, Bercy avait pu tirer sur la trésorerie mise de côté par l’Etat les années précédentes pour pouvoir répondre par exemple, à un nouvel épisode de confinement, ce ne sera plus le cas en 2023. Cette contribution du solde du Trésor tombera à 18 milliards d’euros l’an prochain, contre 49,8 milliards en 2022.
Enfin 6,6 milliards seront apportés par la Caisse de la dette publique. Cette caisse est alimentée par une partie des excédents fiscaux, et elle participe chaque année au remboursement d’une part des 165 milliards d’euros de dette spécifiquement liée à la crise du Covid.
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